Les pauvres du monde entier à la merci du Covid

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Un système qui refuse aux personnes les plus pauvres du monde l’accès à des vaccins pour arrêter la propagation d'un virus mortel est un système barbare

Alors que l’année 2020 touche à sa fin – une année que beaucoup voudraient oublier-, en dépit de la pandémie mondiale, le capitalisme mondial ne fait preuve d’aucune bonne volonté envers les peuples du Sud dans leur lutte contre le Covid-19.

 

Le Conseil des ADPIC de l’Organisation Mondiale du Commerce, qui traite des droits de propriété intellectuelle, a débattu d’une proposition présentée par l’Inde et l’Afrique du Sud, soutenue par l’Eswatini (anciennement Swaziland) et le Kenya, visant à obtenir une dérogation temporaire à certaines dispositions de l’accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) afin de permettre l’accès à des vaccins et des médicaments de haute qualité, sûrs, efficaces et accessibles pour prévenir, endiguer et traiter le Covid-19 dans les pays les plus pauvres. Dans un contexte de pandémie mondiale, où tous les pays sont également frappés, une solution mondiale est nécessaire.

La proposition a été rejetée par les pays les plus riches de la planète. Le premier à l’avoir rejetée est notre voisin, la Grande-Bretagne, suivie de l’Union européenne, des États-Unis d’Amérique, de la Suisse, de la Norvège, de l’Australie, du Canada, du Japon et du Brésil, le fantoche américain.

Cette décision est d’une barbarie extrême. Elle entraînera la mort de centaines de milliers, voire de millions de personnes parmi les plus pauvres du monde. Tout cela pour nourrir l’appétit insatiable des sociétés pharmaceutiques mondiales, accroissant sans cesse leurs profits. Rien ne doit s’opposer au profit et à l’accumulation de richesses par les plus riches, quels que soient les dommages qui en résultent pour l’humanité ou l’environnement.

La majorité des vaccins a pourtant été développée grâce à l’investissement massif de fonds publics de différents pays. Les grandes sociétés pharmaceutiques ne devraient pas être autorisées à les détourner. Les vaccins devraient être produits à l’échelle mondiale pour le bien de l’humanité, et non contrôlés et distribués par des firmes transnationales.

Un système qui refuse aux personnes les plus pauvres du monde l’accès à des vaccins pour arrêter la propagation d’un virus mortel est un système barbare. Si le monde est en guerre contre ce virus, alors il s’agit d’un crime de guerre contre les populations les plus pauvres et les plus vulnérables.

Qui ont financé les vaccins contre le Covid-19 ?

En conséquence, pour des milliards de pauvres, les chances d’être vaccinés sont réduites ; les pays riches ont déjà acheté 53% des vaccins les plus prometteurs. Ils ont acheté assez de doses pour vacciner près de trois fois leurs populations, tandis que les pays pauvres n’en ont même pas assez pour vacciner les professionnels de santé et les personnes les plus à risque. Dans 70 pays à faible revenu, neuf personnes sur dix ont peu de chances d’être vaccinées d’ici l’année prochaine.

Le Canada a acheté plus de doses par tête que tout autre pays du monde, suffisamment pour vacciner cinq fois sa population. La quasi-totalité des vaccins fournis par Pfizer-Biontech iront en direction des pays riches : 96 % des doses ont été achetées par l’Occident.

En comparaison, les inventeurs de l’insuline et du vaccin contre la polio n’ont pas breveté leurs inventions ; ils l’ont fait délibérément, dans l’intérêt de l’humanité. Cela a eu une incidence considérable sur la santé mondiale. Cuba, malgré ses ressources limitées, dispose d’un service de santé extrêmement performant et envoie médecins et équipes médicales dans le monde entier pour répondre aux besoins.

L’objectif de l’industrie pharmaceutique est de créer de nouveaux clients, et non de guérir les maladies.

Le Covid-19 met les systèmes politiques et économiques du monde entier à rude épreuve. Le capitalisme a lamentablement échoué à surmonter cette épreuve et s’est révélé moralement en faillite. Le système capitaliste a conduit le monde à un point de rupture et la pandémie en a révélé la nature grotesque. Comme l’a dit Fidel Castro, “le capitalisme n’a ni la capacité, ni la morale, ni l’éthique pour résoudre les problèmes de la pauvreté”.

Nous pourrons sauver l’humanité ou le capitalisme, mais pas les deux.

 

Socialist Voice 4 janvier 2021
Solidarité Internationale 14 Janvier 2021

 

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