Ariel Henry: un premier ministre désarmé, désavoué par l’insécurité et héritier psychotique de la politique à reculons

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Le Premier ministre Ariel Henry

Le premier ministre Ariel Henry, dont la légitimité est à juste titre remise en question par la population, avait encore la possibilité de se faire une certaine santé politique s’il avait pu s’attaquer réellement aux problèmes majeurs auxquels se trouve confrontée la population au cours de l’ère post-Jovenel Moïse. C’est tout le contraire qui se produit. Le PM a pu certes consolider son bloc politique en ramenant dans son giron des pseudo radicaux d’une frange de l’opposition autrefois acharnée contre le président de la république, mais tous les grands maux qui ont caractérisé la présidence de Jovenel Moise continuent pourtant de provoquer leurs effets dévastateurs dans le « grand corps malade » de notre pays.

Les problèmes récurrents du gaz, la flambée du kidnapping, la normalisation et la banalisation de l’insécurité, les promesses fallacieuses à répétition, le suivi à la lettre de l’agenda du Core Group en lieu et place des desiderata de la société civile haïtienne, le marasme économique, le surplace politique pour empêcher l’éclosion de toute alternative politique viable visant à  changer les donnes ou à proposer ou faire mieux que le statu quo ante, tout cela nous place malheureusement dans une situation ironique ou grimaçante de déjà vu dans l’histoire politique récente ou encore toute fraîche de notre  pays. Le pays n’était pas gouverné pendant le règne Jovenel Moïse. Aujourd’hui, il l’est encore moins avec le PM Ariel Henry au gouvernail flanqué de collaborateurs politiques qui, hier encore, clouaient au pilori, fustigeaient le président Jovenel Moïse avec lequel leur prince aujourd’hui choyé ou dorloté partage pourtant le même mal congénital: une incapacité chronique à gouverner ou à apporter progressivement des solutions viables aux problèmes haïtiens.

Nous sommes installés dans une sorte de pita pi tris où nous faisons de la politique à reculons.

Nous sommes installés dans une sorte de pita pi tris où nous faisons de la politique à reculons. Peyi a sou bak . Les incapables d’hier, artisans de première catégorie de notre échec et effondrement contemporain, passent trop aisément dans la mémoire collective  par un état de métamorphose effrayant et accablant comme des dirigeants papa bon kè ayant utilisé leur temps au pouvoir pour construire un pays gouvernable et vivable.

Cette pratique qui consiste à encenser des cadavres politiques perdure tout simplement du fait que les cohortes successives de nouveaux arrivants au pouvoir ont simplement et lamentablement échoué à changer véritablement le cours de l’histoire. Ils symbolisent la continuité d’un jeu du pareil au même où le présent curieusement ressemble au passé et où l’avenir ne présage pas de « nouveaux cieux et de nouvelles terres » dans une Haïti tragiquement meurtrie et figée, fossilisée dans “l’éternel retour” d’un espace-temps politique anachronique, archaïque, tragi-comique.

Dans une telle perspective par exemple, la décadence accélérée de la période de la “ bamboche démocratique” fait surgir dans notre mémoire de miroir aux alouettes trois décennies brutales et rétrogrades de “paix de cimetière” et du “ fascisme du sous-développement” duvaliéristes comme un eldorado perdu. Aussi, le “ jovenelisme” est présenté comme une opportunité de sauvetage raté du peuple haïtien et le “mickyisme” au passé dilapidateur se faufile déjà comme le prochain restaurateur de la république. Hélas!

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Parmi les péripéties qui tracassent le quotidien du peuple haïtien actuellement, l’insécurité représente l’échec le plus flagrant de l’échec d’Ariel Henry au pouvoir jusqu’à présent. Les dernières journées de protestation contre l’insécurité à Port-au-Prince ou dans le grand Sud en sont la preuve. Martissant et d’autres pans entiers de la capitale restent aux mains des gangs. Des organisations de la société civile haïtienne ont été obligées de lancer le 26 mars dernier une pétition afin de rappeler au PM son “ obligation première d’assurer la sécurité”.  On attend encore en vain la matérialisation du renforcement annoncé du support de la communauté internationale en “armes létales” puis “ l’acquisition de matériels et d’équipements” devant permettre à juguler l’insécurité et le kidnapping d’ailleurs encore en hausse d’après le dernier rapport du CARDH.

Ariel Henry, chef absolu en qui se concentre la puissance bicéphale du pouvoir exécutif avec un Parlement réduit à une sorte d’expression minimale, tout comme le président dont il assure la continuité, ne gouverne pas. Il est bien enlisé dans la routine de dirigeants haïtiens cosmétiques au pouvoir, traînant leur carcasse dans les couloirs du pouvoir ou les forums internationaux comme de simples figurants qui n’incarnent aucun projet ou aucune velléité de transformation ou de changement de leur pays. La communauté internationale les traite comme des fantoches avec lesquels elle feint un certain dialogue tout en sachant que rien n’est engagé dans le fond pour soulager les peines du peuple haïtien.

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