Rien ne changera…à moins d’une révolution !

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Semaine après semaine, dans ces colonnes, nous n’avons jamais cessé d’apporter notre soutien et confiance à la lutte des masses populaires opprimées de sorte qu’elles choisissent résolument la lutte des classes et le camp anti-impérialiste.

Le peuple haïtien hérite d’une histoire longue et active de révolte, d’action organisée, de résistance jusqu’à la victoire contre ses oppresseurs. L’exemple est encore valable. Il a toujours su allier le réalisme à l’audace, l’imagination à l’esprit d’initiative.  Encore une fois, il surmontera ses présentes épreuves au moment opportun de sorte qu’il soit et demeure maître de sa destinée et qu’il puisse par conséquent façonner sa vie par ses propres forces.

Il y a toujours eu ceux, héritiers d’un courant qui renonce toujours  à aider les mouvements actifs  de la classe défavorisée, ceux qui ont même peur, à cause de leur confort immédiat de s’identifier aux masses prolétaires. Que les sirènes de ce courant de démagogue n’influencent et n’incitent pas le peuple à la résignation,  la subordination et à la démobilisation.

Nous,  pourtant, nous ne cesserons de croire : que lorsque les masses seront éveillées, unies et organisées, elles pourront bel et bien frayer le chemin pour la création d’un pays nouveau. Les problèmes du présent et de l’avenir sont ceux d’un peuple qui s’affirme  et d’une révolution qui se développe. Anathèmes sont ceux qui, au lieu de compter sur les masses, préfèrent miser sur des individus ne possédant ni l’unité des objectifs, ni celle des idées.  Cette pratique n’est pas innocente, elle reflète largement une position de classe. Car on peut bien être dans le camp populaire, tout en épousant consciemment ou inconsciemment, une hostilité cachée, une position totalement contraire à celle de la classe des travailleurs.

Certes, les difficultés sont nombreuses. Mais quels sont les efforts déployés pour les surmonter de façon à les transformer en force, afin que cette force devienne incontournable, irrésistible ? La déclaration d’engagement publiée le premier janvier 2022 par certaines organisations et partis politiques luttant pour une transition de rupture reflète une position politicienne, de surcroit opportuniste autant que pragmatique.

C’est dommage, tristement dommage, quand cette déclaration demande à ce que « le Conseil national de transition (CNT) de l’accord du 30 août de Montana, élise avant le 7 février, un nouveau président et un nouveau Premier ministre suffisamment légitimes pour diriger le pays et lutter contre l’insécurité, la faim et le chômage ». Alors, tous les objectifs seront atteints ou en voie de l’être ?

Un nouveau gouvernement suffira-t-il  à  changer  l’ordre  des  choses ?  Évidemment non ! N’est-ce pas le pire des mensonges que de penser ou de faire croire que tout peut changer parce qu’il y a un nouveau gouvernement ? De tels discours ne font que préparer les conditions pour que  le  pouvoir change de mains, et passe d’un groupe d’exploiteurs à un autre, d’une clique de fossoyeurs à une autre, de vendeurs de patrie à d’autres, d’imposteurs à d’autres comme le veut la démocratie bourgeoise capitaliste.

La bourgeoisie ne peut changer quoi que ce soit. Il n’y a rien à attendre de ses affairistes, plus prompts à se servir qu’à servir. Cette classe minoritaire porte dans ses gènes mêmes l’ADN de la classe des exploiteurs. À quoi cela sert de changer de chauffeur, quand on continue à faire la même route et qui pis est dans la même voiture made in USA ?

Où est la rupture, quand les forces qui avaient consolidé les anciens régimes existent encore dans tous les rouages de l’appareil d’Etat ? Où est la rupture, quand nous continuons à nous soumettre aux exigences de la classe capitaliste, quand nous acceptons de recevoir ses ordres, de nous plier à ses injonctions sans les remettre en cause ?

Il faut avoir le courage de dire la vérité, rien que la vérité : il ne suffira pas de choisir la voie de la facilité réformiste à éliminer des symptômes au lieu d’extirper les causes profondes des profondes inégalités et déséquilibres qui menacent dangereusement la patrie de Dessalines.

Qu’on ne se fasse pas d’illusions ! Si on n’a jamais foi en ses propres forces, on ne s’efforcera pas également de mettre en valeur ni ses capacités, ni l’impérieuse orientation qui consiste à contrer l’esprit de dépendance.

Pour une solution sans accroc au problème haïtien, il est nécessaire avant toute autre chose qu’un terme soit mis à la domination impérialiste, c’est-à-dire lorsqu’elle aura été stoppée par la mobilisation, l’organisation et la cohésion révolutionnaire des forces anti-impérialistes.

Rien ne  changera…  à moins  que  la  mobilisation  populaire unie  contre  les  plans  destructeurs de l’impérialisme  n’ouvre  la  voie  à  la  rupture totale avec les forces obscures internationales. La vraie rupture ne se fera qu’en comptant sur nos propres forces pour transformer radicalement et de fond en comble le visage et les structures du pays.

Telle est la perspective vers laquelle combat le journal Haïti Liberté, car seule une révolution sociale sinon socialiste peut accoucher de tels changements !

 

 

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