Révolution, internationalisme et socialisme

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Deux grands événements historiques ont été commémorés cette semaine. La révolution haïtienne anti-esclavagiste et anti coloniale, dirigée par Jean-Jacques Dessalines, aboutissant, le Premier janvier 1804, à la création d’un État indépendant, Haïti. Une épopée inoubliable malgré les conditions dans lesquelles les puissances impérialistes et leurs alliés locaux ont réduit le pays 219 ans après. Et l’autre, la révolution socialiste de la République de Cuba, sous le leadership de Fidel Castro, mettant ainsi fin le Premier janvier 1959, à la domination impériale des Etats-Unis d’Amérique sur l’île.

En cette occasion, Haïti liberté salue le peuple haïtien de sorte qu’il poursuive et amplifie sa tâche plus forte, plus déterminée et plus radicale dans sa lutte. Nous félicitons également et tout particulièrement le peuple et le gouvernement de Cuba pour ses 64 ans de Révolution socialiste qui continue à nous inspirer et nous leur souhaitons de tenir encore plus haut le flambeau de la résistance, de la dignité, du devoir patriotique et de ses succès internationalistes.

Toutes les grandes révolutions démocratiques socialistes et nationales depuis Haïti, il y a plus de deux siècles, ont été des révolutions guidées par le principe révolutionnaire de l’internationalisme. La révolution haïtienne est un exemple concret de solidarité agissante quand Dessalines à Jacmel soutint Francisco de Miranda par une aide matérielle pour son projet d’émancipation de la Grande Colombie. C’est dans la même veine, qu’Alexandre Pétion mit à la disposition de Simon Bolivar des hommes et des munitions pour l’aider dans sa lutte de libération nationale de l’Amérique latine.

Toutes les grandes révolutions démocratiques socialistes et nationales depuis Haïti, il y a plus de deux siècles, ont été des révolutions guidées par le principe révolutionnaire de l’internationalisme.

Il est de notre devoir impérieux de réveiller les prouesses de nos ancêtres, de reprendre leur flambeau, de souffler le lambi révolutionnaire anti-impérialiste, pour que se dresse plus majestueux que jamais l’« Assotor » de l’internationalisme.

Il y a toujours eu ceux pour qui seul compte leur petite personne. Ainsi, des défenseurs de la cause Yankee, se font démasquer, en exhibant ouvertement leur position de classe au service de l’oligarchie dominante. Ces charlatans se fichent de ce qu’une position anti-impérialiste et anti-interventionniste ait été diffusée dans la plus grande Assemblée du monde, le 21 décembre 2022 par un représentant d’un «journal de combat » Haïti Liberté. Leur seule et unique préoccupation à cette séance du Conseil de sécurité de l’ONU sur Haïti, s’était ramenée à une considération raciale assortie d’un commentaire coloriste frappant « Kim Ives, un blanc, parlant au nom d’Haïti » sans oublier leurs calomnies contre la défense légitime de Jimmy Chérizier. Voilà à quoi se réduit le comportement de certains renégats de la droite.

Rien de surprenant de la part de ces laquais de la classe des exploiteurs, une réaction contraire aurait pu nous étonner. Cependant, le cauchemar qui les tourmente, c’est qu’ils regrettent que ce ne soit pas eux qui étaient sous les projecteurs aux Nations-Unies pour alimenter la propagande pro-impérialiste, renforcer Mme Helen La Lime du Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH) et épauler l’homme lige de Ariel Henry, le ministre haïtien des Affaires étrangères Jean Victor Généus de façon à étaler leur mélimélo de mensonges et sonner le glas du pays.

Mais il n’y a rien d’anormal à ce que les peuples en lutte contre la domination coloniale impérialiste reçoivent la solidarité anti-impérialiste des révolutionnaires étrangers épousant leur cause. L’histoire est remplie d’exemples pareils.

Le révolutionnaire argentin Ernesto « Che » Guevara est probablement l’exemple le plus célèbre de l’internationalisme, non seulement pour le rôle central qu’il eut à jouer dans l’immortelle Révolution cubaine de 1959, mais aussi pour sa contribution aux efforts révolutionnaires au Congo en Afrique et en Bolivie. Il avait même représenté Cuba à la Tribune des Nations-Unies où il plaidait le 11 décembre 1964 à New York pour la fin de l’impérialisme et le commencement de la paix mondiale tout en dénonçant l’interventionnisme des puissances occidentales dans les pays du Tiers-monde.

il n’y a rien d’anormal à ce que les peuples en lutte contre la domination impérialiste reçoivent la solidarité anti-impérialiste des révolutionnaires étrangers épousant leur cause.

Il y a le cas du révolutionnaire américain Henry Reeve, né à Brooklyn, New York, le 4 avril 1850. Il participa à la lutte anticoloniale de Cuba contre le colonialisme espagnol. Le général Ignacio Agramonte y Loynáz l’a surnommé « Enrique – El Americano » et « El Inglesito » (le petit Anglais). Reeve servit dans l’armée cubaine pendant sept ans, participant à plus de 400 combats contre l’armée espagnole avant d’être tué au combat en 1876. Aujourd’hui, la brigade médicale internationaliste de Cuba, qui se rend dans les zones de crise du monde entier y compris Haïti et comprend de nombreuses nationalités, porte son nom.

Il existe de très nombreux autres exemples, connus et méconnus, à travers l’histoire : le Martiniquais Frantz Fanon était devenu un leader éminent de la révolution algérienne au début des années 1960 ; Don Rojas, né à Saint-Vincent-et-les Grenadines, fût l’attaché de presse du Premier ministre Maurice Bishop pendant la révolution de la Grenade au début des années 1980 ; le Chilien Sergio Rodriguez Gelfenstein devenait officier de l’armée cubaine et plus tard chef de la révolution nicaraguayenne de 1979, combattait aux côtés des Uruguayens, des Salvadoriens et des Guatémaltèques.

Rappelons enfin que l’un des quatre éminents héros de la guerre de l’indépendance et membres de la révolution haïtienne, Henri Christophe, n’est pas de nationalité haïtienne, puisque né à la Grenade. Sans oublier le combattant anti-esclavagiste, le prêtre vaudou Dutty Boukman, originaire de la Jamaïque !

De plus, le premier soulèvement communiste de l’histoire, la Commune de Paris en 1871, n’a pas été dirigé exclusivement par des Français, mais par des Polonais, des Danois, des Allemands, des Italiens et de nombreuses autres nationalités. Par ailleurs, le militant libanais Georges Abdallah, dont nous n’avons jamais cessé de demander sa libération, est incarcéré en France depuis 38 ans pour la cause palestinienne.

Nous, à Haïti Liberté, sommes unis autour d’un principe politique fondateur et d’une cause commune : la libération d’Haïti de la servitude impérialiste et la promotion de la classe ouvrière internationale pour une révolution socialiste dans le monde entier. Pour ceux qui l’ignorent encore : La lutte dans laquelle s’inscrit Haïti Liberté est un projet internationaliste, pour un changement révolutionnaire.

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