RD : Déportation de femmes haïtiennes enceintes !

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L'ONU exige à la République dominicaine de suspendre les actions qui violent les droits humains de la population haïtienne, en particulier les expulsions de femmes enceintes.

En signe de représailles des derniers événements diplomatiques entre Haïti et la République dominicaine, le gouvernement dominicain, après avoir menacé de couper les visas d’étudiants et de déporter les travailleurs haïtiens, s’adonne maintenant par la filière de l’Immigration dominicaine, à rapatrier toutes les femmes enceintes haïtiennes sans papiers.

Plusieurs femmes enceintes haïtiennes ont été capturées par des officiers de l’immigration dominicaine

Pour justifier leurs actes, les officiels dominicains pointent vers le fardeau financier que constituent les accouchements de femmes haïtiennes dans les hôpitaux publics. Selon le ministre de l’Intérieur Jesús Vásquez Martínez « Nous avons une situation grave (…) le nombre de femmes (haïtiennes) qui accouchent a augmenté de 15 à 40 % (dans les hôpitaux dominicains), l’État n’est pas en mesure de résoudre la situation à la fois des Dominicains et des Haïtiens, nous ne pouvons le faire qu’en cas d’urgence »

Jeudi dernier 4 novembre, 45 femmes, dont 28 enceintes de plusieurs mois, ont été rapatriées. Du mardi 9 au mercredi 10 novembre, pas moins de 53 femmes enceintes ont été refoulées à Belladères, dans le Plateau Central. « Une mère a été expulsée après avoir subi une césarienne. Cependant, son bébé est toujours gardé sous assistance de l’autre côté », a relaté la présidente du comité des droits humains de Belladères, Mme Marie Yolaine Vertus, qui s’indigne de ces violations des droits humains.

Nathalie Dorival, une femme haïtienne de 34 ans, elle a failli accoucher dans un bus alors que les services migratoires dominicains l’expulsaient vers la frontière d’Haïti. Grâce aux efforts de l’ambassade d’Haïti en République Dominicaine et du Conseil National de l’Enfance et de l’Adolescence (CONANI), samedi dernier, Dorival, est maintenant chez elle à El Café de Herrera sain et sauf avec son bébé.

L’Alliance des Forces organisées et solidaires pour Haïti (ANFOS) pour sa part dans une note d’indignation a fait savoir que : « Chasser une femme enceinte d’un hôpital en raison de son statut de migrante est un acte qui mérite de la probation ».

Des officiers de l’immigration dominicaine et des immigrants haïtiens

Par ailleurs, dans un communiqué de protestation, le Ministère haïtien à la condition féminine et aux droits des femmes (Mcfdf) condamne les conditions infra humaines de déportation de plusieurs femmes haïtiennes enceintes. « Investir les hôpitaux pour déporter en Haïti les femmes qui viennent tout juste d’accoucher et garder leurs bébés dans des couveuses en République dominicaine constitue un acte inhumain ». Alors, quelles sont les retombées de la visite de l’envoyé spécial du gouvernement haïtien Daniel Supplice en République Dominicaine ? Au cours d’une conférence de presse le mardi 16 novembre 2021 en la résidence officielle du premier ministre, l’envoyé spécial d’Haïti en terre voisine, Daniel Supplice a fait le bilan de sa mission en République dominicaine.

Il a signalé qu’il y a eu de multiples rencontres avec la communauté haïtienne et également les officiels du gouvernement dominicain, sans oublier le nonce apostolique qui est le doyen du corps diplomatique, le représentant des nations-unies en République dominicaine et le directeur de l’Office National de la Migration (OIM).

Au président Abinader « Je lui ai dit qu’il n’est pas possible que les étudiants haïtiens en République dominicaine subissent les conséquences de la tension diplomatique »

L’envoyé spécial d’Haïti en terre voisine, Daniel Supplice

Sur la question des déportations des femmes enceintes, que sa mission n’a pas empêché, Supplice a indiqué , il a profité pour condamner les violations graves de Droits humains constatées lors des rapatriements de plusieurs dizaines de femmes enceintes à la frontière par les autorités dominicaines et demande aux autorités dominicaines de mettre un terme à cette mauvaise pratique.

Pourtant, l’Organisation des Nations Unies dans un communiqué appelle  les autorités de l’État dominicain, de suspendre ces actions qui  «violent les droits humains de la population immigrante haïtienne et mettent en danger l’intégrité physique et la vie de ces femmes et violent le processus établi dans les protocoles nationaux et les conventions et normes internationales sur l’expulsion des migrants »

L’administration du Premier ministre de facto Ariel Henry n’a pas soufflé mot, comme il l’avait fait dans le cas des expulsés du pont del Rio, au Texas. Outre le communiqué du ministère à la condition féminine, pas une note officielle émanant de la Primature pour exiger de la république voisine, l’arrêt des représailles de déportations.

 

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