Quand l’ONU dénonce l’insécurité et non pas leur échec

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Les Etats-Unis pour consolider leur domination avaient sous couvert des Nations-Unies mandaté depuis 1993 en Haïti des simagrées, telles que la Mission des Nations-Unies en Haïti (MINUHA), la Mission d’appui des Nations-Unies en Haïti (MANUH), la mission de transition des Nations-Unies en Haïti (MITNUH), puis la mission de police civile des Nations-Unies en Haïti (MIPONUH).

C’est dans ce contexte, que juste après le coup d’Etat de 2004, une force internationale de maintien de la paix en Haïti composée de 41 nations avait pris la relève des soldats yankee, canadien et français sous le label de la MINUSTAH, transformée en MINUJUSTH et maintenant BINUH afin d’assister la stabilisation du pays qui était, selon eux, au bord du chaos. Ce cocktail composé en majorité de troupes latino-américaines placées sous le commandement du Brésil qui voulait s’affirmer, voire faire son expérience en tant que sous-impérialisme, était chargé de sécuriser le pays et de désarmer les « bandits » de façon à instaurer un climat de paix favorable à des élections.

Depuis cette occupation par les forces onusiennes, on n’a relevé aucune avancée significative pour ce qui est de la stabilité et de la sécurité. Cette occupation onusienne a de préférence aggravé l’atmosphère d’insécurité jusqu’à la pousser à donner naissance à une nouvelle flambée de violence criminelle qui n’existait guère dans notre société : le phénomène d’enlèvement contre rançon.

Si aujourd’hui, le pays est ingouvernable, les Etats-Unis et ses alliés internes et externes en sont les principaux responsables.

N’est-ce pas verser, maintenant, des larmes de crocodile quand cette semaine, l’Onu profite de l’insécurité pour exprimer son inquiétude à l’égard de l’enrôlement des enfants dans la criminalité ? Mais qui en est le principal responsable, si ce n’est la MINUSTAH, (Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation en Haïti), par exemple, celle-là même qui avait été placée pour enrayer cette situation funeste d’insécurité ? Mais tout au cours de ces années de fonctionnement, qu’avait-elle fait du reste, si ce n’est de jouer le rôle néfaste de protecteur des régimes impopulaires en les cautionnant au bénéfice des gouvernements états-uniens en Haïti.

Cette mission, au lieu de stabiliser n’a-t-elle pas systématiquement et complètement déstabilisé nos institutions ? L’Onu n’a rien résolu en Haïti. Elle n’a fourni aucune assistance, au contraire, elle est responsable de ce que l’anarchie ambiante n’a fait qu’empirer davantage et elle est responsable de graves violations des droits humains qui sont restées impunies. Sans oublier, l’importation du choléra, une maladie longtemps éradiquée en Haïti.

 Le pays ne pouvait en être autrement. L’accroissement de la corruption et la montée de la délinquance n’ont de surcroit donné aux tenants de la MINUJUSTH (Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti), aucune pureté originelle et aucun droit de critiquer. Car la justice haïtienne, présentement dysfonctionnelle, illustre leur échec cuisant et voulu dans le pays. L’état du pays aujourd’hui reflète l’échec de la domination impérialiste US en Haïti mais qui pourrait être considéré, par l’empire, comme une réussite considérable, voire une grande victoire. Car tout laisse comprendre qu’il s’est agi d’un cynique complot bien orchestré, sophistiqué qui réconforte les ennemis du pays.

Nous ne sommes nullement étonnés de l’extension prise par le banditisme. Les auteurs de cette gabegie politique imposée au peuple haïtien ne sont autres que les Etats-Unis par la filière des casques bleus de l’ONU catalyseurs de l’insécurité. Rappelons pour l’histoire, qu’à chaque période du renouvellement de mandat de la Minustah, le robinet d’insécurité au lieu de se fermer reste grand ouvert.

Si aujourd’hui, le pays est ingouvernable, les Etats-Unis et ses alliés internes et externes en sont les principaux responsables. Le Bureau intégré des Nations-Unies en Haïti (Binuh) n’a-t-il pas compris que le pays est fragilisé par un chômage aigu, par des inégalités sociales criantes ? Les raisons circonstancielles à cette violence grandissante génèrent également de l’instabilité et des crises politiques, ce qui augmente les flux migratoires à l’intérieur et hors du pays.

L’ironie de cette absurdité, c’est quand des voix s’élèvent sollicitant une quelconque intervention des Etats-Unis à la situation déplorable du pays. Ainsi cette assertion : « Si rien n’est fait, le départ massif d’entreprises et d’organisations humanitaires américaines et internationales pourrait aggraver considérablement la situation économique déjà désastreuse d’Haïti ». Cette présentation du futur d’Haïti au Président américain Joe Biden par deux sénateurs américains, deux réactionnaires authentiques, Marco Rubio et Raphael Warnock, mérite, évidemment, d’être soulignée et dénoncée. Car, ce sont les Etats-Unis qui nous ont dépouillés de tout ce que nous avions comme entreprises et industries dans le but de nous façonner à leur goût, nous transformer en peuple consommateur et non producteur.

Haïti ne parviendra jamais à s’en remettre tant que nous continuerons à nous laisser piétiner, humilier par cette puissance mondiale exerçant son influence sur certains États de la région, particulièrement, sur notre pays. Tant que nous ne serons un pays rebelle, un pays dessalinien, l’ampleur du désordre et de la dégringolade ne cessera guère. Car les décisions, les objectifs des décideurs occidentaux iront toujours à l’encontre des intérêts du peuple haïtien.

Que l’ONU reconnaisse son échec !

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