Pleins Feux Sur : Mickael Guirand

« Une tessiture exaltée »|(P-au-P ? 1975)

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Mickael Guirand

Mickael quant à lui a commencé à se manifester dans le bourdonnement culturel qui a caractérisé l’état de la musique urbaine dont les assises ont connu bien d’ébranlement durant les décades 1980-90. Dans cette atmosphère, il s’est infiltré en vraie pullulation du syncrétisme musical qui a prévalu avec l’émergence de la nouvelle vague. Entre l’évolution des paramètres natifs  et la propagation des sonorités d’outre-mer ; trait d’union entre l’autochtone et l’exotisme. Pour s’engager simultanément dans un itinéraire d’étudiant et d’aspirant baladin. MG s’est bien attelé à se doter d’aura pour se frayer dans la deuxième demi des ‘’nineties’’ un espace même assez restreint au sein du nouvellement fondé « K’Dans ». Avec lequel il a constitué un back up ordinaire pour Jude Jean.

Formation à laquelle il a pris part aux productions : ‘’N ap chill’’ et ‘’SOS’’, composant un ‘’sidekick’’ vocal à J.J dont l’influence massive autour de l’ensemble lui a laissé peu de transparence. Etonnant tout de même qu’il n’ait point fait mention de ce passage dans son itinéraire musical sur les réseaux sociaux. Contemplant sans doute l’idée de n’y avoir rien accompli. Puisqu’à la prochaine œuvre du groupe, il est déjà aux abonnés absents. Prenant le large pour New-York, en association avec le keyboardiste Carlo Vieux ainsi qu’un autre partenaire, le vocaliste-claviériste Richard Cavé. Bref, les ‘’très amigos’’ se sont retrouvés promptement au ‘’state’’, comme s’ils mijotaient préalablement ce projet collectif. En tout cas, à NY Mickael & Co. ont vite fait de s’activer en vue d’un nouvel épisode.

 Menant de front des randonnées didactiques. Tout en s’impliquant dans l’élaboration d’un concept musical qui se veut innovationel. Dans une symbiose des sonorités urbaines irréfragables, insérées dans les thématiques planétaires avec une forte dose de hip hop. Et de toutes les ramifications qui s’impliquent. Epaulé en ce sens par quelques potes à succès comme les gars du « Zin » dont Alan Cavé qui leur ont donné des pistons, du studio et autres repères indispensables pour se mettre à la pêche. En plus du public de ce groupe qui allait convenablement leur servir de champ de lancement. Comme le passage à témoins d’une filiation à une nouvelle lignée. C’est ainsi qu’au début de ce millénaire le trio a conjugué ses capacités et abrégé ses noms : Ca pour Carlo, Ri pour Richard, Mi pour Mickael et « CaRiMi » s’est vite propagé comme une flambée. 

Et d’autres sollicitations qui l’ont vu collaborer avec « New Look », Shabba, Josh X etc, parmi ceux qui veulent se garnir de cette voix désinvolte mais performante.

Ainsi s’est impatronisé Mickael Guirand avec son allure de ‘gangsta rapper’, son don d’haranguer, ses ruées buccales et une voix mélodieuse imprégnée des traits à la fois techniques et caractéristiques qui en ont fait un ‘’show-man’’ in extenso. En plus d’une tessiture exaltée bourrée de ‘’ jive’’ ; d’un tantinet ‘’off-tempo’’ qui l’autorise à être le porte-étendard de la nouvelle sensation de l’heure, le « Carimi ». Aux commandes desquelles il s’incruste avec un appétit vorace : ‘’Bang bang’’. Le titre du microsillon introductif, flanqué de ses alter ego Carlo et Richard ; pondant les titres : Ayiti (bang bang), apiye, player, w’aranje, interlude, I wanna be, pa pale, chagren kriminèl, touman, chavire qui ont fait de la bande un succès instantané. Dans une approche éclectique qui sied bien à l’auditoire spontané qui s’est bien entiché de ces vibrations alternant les lieux communs et excentriques.

Et dont Michael est le catalyseur au gré d’un charisme et l’exhalaison d’un ‘’entertainer’’ infus. Et la ferveur s’est amplifiée dans l’œuvre consécutive : ‘’Nasty biznis’’, enfilant les tics et les tacts dans : chòv, pitit sa a, kidnapping, bò kote w, long distans, in love, go home (tya tya) qui le confirment comme le porte-étendard du groupe. A la lueur d’une grimpée qui l’a propulsé dans le peloton des stars montantes. Avec assez de crédibilité pour être convié à d’autres projets d’envergure. Comme l’une des marques distinctives du « Tabou » dans l’album : ‘’Taboulogy’’ ; haussant le ton dans ‘’Tabou’s back’’, de son timbre ensoleillé. Et d’autres sollicitations qui l’ont vu collaborer avec « New Look », Shabba, Josh X etc, parmi ceux qui veulent se garnir de cette voix désinvolte mais performante. Pendant que « CaRiMi » emballe les scènes périphériques ; installant Michael en porte-orchestre souverain.

Et la vague a continué jusqu’au microsillon :’’Invasion’’ qui le certifie dans sa marque de fabrique à travers : mean biznis, nana, chiki boum, kita nago, nostalji elat. Dans une étape qui a vu la bande à Richard Cavé, Carlo Vieux et de MG sortir leur jeu sur les scènes d’Europe et d’Amérique ; causant presque l’émeute dans les campus de NY et d’ailleurs, comme l’épigone d’un auditoire sans frontières. Et tout semblait marcher comme dans le meilleur des mondes. Jusqu’à ce que sur un revirement soudain, Michael a décidé de se séparer du « CaRiMi », le groupe qui l’a sublimé et au sein duquel il a trouvé son soul d’artiste. Confronté aux problèmes conjugaux liés à son environnement musical. Il a décidé que la meilleure solution pour son bien être était de prendre du recul par rapport à ses activités personnelles et professionnelles ; en attendant que les sensations reviennent.Au point que le groupe a fait d’une bouchée des « Zin », « Phantoms » et de ce qui restait du reste de « Lakol » ; les éclipsant de leur fief new-yorkais devenu sa chasse gardée et de la compétition. Et dans l’intervalle, c’est : ‘’R U Ready?’’, délivrant : sak fèt nan CaRiMi, pran pòz ou,  sela mpwale, pouvwa, banm pèmisyon, mpa macho, r u ready ?, qui virent le groupe atteindre un palier supplémentaire dans sa mission d’atteindre d’autres horizons et, de ce fait a su pénétrer une audience diverse qui a pris goût à leur incursion tonale. Sur cette lancée, c’est la sortie de : ‘’Buzz’’, comprenant : we the best, mwen pare, carry me, buzz, mwen dezole, ofisyèl, fèm dakò, konfesyoon, zandolit qui les maintiennent au top et Michael en vedette patentée de ce groupe de l’heure. Prenant toujours de la bouteille à l’avant-scène d’une formation qui commence à s’insinuer dans les couloirs d’un auditoire global.

Danser le groupe est un délice. Pas étonnant qu’il ait drainé les foules, avant que le covid vienne remettre les pendules à l’heure.

D’où l’éclatement du « CaRiMi » à mi- chemin d’un fabuleux parcours à peine entamé. Et les trois amis sans être : le bon, la brute et le truand ont pris chacun son chemin au grand désespoir de fans insoupçonnés. Environ une quinzaine d’années après avoir mis ça. Ce qui n’est pas mal comparé à d’autres. Comme ces histoires qui n’en finissent pas dans la famille musicale depuis la nuit des temps. Ainsi avec l’éclatement à la fin des années 1960 du plus fameux groupe musical de tous les temps, les « Beatles » pour des raisons anodines. L’on s’est dit que le cœur de l’artiste a ces motifs que la raison ignore. Au point qu’on ne s’entiche point de ces inhérentes déchirures. En tout cas, après avoir fait son ‘’Lennon’’ et pris un sabbatique mérité, Michael a fini par se refaire les idées. Pour se regrouper avec le support de deux bolides du sérail, tels Jean Max Valcourt, Shedley Abraham; ainsi qu’un certain Judes Deslouches.

En rebondissant au sein du « Vyab », lequel n’a pas pris du temps pour s’imposer auprès d’une audience ravie de retrouver Mickael dans: ‘’Game over’’, qui démarre sur des chapeaux de roue, sans merci. Au comble de tubes entrainants : fòm ale, poto, one night stand, kite m Vyab, ou pa nan plas mwen, je ferai (duo), nan lari a, lanmou fasil, se wè ya wè nou, amwatye, ralanti. Prouvant qu’une petite pause peut être salutaire et s’avère être un bon stimulant. Et qu’après avoir tout réévalué, Mickael en est sorti majoré. Comme si les épreuves lui ont rendu un gosier rassurant et versatile. C’est donc vent en poupe que « Vyab » a pris d’assaut le music-hall environnant. En s’introduisant avec toutes ses dents, ses muscles, et savoir-faire. Offrant toujours des prestations sur mesure. Danser le groupe est un délice. Pas étonnant qu’il ait drainé les foules, avant que le covid vienne remettre les pendules à l’heure. Ce n’est que partie remise, quand on a le ‘’Mike’’ pour guide ; apte à mettre sur des charbons ardents avec son ‘’showmanship’’ et sa marque singulière. 

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