Pleins Feux Sur : Clinton Benoit

« Un phrasé résonant »|(Jacmel - ?)

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Pour Clinton, la musique a toujours été dès l’enfance le medium le plus approprié. Ayant été guidé en ce sens par un père mélomane qui lui a inculqué toutes les orientations musicales accessibles. Notamment comme un adepte de Radio Métropole, connue pour ses explorations plurielles et exotiques. En plus d’habiter dans la zone de Martissant d’alors, grenier de multiples sonorités latines. Dont le jeune C.B s’est bien abreuvé. Prenant de plus en plus de l’intérêt dans le milieu du spectacle. Jusqu’à se faire initier à la basse et au piano par des monstres sacrés comme Dadou Pasquet et Boulo Valcourt. Bien que ce soit la voix qui s’est révélée son instrument de prédilection. En s’attelant à se concocter un style infus de sa passion pour les gosiers de : Dadou Pasquet, Joël Widmaïer, Patrick St Eloi, Jean Philippe Martelly qui sont ses idoles.

Et éventuellement, c’est dans son Jacmel natal que Clinton va commencer son point de départ durant les époques de vacances. En se mettant avec quelques amis d’enfance pour la formation du groupe « Fresh ». Avec lequel il a donné un aperçu de son timbre tout en écho. Avant de céder son poste à un autre débutant de la ville, Frérot J. Baptiste (futur Zenglen) ; pour aller cueillir de plus gros rosiers. A ce tournant, l’adolescent se cherche encore dans de multiples expressions. Spécialement infatué par les sonorités des : « Caribbean Sextet », « Magnum band », « Zeklè » etc. Ces groupes aux élaborations éclectiques et cérébrales ; par rapport à ceux du konpa traditionnel. Pendant qu’il continue à apprendre son métier sur le tas. Tout en faisant la ronde successive de petits groupes éphémères tels que : « Tuff », « Rafal », « Klorat », « Pikliz » entre autres.

Ces groupes qui l’ont introduit dans la capitale des princes. En lui donnant l’opportunité de mieux s’implanter pour la suite de sa carrière. Et après s’être amplement ravisé, il lance sa propre initiative avec la formation du groupe « Trak », d’orientations latines. Dans sa quête d’apporter sa propre marque individuelle ; tout en lui ayant permis de renouer avec ses racines. Explorant à ce stade une approche inusitée dans la promotion de la salsa et de ses dérivées. Avec en filigrane le succès carnavalesque Anakaona. Propulsé par un groupe qui a fait ses rosières : le beau spectacle de sons et de couleurs ; ainsi que des chorégraphies dansantes. Pas étonnant que le jeune Clinton a dû à l’époque réclamer le savoir-faire de Harry Policard, le manitou dans ces domaines.

Auquel Benoit a contribué son timbre résonant, entaché de désinvolture, de rime et de ce tic nasal qu’affectent tant les ménestrels de sensibilité latine.

Aléatoirement, ces novations ont causé bien de remous. Et cette visibilité a précipité Clinton dans le collimateur des groupes reconnus. Et parmi lesquels le « Mizik Mizik » alors l’ensemble vedette du moment, qui s’est tout de suite attaché ses services. Auquel Benoit a contribué son timbre résonant, entaché de désinvolture, de rime et de ce tic nasal qu’affectent tant les ménestrels de sensibilité latine. Qu’il a diffusé dans la musique du groupe en tandem avec le défunt Eric Charles. Principalement dans l’album ’’Black out’’, où il a chanté Sonya. A cette intersection, Clinton mène parallèlement deux trajectoires ; puisqu’il n’avait pas dissous son groupe « Trak ». Préférant cultiver deux approches pour deux publics distincts. Etant donné que c’était un ensemble performant seulement sur demande. Pendant que le « Mizik Mizik » était le roi des bastringues et, incidemment le plus susceptible pour le salut populo. 

Et éventuellement, c’est en compagnie de la bande à Fabrice et Kéké qu’il a pris les routes de l’extérieur ; l’ayant emmené ainsi à NY, où il s’est installé. Mais à nouveau il doit déménager en prenant le cap pour la Floride. Où il est en demande en vue de prendre la place de Gazzman qui venait de prendre la poudre d’escampette au sein du « D’Zine ». Avec lequel il s’est engagé, dans un parcours en dents de scie, avant de se retrouver à NY pour rallier le « Phantom »; comme remplaçant de King Kino alors en cure sabbatique. Se permettant même le loisir d’un tube avec pale palew, qui a un peu remis le groupe en mouvement. Mais pas assez pour le sauver de sa pente descendante. Entre les aléas, Clinton s’est trouvé partie prenante du groupe « Dola Mizik » avec lequel il a retrouvé son maestro de « Phantom », Jean M. Valcourt. Bien que cette collaboration soit restée sans sommation.

Et dont la trajectoire en zigzag continue allègrement sur des vibrations positives et de conquêtes acclamées.

Mais fort de ressources inventives, CB s’est à nouveau engagé dans des initiatives personnelles dans l’élaboration du « Funky Konpa » qui lui a permis de se remettre en vogue. En délivrant avec aplomb des titres comme : stereotype, di m saw vle, i’ m in love w/ you, NY subway, nan chenn nan etc. Puis, a réitéré sous la forme d’un ‘’single’’ avec Sabine ; décelant à l’occasion sa réceptivité. Mais, artiste boulimique, Clinton s’est encore impliqué au projet ‘Kreyòl Alternative’. Consistant dans la revalorisation des paramètres qui ont émergé  dès les ‘’mid-seventies’’ pour faire boule de neige avec leur approche cross-over. Donc, susceptible aux influences d’outre-mer que sont les épanchements qu’ont explorés des groupes avant-gardistes comme : « Caribbean Sextet », « Magnum Band », « Zeklè », parmi les plus représentatifs.

Lesquels ont permis l’impulsion de la ‘’nouvelle génération’’ musicale, dont le « Skandal », « Sakaj » etc. en furent les plus caractéristiques en terme d’innovations. Par rapport aux styles sacro-saints : konpa, méringue, devenue kadans (les groupes de ces mouvances : Skah-Shah, Tabou, Bossa, DP, Scorpio, se sont aussi engagés dans des prospections fusionnées et syncopes dans l’euphorie des : soul, disco, funk, pop, entre autres. De même que l’invasion de la cadence-lypso et de la musique antillaise qui ont alterné le cours de la musique  dansante populaire). Et, c’est dans cette optique que C. Benoit s’est attelé sur une époque qui a marqué l’avènement d’une nouvelle filiation musicale. Dans la perpétuation de ces genres qui ont institué la genèse des vagues subséquentes. C’est dans cette veine qu’il s’est associé à une pléïade de musiciens chevronnés et de diverses tendances comme : Shedley Abraam, Jean M. Valcourt, Claude Marcelin, Makarios, Serge Decius, Bobby Raymond et bien d’autres. A commencer par ‘’Respè pou Zeklè’’, dans une réédition du méga-hit ‘Tambour battant’, auquel il a inséré des excentricités et des arrangements qui l’ont remis à jour.

Apportant en la circonstance son intonation inductible en plus d’une boulimie artistique qui pèse de tout son poids. En l’incitant à tenir le cap, malgré un horaire démentiel d’agent des forces de l’ordre ; parallèlement avec des études académiques en thérapie. Après avoir glané des diplômes en justice pénale et comme travailleur social. Mais, qui ne le dissuade pas dans sa démarche de rénovateur. En revenant à la charge avec d’autres soldats : Fréro, Toto, Handal, et l’extraordinaire Réginald Policard qu’il a pu rallier dans l’exécution du morceau Tante Nini, qui est un hommage à : ‘Boulo Valcourt et au Caribbean Sextet’. Telles sont parmi les initiatives fiables que C.B entend nous faire revivre. Ce qui l’autorise à se maintenir sous les feux de la rampe. Pour être part des conviés, comme lors des 50 ans du « Tabou Combo » et encore cette année pour les 45 du « Magnum Band ». Avec lequel il doit encore performer ce Juillet ; pendant qu’Azérot est indisponible. Autant d’indices qui illustrent l’impact discret de Clinton, un artiste inassouvi. Et dont la trajectoire en zigzag continue allègrement sur des vibrations positives et de conquêtes acclamées.

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