Pierre Louis Opont ou Joseph Hébert Lucien : qui sont les vrais responsables de la gabegie électorale ?

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1Quand les choses sont au beau fixe tout le monde est content ; mais quand elles ne vont pas, des individus qui font partie prenante du système de dégringolade commencent à se jeter des flèches les uns vers les autres. Bien avant cette forfaiture du dimanche 9 août, on ne savait pas que rien ne marchait au CEP ; mais au moment où les choses ont commencé à se détériorer lors du scrutin du 9 août, des rats ont commencé à sortir de leur trou pour se défendre et s’accuser mutuellement.

Ainsi le signal a été donné dans le Nord-Est par le conseiller électoral Néhémy Joseph quand il s’en est pris tout bonnement, pour responsable des irrégularités, au Programme des nations unies pour le développement (Pnud), chargé de la gestion des fonds destinés l’organisation des élections. « L’un des plus gros problèmes auquel est confrontée l’institution électorale est le Pnud Les procédures instituées par le Pnud pour le déblocage des fonds auraient contribué ralentir le déroulement du processus, marqué, par exemple, par la non-livraison de mandats à nombre de partis politiques», a-t il déclaré.

Néhémy Joseph a également mis en relief « l’inexpérience de beaucoup de membres de la machine électorale et les délais très rapprochés pour la réalisation des activités du calendrier électoral », parmi les contraintes considérer.

La plus grande accusation va être faite par le président du Cep, Pierre Louis Opont, lors du point de presse de ce 9 août 2015. Opont a catégoriquement déclaré qu’il « a porté plainte contre Joseph Hébert Lucien, son chef de service en cavale, qui s’est enfui avec un stock de mandats et de matériels de l’institution électorale » Le président du Cep a fait cette accusation pour expliquer la raison pour laquelle tous les partis n’avaient pas reçu de mandats. « Nous nous excusons auprès des partis politiques », a eu à déclarer le président du Cep.

Le fameux chef de service aurait emporté ces mandats, des informations pouvant permettre leur fabrication, ainsi que des matériels du Cep. Son mobile n’est pas encore connu.

« Il a laissé le Cep sans avertir son supérieur hiérarchique… Nous n’avons pas de nouvelle à date, nous ne pouvons pas nous prononcer sur ses motivations », a ajouté Opont, qui parle toutefois « d’une volonté délibérée du chef de service de saboter le processus ».

« Pendant que l’unité travaillait, le chef de service est parti avec l’ensemble de la documentation, un stock de mandats et le matériel du CEP que nous ne voulions pas le dire ni hier ni ce matin pour ne pas alimenter la panique ». Mais, M. Opont, pourquoi le dites vous maintenant ? En effet, cette accusation de Pierre Louis Opont président de cette institution arrive trop tard. Elle ressemble plutôt à une fuite en avant, une accusation gratuite pour se dédouaner.

« Il n’est pas venu travailler le lendemain, on peut dire aujourd’hui. Le CEP a porté plainte dès ce matin auprès des autorités publiques parce qu’il s’agit d’un comportement qui pourrait porter préjudice à l’Etat et au processus électoral ». Cette déclaration de Opont est tout juste cousue de fil blanc.

Ainsi, l’accusé Joseph Hébert Lucien dément les accusations de son patron en lui faisant savoir qu’il n’est pas en cavale, mais prêt à le confronter devant la justice pour mensonge et diffamations envers sa personne. Il en profite pour dénoncer le caractère brutal et irrespectueux de Pierre-Louis Opont, qui l’a agressé verbalement à son bureau. L’ex-employé du CEP confie qu’il a porté plainte auprès de plusieurs institutions de droits humains.

Intervenant sur les ondes de plusieurs radios, Hébert Lucien a déshabillé complètement le président du CEP en faisant tout bonnement savoir que ce dernier serait au contraire lui-même responsable de toutes les gabegies au sein du CEP. L’accusé affirme qu’il avait quitté son poste vers 2 heures du matin le samedi 8 Août pour faute de sécurité. Et il avait laissé uniquement avec son sac contenant un laptop et des effets personnels en présence de plusieurs autres employés. Il estime que la boîte électorale fonctionnait très mal et qu’il possède des preuves électroniques et en copie dure de plusieurs demandes d’achat d’imprimantes pour préparer les mandats, et ceci depuis 2013.

D’après les déclarations de Joseph Hébert Lucien, le PNUD a livré au CEP une machine pour imprimer les cartes digitales depuis le 8 juillet 2015, alors que le Président du conseil n’a jugé bon de lui confier l’appareil que le 1er août. Le technicien a démontré que techniquement et logiquement la production de 800.000 mandats n’est pas faisable pendant cette courte durée.

La question à se poser est celle-ci: Pourquoi Opont avait-il séquestré l’imprimante pour la libérer soit une semaine avant les élections ? Il nous faut aussi souligner que Joseph Hébert n’est pas tout à fait innocent non plus; car, en tant que proche de la bande Martelly, il s’est débrouillé pour remettre les mandats de mandataire du parti PHTK et Bouclier et à quelques autres partis.

Bien que Opont a la grande responsabilité dans cette affaire en tant que président du CEP, il reste cependant probable que Joseph Hébert recevait des ordres de la présidence. Comment se fait-il que il ait pu finir tous les mandats pour les mandataires du régime tètkale ? Est-ce un coup bien calculé entre le régime de Martelly et Opont que le pouvoir et le président du CEP veulent faire passer Joseph Hébert en tant que bouc émissaire ?

Voici la publication que Joseph Hébert a postée sur son compte Facebook quelques heures avant les élections:

« Zanmi mwen yo,

Mwen oblije ekri nou ak tout piblik la kèk mo sa yo annatandan mwen pote presizyon sou non m kèk kandida t ap site nan emisyon Ranmase sou radyo Karayib fm jou samdi 8 dawout la, konsènan kantite manda yo pa jwenn nan men KEP la, M ap demanti ak tout fòs mwen akizasyon kèk kandida pote sou do m kòm teknisyen.

Mwen pa janm gen responsablite bay KEP materyèl. Mwen pa t ap janm ka bay sa m pa genyen.

Mwen depoze plent devan enstans kila pou sa, konsenan agresyon mwen sibi nan piwo nivo KEP la, ak pwomès lanmò kèk kandida fè kont mwen.

Nan sousi pou m pa deranje dewoulman pwosesis vòt yo, Mwen poko deside fè deklarasyon sou laprès.

Mwen mande kout men ak tout òganizasyon dwa moun yo ak lòt òganizasyon obsèvasyon elektoral, ki temwen reyalite m ap viv nan travay mwen nan dènye jou sa yo ».

Signalons que c’est après le point de presse du 9 août 2015 du président du CEP Pierre-Louis Opont où il a dénoncé son employé Hébert Lucien que ce dernier a recouru le soir à la presse et aux réseaux sociaux pour se défendre et faire passer son son de cloche.

De plus compte tenu de la somme d’argent, des millions disponibles pour les élections, voilà qu’on nous raconte qu’il n’y avait pas d’encre, qu’il n’y avait pas de papier de couleur bleue pour imprimer les mandats. Où est donc passé tout l’argent mis à leur disposition alors que de nombreux jeunes préposés aux bureaux de vote réclament encore leur salaire parce qu’ils n’ont reçu que seulement 40 dollars US. Ces jeunes crient qu’on vienne à leur secours, car ce n’est pas ce qu’on leur avait dit. Bientôt Opont finira même par dire que c’est tout ce monde-là aussi qui a les élections à mal. Pauvre mec !

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