La démocratie en Haïti est-elle celle que veulent réellement les experts internationaux ou les forces occupantes impérialistes sous couverture des Nations-Unies ? C’était clair. Le 9 août 2015, même quand le peuple a totalement rejeté les élections de la classe politique traditionnelle en n’allant pas aux urnes pour ne pas légitimer la mascarade électorale, le président du CEP, Pierre Louis Opont, en complotant avec les forces occupantes, sans rougir, a proclamé le résultat de ses sélections à lui, et annoncé un taux de participation fictif de 18%.
En réponse aux sélections du CEP, certains partis et Plateformes politiques n’ont réagi que timidement ne voulant pas compromettre leur participation soit aux présidentielles ou au second tour pour les législatives. Ainsi la Fusion, Fanmi Lavalas et Renmen Ayiti réclament la réévaluation de la journée électorale. La plateforme Pitit Desalin de l’ex-sénateur Moïse Jean-Charles pour sa part s’est refugiée dans les bras de la Justice : « Notre cabinet d’avocats se prépare à déposer ses contestations devant le Conseil électoral provisoire dès ce soir », pour ajouter ensuite : « Nous avons montré au monde entier que nous ne sommes pas violents. Nous optons pour une révolution pacifique à travers les urnes ».
N’est-il pas important de souligner que les compagnies multinationales ont tout à fait besoin d’un parlement croupion pour passer leurs ordres. Et c’est à cette fin qu’elles misent sur Martelly et Opont. Et ce n’est pas sans raison que sans aucune exception, les puissances tutrices ont toutes approuvé la mascarade.
Accepter une telle sélection, c’est humilier une fois de plus le pays. C’est donner également mandat aux bandits légaux pour réprimer plus violemment la société. Ce nouveau parlement sera sans doute pris en otage par les frères Lambert, les mercenaires à l’instar de Guy Philippe et Louis Jodel Chamblain, les assassins Calixte Valentin sans oublier les autres bandits légaux du PHTK déjà sélectionnés tels que : Rondon Bien-Aîmé (Phtk) dans la circonscription de Cerca-Carvajal/Quartier de los Palis (Plateau central) ; Rony Célestin (Phtk) dans la circonscription de Cerca la Source (Plateau central) ; Garcia Delva (Phtk) dans la circonscription de Marchand-Dessalines (Artibonite) ; Anouce Jhon Bernard (Phtk) dans la circonscription de Beaumont (Grande Anse, une partie du Sud-Ouest).
Il faut souligner également que Cholzer Chancy du Parti Ayisyen pou Ayiti est nommé député dans la circonscription d’Ennery (Artibonite). Dans ce même département, Fritz Chéry (Parti Ayiti An Aksyon) est également nommé dans la circonscription de Gros Morne. Jackie Guerrier (Parti Inite Patriyotik) dans la circonscription de Pointe à Raquette (Ouest), Ronald Etienne (Parti Consortium) dans la circonscription de Peste (Grand Anse) et Gabriel Lyonel Jean (Parti Verite) dans la circonscription de Lascahobas (Centre).
Le scrutin sera repris le 25 octobre 2015 dans plus de 20 circonscriptions ; mais pour bien faire le jeu, Opont et ses experts en fraude électorale ont pris l’extrême précaution de ne sélectionner aucun Sénateur pour l’instant ; laissant la porte de la chance grande ouverte. Le parti Fanmi Lavalas compte 3 candidats au second tour tandis que le parti Inité ne compte que deux candidats au second tour des sénatoriales. Le parti Bouclier en compte 4 au second tour et Pitit Dessalines 3. La plateforme Vérité de Préval compte déjà 7 candidats au second tour tandis que le parti présidentiel en compte 6 pour les sénatoriales.
La période de contestation a pris fin, ce dimanche 23 aout, soit 72 heures après la publication des résultats. Parmi les contestataires on peut citer entre autres Jean Renel Sénatus, candidat de la Ligue Dessalinienne (Lidé), Il assure avoir remporté le scrutin au premier tour arguant que la méthode de comptage du CEP n’est pas conforme. Muraille Jean Myrtho de Pitit Dessalines, conteste les résultats en assurant que selon tous ses procès verbaux, il a remporté le scrutin. Louis Gérald Gilles de Fanmi Lavalas réclame lui-même l’annulation totale des sénatoriales dans le département de l’Ouest. Il fait remarquer que des circonscriptions importantes dont Cité Soleil où il récolterait un nombre important de voix ont été annulées.
Par ailleurs le CEP voyant la faiblesse des partis et des candidats, au lieu de se défendre passe tout bonnement à l’offensive par un communiqué les menaçant. Opont « met en garde les représentants légaux de ces partis et groupements politiques, leur disant qu’en cas de récidive de leurs membres, sympathisants ou candidats inscrits sous leur bannière, ils encourent l’exclusion de la course électorale, dans la circonscription où le forfait a été commis, en vertu de l’article 119, alinéa (c) du Décret électoral du 2 mars 2015 qui stipule « En cas de flagrance et de récidive, le Conseil Électoral Provisoire prend toutes les mesures, conformément au présent Décret, aux fins de […] c) Suspendre de toutes compétitions électorales, pour une période allant jusqu’à cinq (5) ans, les partis ou groupements politiques reconnus coupables ». Il cite même le nom de ces partis :
Artibonite : AAA, Bouclier, KID, PHTK, REPARENN
Centre: APLAH, KID, LAPEH, PHTK, RENMEN AYITI
Grand’Anse : Bouclier, KOREGA (Société civile)
Nord : Bouclier, Kontra Pep La, LAPEH, PHTK, Pitit Dessalines, PONT, PPN, Vérité
Ouest : APLAH, Bouclier, PHTK, Respè
Nord-Ouest : PHTK, PONT, Respè
Sud : Fusion, KID, PHTK, Vérité
Sud-Est : ADRENA