L’invasion de l’Ukraine: à qui la faute?

2ème partie

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Ceci n’est pas un immeuble détruit en Ukraine, mais dans la bande de Gaza. Comme l’a dit le député irlandais Richard Boyd Barrett et président de l'Irish Anti-War Movement: "Il a fallu cinq jours pour des sanctions contre Poutine et ses voyous, mais imposer des sanctions pour 70 ans d'oppression des Palestiniens ne serait pas "utile". Amnesty International demande qu'Israël soit déféré devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité [et un système d'apartheid]. Le gouvernement [irlandais et anglais] appuiera-t-il cela? La réponse est clairement que le gouvernement ne le fera pas”.

(vers la 1ère partie)

(vers la version anglaise)

Pas le choix: une provocation à se battre

Dans ses mémoires, “Duty”, Robert M Gates, qui a été le secrétaire à la Défense dans les administrations de George W. Bush et de Barack Obama, a déclaré sa conviction que “les relations avec la Russie ont été mal gérées après que [George HW] Bush a quitté ses fonctions en 1993″. Entre autres faux pas, “les accords étatsuniens avec les gouvernements roumain et bulgare pour faire alterner les troupes dans les bases de ces pays étaient une provocation inutile”. Dans une réprimande implicite au jeune Bush, Gates a affirmé que “essayer d’amener la Géorgie et l’Ukraine dans l’OTAN était vraiment exagéré. Cette décision, a-t-il soutenu, était un cas “d’ignorance imprudente de ce que les Russes considéraient comme leurs propres intérêts nationaux vitaux”.

Gates est cité par Ted Galen Carpenter, chercheur principal en études de défense et de politique étrangère à l’Institut conservateur Cato, qui ajoute que “l’ingérence scandaleusement arrogante de l’administration Obama dans les affaires politiques internes de l’Ukraine en 2013 et 2014 pour aider les manifestants à renverser le président ukrainien pro- russe élu a été la provocation la plus effrontée”, conduisant à l’annexion de la Crimée.

Même l’Angleterre, l’Allemagne et la France, dans un rare élan d’indépendance, avaient empêché les États-Unis et la Pologne d’offrir un “plan d’assistance” de l’OTAN à l’Ukraine et à la Géorgie lors du sommet de l’OTAN d’avril 2008 à Bucarest, affirmant que “ce serait une offense inutile à la Russie”.

Gorbatchev a confié qu’“il n’aurait pas agi différemment” de Poutine

Inutile d’ajouter aux critiques de la politique des Etats-Unis le célèbre intellectuel étatsunien et professeur du MIT Noam Chomsky qui a déclaré: “La Crimée est historiquement russe avec le seul port russe qui ne gèle pas en hiver, qui est la base de la flotte russe d’une grande importance stratégique“. Dans une interview d’octobre 2014 sur la politique étrangère étatsunienne pour le Plymouth Institute for Peace Studies, Chomsky a déclaré: “C’est une situation extrêmement dangereuse qui se prépare depuis que Washington a rompu les promesses verbales faites à Gorbatchev et a commencé à étendre l’OTAN vers l’est – jusqu’aux frontières de la Russie, menaçant d’ajouter l’Ukraine à l’alliance, qui est d’une grande importance stratégique pour la Russie, sans parler de leurs liens historiques et culturels”.

Plus proche de nous et de l’administration actuelle, le directeur de la CIA de Biden, William J. Burns, sous-secrétaire et secrétaire d’État par intérim sous George W. Bush et Obama, “a mis en garde contre l’effet provocateur de l’expansion de l’OTAN sur la Russie depuis 1995″. Lorsque l’administration du président Bill Clinton a décidé d’intégrer la Pologne, la Hongrie et la République tchèque à l’OTAN, Burns, alors responsable politique à l’ambassade des États-Unis à Moscou, a écrit que la décision était “au mieux prématurée, et au pire inutilement provocatrice”.

Déjà en 2016, au sommet de l’OTAN à Varsovie, Mikhail Gorbachev, l’homme loué à l’Ouest pour avoir mis fin à la guerre froide, avait dit: “La rhétorique à Varsovie dénote furieusement une intention de déclarer la guerre à la Russie. Ils ne parlent que de défense, mais en fait ils préparent une offensive”.

Il a poursuivi: “Alors que les Russes macéraient dans leur grief et leur sentiment de désavantage, une tempête croissante de théories du “coup de poignard dans le dos” a lentement tourbillonné, laissant une marque sur les relations de la Russie avec l’Occident qui persisterait pendant des décennies”.

En 2008, Burns, alors ambassadeur des États-Unis à Moscou, écrivait à la secrétaire d’État Condoleezza Rice: “L’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN est la plus forte de toutes les lignes rouges pour l’élite russe (pas seulement Poutine). En plus de deux ans et demi de conversations avec des acteurs clés de la Russie, des recoins sombres du Kremlin aux détracteurs libéraux les plus virulents de Poutine, je n’ai encore trouvé personne qui considère l’Ukraine dans l’OTAN comme autre chose qu’un défi direct aux intérêts russes“.

Ronald Suny, professeur d’histoire et de sciences politiques à l’Université du Michigan, qui cite Burns, a également rapporté que, en juin 1997, 50 éminents experts en politique étrangère ont signé une lettre ouverte à Clinton, disant: “Nous pensons que les efforts actuels des États-Unis pour étendre l’OTANY sont une erreur politique aux proportions historiques qui perturberait la stabilité européenne”.

Mais c’est précisément la stratégie du gouvernement des Etats-Unis qui poursuivent “une politique constante de déstabilisation des zones d’intérêt stratégique”, comme l’a exprimé le journaliste et rédacteur en chef de Rolling Stone, Matt Taibbi. C’est une stratégie gagnant-gagnant pour les États-Unis. Soit l’ennemi ne frappe pas, et est alors militairement mis hors de combat, soit il frappe et perd alors sur le plan économique. En raison des sanctions paralysantes de l’Occident, le rouble est maintenant en chute libre et la Russie risque déjà d’entrer en récession.

Michael Klare, professeur d’études sur la paix et la sécurité mondiale à Five Colleges et à l’Université du Massachusetts à Amherst, et correspondant de défense au magazine The Nation, dit ceci à propos de l’encerclement actuel de la Chine: “Le gigantesque projet de loi sur la défense de 2022 – adopté avec un soutien écrasant des deux partis politiques B fournit un plan détaillé pour enfermer la Chine dans un réseau potentiellement étouffant de bases étatsuniennes, de forces militaires et d’États partenaires de plus en plus militarisés. L’objectif est de permettre à Washington de barricader l’armée de ce pays à l’intérieur de son propre territoire et de paralyser potentiellement son économie en cas de crise future. Pour les dirigeants chinois, qui ne peuvent certainement pas tolérer d’être encerclés de cette manière, c’est une invitation ouverte à – eh bien, il ne sert à rien de ne pas être direct – se battre pour sortir de l’encerclement”.

“C’est formidable pour les sous-traitants de la défense – et terrible pour la paix mondiale”, conclut Klare

Cette politique s’accompagne de la diabolisation de l’ennemi, en l’occurrence Vladimir Poutine, parfait bouc émissaire. Même si Burns a rapporté à Washington, en 1995, que “l’hostilité à l’expansion précoce de l’OTAN est presque universellement ressentie dans tout le spectre politique intérieur ici [en Russie]”.

En 2016, après l’annexion de la Crimée par la Russie, Mark Franchetti du Sunday Times de Londres a interviewé Mikhaïl Gorbatchev, le dernier président soviétique, adulé par les Occidentaux mais méprisé par les Russes qui l’accusent d’avoir vendu et dilapidé leur empire. Franchetti a été très surpris lorsque Gorbatchev a confié qu’“il n’aurait pas agi différemment” de Poutine : “Je suis toujours avec le libre arbitre du peuple et la majorité en Crimée voulaient être réunis avec la Russie”.

le conte de fées éternel: Le mal ultime [Russie] confronté à la pureté absolue et au noble idéalisme [etats-unis]

Comme l’a dit l’ancien journaliste du Guardian et de l’Intercept, Glenn Greenwald, “Il y a un climat d’hostilité qui s’est accumulé depuis Trump lorsque les États-Unis ont accusé la Russie d’interférence dans les élections étatsuniennes”. Une analyse de MintPress a révélé qu’en ce qui concerne la Russie, “90% des articles d’opinion dans les trois principaux journaux nationaux [étatsuniens] ont adopté une position militante belliciste, avec une variété très limitée de questions – un phénomène familier, comme dans les jours précédant l’invasion de l’Irak et , en fait, systématiquement lorsque l’État décrète une certaine politique”.

Encore une fois, nous voyons la même diabolisation d’un autre grand challenger de l’Occident, le président chinois Xi Jinping. Mais nous ne voyons pas d’attaques contre le populiste Narendra Modi, Premier ministre indien, nouveau chou-chou des Etats-Unis, même si son traitement du Cachemire et des Indiens musulmans est plus radical et expansif que celui des Ouïghours du Xinjiang par la Chine.

Le corollaire est que toute personne présentant une vision différente des actions de la Russie et de Poutine est immédiatement qualifiée de traître et de “porte-parole de la propagande de Poutine”. C’était l’étiquette accolée par la conseillère Inna Vernikov, une républicaine de Brooklyn née en Ukraine, à la conseillère municipale de New York Kristin Richardson Jordan (Démocrate de Harlem) lorsque cette dernière a osé mentionner que “l’OTAN a rompu sa promesse” en “s’étendant continuellement vers l’est et menaçant la Russie en l’encerclant militairement“. ASi Washington et Bruxelles avaient pris au sérieux les préoccupations sécuritaires de la Russie, cette guerre n’aurait pas lieu”. Ou quand elle a dit qu’en 2014, les “Etats-Unis ont aidé à renverser le dirigeant démocratiquement élu de l’Ukraine lors d’un coup d’État illégal, a aidé à installer un gouvernement fasciste et a donné le pouvoir à une armée d’extrême-droite, le tout dans le but de déstabiliser la Russie@.

Lorsque Richardson a écrit que “les États-Unis et l’OTAN ont une histoire violente de déstabilisation de la région, comme lorsqu’ils ont facilité l’éclatement de la Yougoslavie après avoir bombardé la Serbie pendant 78 jours”, le conseiller Keith Powers a préféré répéter la ligne du gouvernement étatsunien: “Notre intervention visait à aider à prévenir l’un des plus grands génocides de l’histoire moderne”.

La honte de la démocratie. Finie la pluralité des opinions. Non seulement l’Europe interdit des stations de TV officielles comme Russia Today (RT), mais même des particuliers qui présentent une image autre que celle des grands médias commerciaux inféodés aux gouvernements occidentaux, tel que Anne-Laure Bonnel, journaliste française qui a eu la témérité d’aller filmer dans le Dombass – Est ukrainien – quand l’armée ukrainienne terrorisait les civils d’ethnie russe de 2014 à ce jour.

Comme l’a écrit Greenwald, “toute personne se décalant même légèrement ou remettant en question ce script est traquée et considérée comme un hérétique et un traître”, ajoutant le défi des “contraintes inhérentes à la télévision – en particulier, l’exigence que tous les points soient exposés rapidement, en trois ou quatre minutes entre les pauses télé, ce que les professionnels de l’information télévisée appellent “le besoin de concision”, comme l’expliquait il y a trente ans Noam Chomsky.

La contrepartie de la diabolisation est, comme le dit Chomsky, le “conte de fées” éternel: “Le mal ultime confronté à la pureté absolue et au noble idéalisme”, les États-Unis étant le pur défenseur de l’humanité. Sont mis à part, ou à peine évoqués, l’invasion du Panama en 1989 par 27.684 soldats américains et plus de 300 avions, et le coup d’État de la CIA au Guatemala en 1954 qui a renversé le président guatémaltèque démocratiquement élu Jacobo Árbenz – les deux seuls cas présentés par le tout aussi vertueux New York Times comme étant “Certaines des analogies les plus proches” avec l’invasion d’aujourd’hui. A quoi il faut ajouter le très sanglant coup d’État de 1973 qui a conduit à l’assassinat du président Salvador Allende et à la mort de milliers de gauchistes chiliens; l’invasion de la Baie des Cochons en 1961 par leurs mandataires cubains; la guerre du Vietnam; les terribles dommages que les Contras soutenus militairement et financièrement par les États-Unis ont infligés au Nicaragua au début des années 1980, y compris le minage de ses ports en 1984, condamné par la Cour internationale de Justice; le veto constant des résolutions de l’ONU (alors que la Russie les soutient) condamnant les colonies juives illégales en Cisjordanie et tout le système d’apartheid; l’invasion irakienne; et bien sûr l’inutile occupation afghane de 20 ans.

Au lieu de cela, même un média libéral comme The Week écrit que “Depuis plus de 70 ans, les États-Unis, grâce à la puissance de leurs idéaux et de leurs idées et la menace d’une force écrasante – ont contribué à maintenir le monde relativement pacifique et les frontières de la carte en grande partie en place@. Paisible! Après deux guerres d’Irak, et celles du Vietnam. d’Afghanistan et de Yougoslavie pour n’en citer que quelques-unes.

Mais, comme l’a dit Chomsky, “Dans l’ordre basé sur des règles, les États-Unis établissent les règles” et les normes, et les caniches – la plupart de l’Occident – suivent avec des marmonnements occasionnels. Comme lorsque les États-Unis se sont retirés unilatéralement d’Afghanistan l’année dernière sans aucune coordination avec leurs partenaires de l’OTAN, ou lorsque l’Australie a annulé un contrat de 90 milliards de dollars pour que la France construise une flotte de 12 sous-marins d’attaque à moteur diesel, en le remplaçant par des navires étatsuniens ou britanniques. Une attitude condescendante parfaitement illustrée par la sous-secrétaire d’État étatsunienne Victoria Nuland disant à l’ambassadeur des Etats-Unis Geoffrey Pyatt, dans la conversation téléphonique sur l’Ukraine mentionnée ci-dessus en 2014, “Fuck the EU!” Pas étonnant que la Russie ait refusé de parler avec la France si les États-Unis n’étaient pas impliqués. Pareil pour les négociations sur le nucléaire iranien. Seuls les USA comptent, l’UE n’est là que pour le décorum et pour que les USA fassent semblant d’avoir des alliés.

Concernant l’Ukraine et l’OTAN, le point de vue étatsunien/occidental est que “le Kremlin est censé comprendre et accepter que les activités de l’alliance, parmi lesquelles des jeux de guerre avec plein de chars étatsuniens mis en scène dans les États baltes voisins, et des roquettes stationnées en Pologne et en Roumanie – qui, selon les déclarations des États-Unis, visent l’Iran [qui est à 2.200 km, alors que la Russie est à 500 km ] – ne représentent en aucun cas une menace pour la sécurité russe”.

Quelques points tout actuels

Comme Scott Ritter, ancien militaire étatsunien et inspecteur nucléaire de l’ONU en Irak, l’a souligné dans une récente et très intéressante interview du journaliste et cinéaste étatsunien Dan Cohen, basé à Washington, DC, la Russie ne lance pas actuellement une invasion rapide et à grande échelle en Ukraine, alors qu’elle pourrait très facilement le faire. Son armée n’avance pas précédée de lance-flammes de grande envergure ou d’artillerie lourde. C’est un pays frère et la Russie n’est qu’après un régime hostile et l’OTAN. Elle ne veut ni détruire les infrastructures ni tuer des civils. Contrairement aux interventions étatsuniennes qui commencent par des tapis de bombes. Seumas Milne, fils d’un ancien directeur de la BBC et ancien journaliste de The Guardian et The Economist, directeur exécutif de la stratégie et de la communication du Labour sous Jeremy Corbyn, rappelle les interventions occidentales et relativise les événements de 2014: “le coût en vies de l’intervention armée de la Russie en Ukraine a jusqu’à présent été minime par rapport à toute intervention occidentale importante depuis des décennies”.

Et lui aussi avait prévenu : “La tentative de faire basculer Kiev dans le camp occidental en évinçant un dirigeant élu a rendu le conflit certain. Cela pourrait être une menace pour nous tous”. “Cette crise a été déclenchée par la tentative de l’Occident d’attirer l’Ukraine de manière décisive dans son orbite et sa structure de défense, via un accord d’association à l’UE explicitement anti-Moscou”.

Ce ne sont pas les réfugiés auxquels nous sommes habitués. ces gens sont des Européens, Ces gens sont intelligents, ce sont des gens éduqués

De son côté, l’Allemagne perd toute prétention pacifique et légale, notamment sous un soi-disant chancelier socialiste, profitant de la crise ukrainienne actuelle pour s’engager pleinement et ouvertement dans une course aux armements. Après que son pays ait été le 4e exportateur mondial d’armes, selon un rapport de 2019 de l’Institut de recherche sur la paix de Stockholm, Olaf Scholz s’engage à dépenser au moins 2 % du PIB allemand chaque année pour le renforcement militaire, et l’ensemble du Bundestag lui a donné une ovation debout. Comme l’a dit un observateur: “C’est formidable comment ce pseudo-socialiste que tout le monde considérait comme un poisson froid que personne n’allait aimer, a soudainement compris qu’il pouvait devenir une rockstar du capitalisme occidental et de la pseudo-démocratie par un simple acte de chauvinisme”.

L’Europe dit oui! aux immigrés blancs, et non! Aux immigrés bruns ou noirs

Une dernière et majeure hypocrisie (européenne). Alors que des centaines de milliers de réfugiés d’Ukraine affluent vers les pays voisins, comme la Pologne et la Hongrie, chez “certains des leaders anti-migration les plus extrêmes d’Europe [le changement] a été frappant, de “Nous n’allons laisser personne entrer” à “Nous laissons entrer tout le monde”.

“Ce ne sont pas les réfugiés auxquels nous sommes habitués, ces gens sont des Européens”, a déclaré le Premier ministre bulgare Kiril Petkov aux journalistes la semaine dernière, à propos des Ukrainiens. “Ces gens sont intelligents, ce sont des gens éduqués… Ce n’est pas la vague de réfugiés à laquelle nous avons été habitués, des gens dont nous n’étions pas sûrs de leur identité, des gens au passé flou, qui auraient même pu être des terroristes…” En d’autres termes”, a-t-il ajouté, “il n’y a plus un seul pays européen qui ait peur [sic] de la vague actuelle de réfugiés”.

La honte de l’Europe. Les réfugiés ukrainiens blancs fuyant l’invasion russe sont automatiquement accueillis dans les pays européens. Les réfugiés noirs et bruns, africains et asiatiques, fuyant des conflits qui durent depuis un an sont soit carrément rejetés, soit confrontés à des procédures bureaucratiques d’un an avec une issue incertaine.

[…] Et il n’y a pas que les politiciens. Certains journalistes sont également critiqués pour la façon dont ils rendent compte et décrivent les réfugiés ukrainiens. “Ce sont des gens prospères de la classe moyenne”, a déclaré un présentateur de la section anglaise d’Al Jazeera. “Ce ne sont évidemment pas des réfugiés qui tentent de fuir des régions du Moyen-Orient… en Afrique du Nord. Ils ressemblent à n’importe quelle famille européenne à côté de laquelle vous vivriez.”

La chaîne a présenté des excuses disant que les commentaires étaient insensibles et irresponsables.

CBS News a également présenté ses excuses après qu’un de ses correspondants a déclaré que le conflit à Kiev n’était pas “comme l’Irak ou l’Afghanistan qui ont vu le conflit faire rage pendant des décennies. C’est une ville relativement civilisée, relativement européenne”.

Pire encore, “des vidéos partagées sur les réseaux sociaux et publiées sous le hashtag #AfricansinUkraine montrent que des étudiants africains seraient empêchés d’embarquer dans des trains en partance d’Ukraine, pour faire de la place pour les Ukrainiens”.

Lena Karamanidou, chercheuse indépendante sur la migration et l’asile en Grèce, a décrit sur Twitter “le racisme profondément ancré dans les politiques migratoires européennes”.

Fin

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