Le chaos organisé !

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Les ingénieurs du chaos ont transformé complètement en poubelles certains pays, surtout les plus rebelles qui décident d’exercer leur indépendance. L’un des méfaits de l’économie mondiale capitaliste est de recoloniser et d’appauvrir nombreux de ces pays avec le consentement honteux de leurs élites gouvernantes.  En leur créant de nouveaux enjeux politiques et à cause de la corruption qui y est profondément enracinée, ils réorientent leurs formes de gouvernement tout en provoquant de nouvelles crises porteuses de germes interminables de conflits internes.

C’est ce qu’on a observé dans le cas d’Haïti. Les causes profondes de  la décomposition violente et rapide de l’État haïtien sont à rechercher non seulement dans le programme centenaire de domination néocoloniale américaine, mais aussi dans une certaine mesure, les causes secondaires : le chômage, la misère, la pauvreté, dégradation de l’éducation,  hausse de l’inflation etc…

En effet, les différentes interventions militaires étasuniennes ou onusiennes en Haïti ont, de préférence, terriblement aggravé la situation qu’elles prétendaient améliorer. De tous les maux qui l’accablent, il faut nommer le vrai mal : l’impérialisme américain. Il est devenu une sorte de loup dans une bergerie puisqu’il est le principal responsable ou auteur de la tragédie destructrice d’un pays jadis riche d’immenses ressources naturelles. Evidemment, depuis plus d’un siècle, il concocte des exactions malhonnêtes à l’encontre de la classe ouvrière haïtienne, en changeant selon ses critères des régimes qui ne lui plaisent pas. Il apparait comme le point de départ de ce processus de défaillance de l’Etat, puisqu’il est en somme, le décideur à la place de la volonté populaire qui devrait en principe diriger les destinées de son pays.

les différentes interventions militaires étasuniennes ou onusiennes en Haïti ont terriblement aggravé la situation qu’elles prétendaient améliorer.

Aucune surprise aujourd’hui, si le pays est en crise constante acculé à une faillite sans appel où le peuple est soumis à des conditions de violence extrême. Avec des groupes satellites disséminés dans différentes régions, la situation politique et sécuritaire du pays se détériore et n’est plus tenable. Ces violences, les pires, ont été soigneusement planifiées de sorte que nous atterrissions sur cette piste piégée. Car la violence  ne fait que nourrir le chaos organisé dont l’objectif est de nous empêcher de prendre en main les affaires du pays dans une optique socialiste.

Les Administrations américaines jusqu’à celle de Joseph Biden ont largement contribué à la dégradation de notre condition d’existence et à l’approfondissement des crises sociopolitiques dans le pays. Elles placent, en effet, leurs propres agents au pouvoir à Port-au-Prince tout en établissant aussi leurs propres oppositions pour servir la cause des puissances capitalistes au détriment de celle de la classe travailleuse.

Il s’agit clairement d’un chaos organisé par les forces impérialistes et pour lesquelles les marges de manœuvre sont minces vu les moyens qu’elles déploient pour leur propagande. En Haïti, l’impérialisme possède ses propres partis politiques de gauche comme de droite, ses propres syndicats des travailleurs, ses propres organisations de droits humains. Ils fonctionnent tous conformément aux intérêts vitaux et aux aspirations des puissances tutrices qui sont les donneuses d’ordre.

Ce phénomène ne montre aucun signe de faiblesse ou de ralentissement. Et pour cause. Car les impérialistes achètent, contrôlent et corrompent tout, même certaines institutions qui sont censées les combattre. De ce chaos, seul l’impérialisme sort gagnant. Cette instabilité chronique que connaît le pays n’est pas fortuite, ni dû, comme c’est couramment attribuée, à des désaccords ou divergences de courants politiques. Les prétextes : transition politique,  consensus national, dialogue ne sont que des superlatifs pour tromper les naïfs et semer la confusion.

L’ennemi impérialiste sait mieux que quiconque que le pouvoir et l’opposition ne sont pas deux forces opposées mais deux ailes d’une même politique. Ils travaillent chacun de son côté pour aboutir finalement au même résultat : faciliter l’atterrissage du projet escompté des puissances dominantes et occupantes. Quand le pouvoir accuse l’opposition et vice versa, c’est pour mieux plaire l’impérialisme.  C’est le jeu cynique et sinistre de deux corps ayant une seule et même tête, et l’un n’agit pas sans l’autre ; car ils sont bien complémentaires dans leurs fonctions de serrer toujours plus l’étau qui étrangle les libertés individuelles et collectives des masses populaires.

Le pouvoir et l’opposition ne s’opposent guère aux volontés de leurs patrons. Pas de point de désaccord, quand il s’agit de la politique dictée par le FMI (Fonds Monétaire International), la Banque mondiale, l’Union européenne responsables de la faillite de l’Etat à assurer leurs responsabilités. Les gouvernements fantoches, toutes couleurs politiques confondues, à leur service, n’ont qu’un rôle : celui de mettre en œuvre leurs diktats pour aboutir soit à privatiser, soit à liquider les services publics et à livrer les populations sans défense à l’exploitation à outrance et  à l’augmentation du coût de la vie.

La gouvernance par la violence et dans la violence est vitale pour la survie du capitalisme. C’est un outil bien huilé pour imposer sa propre conception du changement, sa propre recomposition de la société.

Haïti est plongée dans un chaos sans nom et l’issue à cette situation est que l’impérialisme doit être rejeté de toutes parts et les masses ouvrières qui devraient être à l’avant-garde de ce combat ne doivent pas se dérober à leurs taches. Une telle issue passe par la résistance à la colonisation, la rupture systématique avec toute politique d’interventions militaires étrangères, d’élections trompeuses et le rejet de tout défaitisme et de toute démobilisation.

Le rejet et le combat du système capitaliste doivent être généralisés.  Mais cela ne suffit pas pour répondre à la question fondamentale : comment sortir de cette impasse ? Où est l’issue, celle qui permettra aux forces populaires de contrecarrer celles et ceux qui sont au service du capitalisme ?

Il n’y a pas d’autres voies pour sortir de ce chaos permanent que le renversement total de  l’ordre impérialiste par la consolidation et le soutien organisé des masses opprimées.

 

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