Le 6ème Conseil Electoral Provisoire (CEP) composé de : Léopold Belanger, président , représentant de l’ANMH, AMIH, l’oligarchie haïtienne et le Core Group; Carlos Hercule, vice-président , représentant de Chibly Langlois et Patrice Aris; Marie Frantz Joachim, secrétaire générale, représentante de Solidarité FanmAyisyen (SOFA); Frinel Joseph, trésorier, représentant du secteur protestant, et Jean Simon Saint Hubert, représentant du POHDH et RNDDH, Kenson Polynice, représentant du secteur paysan/ vodou, Marie Herolle Michel, représentante du secteur patronal/ Forum économique du secteur privé, Josette Jean Dorcely, représentante du secteur syndical et Jean Lucien Bernard, représentant de l’université, membres a donné une conférence de presse ce mardi 5 avril au siège du CEP pour annoncer que : « La vérification et la clarification des résultats des élections de 2015 est une question qui renvoie à une décision politique. Le CEP n’a pas de compétence pour prendre cette décision politique. Le CEP est un organe technique et administratif », a déclaré Léopold Berlanger. Alors que le peuple haïtien exige la formation d’une commission d’enquête indépendante de vérification devant établir toute la VERITE sur les prétendues élections du 9 aout et le 25 octobre 2015 et qui ont enfin débouché sur un coup d’Etat électoral.
« On ne peut pas parler de calendrier électoral dans la phase où nous sommes » poursuit-il. Mais, il nous faut signaler que Léopold Berlanger n’est pas un profane dans les questions électorales. Il était membre du Conseil Electoral Provisoire que dirigeait Me Jean Gilbert qui a organisé des élections- farces du 17 janvier 1988, sous le régime militaire d’Henry Namphy, portant au pouvoir pour une très courte durée, Lesly François Manigat. Lors, il fut un allié authentique de l’ambassade américaine.La mission de L’oea
Déjà, de part sa formation sur fond de division et de protestation, ce 6ème conseil électoral aurat-il les coudées franches pour organiser des élections libres répondant aux aspirations du peuple haïtien et sans se courber sous les diktats du Core Group? Selon Berlanger « le CEP n’a pas à dire qu’il veut ou non d’une commission de vérification. Nous avons une seule position : organiser de bonnes élections dans de meilleures conditions, relancer le processus électoral bloqué ; mais pour continuer, il faut que les blocages politiques soient levés ». Nous attendons de le voir à l’œuvre.
Cependant, la question à se poser maintenant est celle-ci : est-ce que sans la formation de cette commission le plus tôt possible, aucun candidat à la présidence ne participera aux éventuelles mascarades, laissant au candidat tètkale le loisir de toujours faire cavalier seul.
C’est dans cette perspective que des membres d’organisations populaires et des étudiants avaient organisé le lundi 4 avril un sit-in devant l’entrée du Palais national et du ministère de la justice pour exiger la mise en branle de deux commissions qui sont indispensables en ce moment : la commission indépendante de vérification électorale et celle d’audit sur la gestion des fonds de CIRH, de PETRO CARIBE et de l’éducation. La commission de vérification, disent-ils, doit être constituée le plus rapidement possible pour débarrasser le Parlement des voleurs, des kidnappeurs, des dealers de drogue, des racketteurs. D’autres dénoncent et condamnent l’ingérence du Core group, de Sandra Honoré, de l’ambassadeur des Etats-Unis en Haïti, Peter Mulrean, du Canada, Paula Caldwell St-Onge dans les affaires internes du pays. Ils rappellent aux représentants diplomatiques accrédités en Haïti, les conventions de Vienne sur les relations diplomatiques et consulaires interdisant formellement à un diplomate, quelque soit le pays qu’il représente, de s’immiscer dans les affaires internes d’un autre pays.
Aujourd’hui encore, les étudiants de la faculté d’Ethnologie et de la Faculté de Droit qui se mobilisent, font face à des épreuves des forces répressives. Ils disent haut et fort qu’ils ne veulent pas obéir au Core group et aux néo cons des Etats-Unis.
Dans le cas contraire, le CEP de Léopold Belanger connaitra le même sort que celui de Pierre-Louis Opont. Le président provisoire Jocelerme Privert et son Premier ministre, Enex Jean Charles n’échapperont pas non plus à la colère populaire. On dit souvent : « Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, dans les mêmes circonstances.» Aussi, la commission de vérification exigée par tous les partis, sauf PHTK, Core Group et alliés, est une condition sine qua non pour la poursuite éventuelle du processus électoral.
Alors que La Plateforme Pitit Dessalines rappelle au président provisoire Jocelerme Privert qu’il n’a pas à céder aux pressions internationales concernant la formation de la commission de vérification. Pour toute réponse, Privert se propose de lancer un dialogue avec tous les secteurs de la vie nationale afin de rechercher une solution à la crise : « Après la formation du gouvernement et du CEP, j’ai les mains plus libres pour lancer le dialogue entre les acteurs politiques du pays » lançait pour autant Jocelerme Privert.
Il faut rappeler que depuis l’arrivée de Martelly au pouvoir avec le support de la communauté internationale, les élections peinent toujours à se réaliser en Haïti. La communauté internationale représentée par le Core group veut à tout prix imposer une démocratie mesurée à l’aune de la corruption. Le peuple haïtien, de son côté, a juré de ne pas l’obéir. Dans la perspective d’organiser des élections, cinq conseils électoraux ont été constitués, un décret électoral a été élaboré, la machine électorale a été mise en branle, mais le CEP croupion d’Opont Pierre-Louis n’est pas arrivé à conclure le processus électoral selon le vœu de la loi et le principe démocratique sacro-saint : ‘’un homme une voix.’’ Ce 5eme Conseil électoral d’Opont Pierre-Louis, sous la coupe réglée de Michel Martelly et le Core group a conduit le pays dans une crise électorale débouchant directement sur une crise politique sans précèdent dans nos annales. Donc, à ce grand carrefour de l’Histoire, le peuple haïtien doit prendre son destin en main, en restant mobilisé contre toutes les forces réactionnaires d’ici et d’ailleurs, pour la sauvegarde de la souveraineté nationale et de la dignité humaine.
Par ailleurs, le Ministre de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales (MICT), le sénateur François Anick Joseph a été installé le vendredi 1er avril 2016.