Le BCEN rejette la candidature de Sophia Martelly

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Par Thomas Péralte

Les contestataires de la candidatureau Sénat haïtien de Sophia St-RémyMartelly et de Roudolph Henry Boulosont porté l’affaire par devant le Bureaudu Contentieux Electoral National(BCEN). Le Tribunal du ContentieuxElectoral présidé par le Dr. Ricardo Augustin,représentant de l’église catholiqueau CEP a entendu l’affaire de Sophia St-Rémy Martelly le vendredi 8 mai dernier.Après des heures de débats houleux, letribunal a ordonné le dépôt des pièces audélibéré et le verdict devait se prononcerdans les heures qui suivent. Jusqu’aumoment où l’on rédige ce papier, le CEPtarde toujours à publier ce verdict. Ilparait que les avocats et juges siégeantaux tribunaux réclament leur dû, variantentre 1.5 à 1.2 millions de gourdes avantde parapher les documents.

La contestation de Sophia St-RémyMartelly se déroule autour de deuxfaits avérés : la question de la nationalitéétasunienne et la question de déchargepour avoir été confiées à la direction de laCommission de Lutte contre la faim et demalnutrition (COLFAM). D’abord, sur laquestion de la nationalité, il est clair, SophiaSt-Rémy Martelly, née à New-Yorkle 9 Août 1965 est une citoyenne étasunienne.Par conséquent, elle n’a aucunlien juridique et politique avec l’Etatsouverain d’Haïti pour être portée candidateau Sénat haïtien. De plus, depuis sanaissance aux Etats-Unis, elle jouissaitpleinement et activement de cette nationalitédepuis plus d’un demi-siècle. Acette phase, la Constitution haïtienne de1987 sur la nationalité est claire. L’article12 de la loi mère est ainsi libellé : « Lanationalité haïtienne peut être acquisepar la naturalisation. Tout étranger aprèscinq (5) ans de résidence continue sur leterritoire de la République peut obtenir lanationalité haïtienne par naturalisation,en se conformant aux règles établiespar la loi. Les Haïtiens par naturalisationsont admis à exercer leur droit devote, mais ils doivent attendre cinq (5)ans après la date de leur naturalisationpour être éligible à occuper des fonctionspubliques autres que celles réservées parla Constitution et par la loi à des Haïtiensd’origine. »

Tous les documents même ceuxde son époux, Michel Joseph Martellyprouvent que Sophia St-Rémy Martellyest une citoyenne étasunienne. On sedemande par quelle voie est-elle passéepour se procurer sa carte d’identificationnationale (CIN) lui ayant permis de voterpour son mari en 2010, au lycée de Pétion-Ville ?

Selon un rapport de la Cour Supérieuredes Comptes et du ContentieuxAdministratif (CSC/CA) rendu public lasemaine écoulée, Sophia Martelly doitavoir décharge pour être candidate à unposte électif. Il faut rappeler que par Arrêtéprésidentiel de 2012, publié dans leJournal Officiel, Le Moniteur, Sophia St-Rémy Martelly est chargée de présiderla Commission de Lutte de la Faim et deMalnutrition (COLFAM), pour laquelle,des fonds de plus de 240 millions de dollarsUS étaient mis à sa disposition. Laloi fait obligation aux responsables dedeniers publics d’avoir décharge pourplus de 41 millions de gourdes avantde briguer un autre poste. Face à cettesituation, Sophia St-Rémy Martelly n’estpas admise à se porter candidate pour unposte électif.

Ce qui est étonnant dans cetteaffaire, c’est le mutisme absolu d’unegrande partie de la classe dirigeantetraditionnelle sur les dossiers de la nationalitéétasunienne de Sophia St-RémyMartelly et de Roudolph Henry Boulos,tous deux candidats au Sénat sous lamême bannière du Parti Haïtien Tèt-Kale(PHTK) de l’occupant du Palais national,Michel Joseph Martelly.

Il faut toutefois quand même saluerle courage de certains candidats auSénat à savoir, Dr. Louis Gérald Gilles del’Organisation politique Fanmi Lavalaset Marie Denise Claude de la Plateformeélectorale INITE et des membres de laPlateforme électorale JISTIS qui ont bravéle danger pour contester la candidaturede Mme Martelly non seulement pourla nationalité étrangère, mais égalementpour faux et usage de faux et pour êtreordonnatrice de deniers publics sansavoir reçu décharge des autorités compétentes.Dans cette perspective, dansune lettre ouverte adressée au BCEN, leMouvement des Etudiants pour LibérerHaïti (MELA) exige sans conditionl’annulation immédiate de la candidaturede Sophia Martelly. « Si le certificatde l’ambassade américaine mentionnequ’elle a renoncé le 31 mars 2014 à sanationalité américaine, de quel droit pouvait-elle être en 2012 avec sa nationalitéaméricaine, membre d’une commissionprésidentielle ayant à sa disposition desfonds de l’Etat ?

Donc, au regard de toutes cesquestions qui nécessitent des réponsesclaires et précises pour la survie de l’Etatde Droit en Haïti et auxquelles la candidateen question n’est pas en mesurede répondre dans la transparence etl’honnêteté, Nous, les membres del’association estudiantine Mouvman Etidyanpou Libere Ayiti (MELA), exigeonsl’annulation immédiate de la candidaturede la première dame et une poursuitejudiciaire à son encontre pour éclaircirles conditions dans lesquelles elle a puobtenir ses pièces d’inscription avec lesconséquences pénales qui peuvent endécouler. »

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