Lavman-jilèt

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La seule Institution restante dans le pays : le peuple

J’ai ouï dire que dans certaines zones du Grand Sud, lorsqu’un vakabon pòtoprens  débarque pour faire quelque exaction ou implanter une baz de bandits, les gens lui souhaitent la bienvenue en lui coupant la tête.

C’est une excellente nouvelle. Puisqu’il n’y a pas de justice, les gens se font Justice eux-mêmes. Et une justice sévère, aurait dit Toussaint Louverture. Drastique, préciserais-je: un bandit sans tête n’emmerde plus personne…

Dans une société où aucune institution ne fonctionne plus, la seule Institution qui reste, et sur laquelle on puisse compter, ce sont les gens. Les sempiternelles victimes. Les pauvres. Les opprimés. Les méprisés. Ceux que l’on croise tous les jours dans la rue sans les voir. Ti djo gwo zòtèy…

Les pauvres n’ont pas besoin de Service d’Espionnage. Ils connaissent les bandits, car ils vivent avec eux. Ils peuvent faire la différence entre les pires, les moins pires, les pas mal, les bons et les bonbons. Ceux à qui il faut administrer un lavman-jilèt et les autres…

Les gens savent ce qu’il faut faire. La preuve, c’est qu’ils le font. Il faut les y encourager.

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