Konstitisyon se fèy papye. Bayonèt se bout fè
Pawòl Jandam Makout
Le projet de référendum constitutionnel de Jovenel Moïse continue de faire polémique au niveau de toutes les couches sociales. Ce projet visant à changer la loi mère du pays ne fait pas l’unanimité au sein de la population. Les politiques appellent les citoyens à barrer la route au projet macabre. Le Chef de l’État, malgré le Non teinté de supercherie de la Communauté Internationale, il est têtu comme une mule. Il tient encore à organiser ce scrutin le 26 septembre de cette année. .
Pour l’instant, le président de facto Jovenel Moïse manifeste publiquement son intention de changer la loi mère du pays. Il a fait ses déclarations le 23 octobre 2020. Le 31 décembre de la même année, le décret portant sur le référendum est adopté en conseil des ministres et publié officiellement dans le journal Moniteur du 5 janvier 2021. Mais pourquoi vouloir à tout prix abroger la Constitution par voie référendaire ?
Qu’en dit la constitution?
Dans des débats contradictoires, plus d’un déjà ont dû confronter leurs positions par rapport à cette démarche en évoquant l’article 184-3. D’un côté, des proches du pouvoir sont persuadés qu’une nouvelle Constitution peut résoudre les cuisants problèmes d’instabilités qui durent depuis trois décennies. Pour y parvenir l’occupant du palais national a mis une nouvelle structure sur pied.
Il s’agit du Comité Consultatif Indépendant (CCI). Cette structure est composée de cinq (5) membres, dont Boniface Alexandre, président issu du sanglant coup d’Etat de 2004. Nommé par Arrêté Présidentiel, ledit Comité a pour mandat d’élaborer un projet de nouvelle Constitution. Ses membres ont prêté serment au MUPANAH dans l’après-midi du 30 octobre 2020 et en vertu du décret du 28 octobre de l’année en cours.
C’est le Conseil Électoral Personnel (CEP), de Jovenel Moïse qui a pour mission d’organiser le référendum constitutionnel. Mais la machine électorale n’inspire aucune confiance même pour la tenue d’élections devant renouveler le personnel politique. En 2021, le pays bascule déjà dans les gouffres du chaos politique. Les actes d’enlèvements sont déjà à leur comble.
La mobilisation populaire exigeant le départ de Moïse s’est répandue un peu partout. C’est dans cette conjoncture de troubles perpétuels que Jovenel annonce qu’il veut doter le pays d’une nouvelle Constitution. Dès lors, les débats y relatifs sont ouverts. Les arguments pour “Oui” ou pour “Non”, s’affrontent. Le projet de référendum de Jovenel Moïse suscite l’une des grandes polémiques entourant son quinquennat.
Entre temps, les gangs armés imposent leurs lois et contrôlent plusieurs quartiers de la capitale. Ils défient à leur guise même les unités d’élite de la PNH. Face à ces dérives inacceptables, l’exécutif ne pense qu’à une seule chose : la tenue du référendum pour changer la Constitution amandée de 1987. Alors que les actes d’enlèvement se multiplient et continuent de sombrer la population dans le traumatisme.
De 2020 à date, le CCI a progressivement présenté des textes autour de l’avant-projet de leur nouvelle Constitution. Les réactions de l’opposition et des organisations de la société civile sont restées pourtant idem. Pas de référendum, pas d’élections non plus avec ce pouvoir qui avalise les gangs armés. A ce sujet, quelques membres de la Communauté Internationale ont aussi exprimé leur désaccord avec le régime PHTK.
Mais Jovenel persiste et signe. Avec ou sans l’appui des pays occidentaux, il veut à tout prix changer notre loi mère. Il le veut et se dit persuadé à réaliser ce scrutin si contesté. Les nombreuses oppositions des citoyens ne sont pas parvenues à l’en dissuader. Le pays a connu pendant trois ces dernières années la plus grande crise sociopolitiques de son histoire.
L’insécurité monte à un niveau vertigineux. L’économie est en chute libre avec un taux d’inflation de 17,2 % suivant le rapport de l’IHSI publié en mai dernier. En juillet 2018, une émeute de la fin a éclaté à Port-au-Prince. Dès lors, le pouvoir a commencé à perdre le contrôle du pays dont une bonne partie est passée sous le contrôle des organisations criminelles.
Les kidnappings ont augmenté de 2%. Ajouté à cela les actes d’assassinats en série contre les agents de la PNH et la prise d’otages des quartiers populeux par des gangs pour contrôler plus de territoire. Le pays est semblable à une poudrière. La moindre étincelle peut la faire exploser. Et Jovenel veut à tout prix imposer son référendum tel un fantasme indécent à satisfaire au péril même du pays. Serait-ce pour satisfaire ses lubies indécentes ?
Mais que dit le projet de Jovenel?
La nouvelle Constitution prévoit la suppression du poste de Premier Ministre. Aussi a-t-elle conjecturé qu’un Président peut être élu au scrutin majoritaire à un temps pour un mandat de cinq (5) ans renouvelable une fois de manière consécutive avec son vice-président comme colistier. Haïti a déjà connu plusieurs referendums, tous ont porté sur la Constitution.
En 1964, un exercice similaire a permis à François Duvalier d’instaurer une dictature féroce dans le pays. Par ce référendum, il a franchi une étape anti démocratique en s’autoproclamant président à vie. Alors que le 30 avril 1961, il avait déjà organisé un référendum pour amender la Constitution. En 1985, Jean Claude Duvalier a invité le peuple à un nouveau référendum pour ratifier une nouvelle constitution qui devait consacrer l’introduction du pays dans la démocratie occidentale.
Le “oui” l’a emporté sur le “non” avec un score écrasant de 99 % d’intention de vote et ceux malgré le boycott. Le dernier référendum que le pays a organisé, remonte à 1987, celui qui a permis d’entériner la démocratie.
Jovenel Moïse pourra-t-il gagner son pari ?