Arcahaie: La population exige le retrait du décret

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bottom_front_pictureAprès l’échec de l’administration du pouvoir Tètkale de Sweet-Micky pour accaparer de force les littoraux de l’Ile-à-Vache, elle a mis le cap sur la Côte des Arcadins. Prétextant qu’elle voulait créer 5 nouvelles communes : les Arcadins, Baptiste, Lapoint, Liancourt et Fond-des-Blancs, l’occupant du Palais national, Michel Joseph Martelly voulait avoir le contrôle des littoraux des Arcadins et de Fond-des-Blancs à des fins personnelles. Pour ce faire, il a pris arbitrairement et illégalement un décret datant du 22 juillet 2015. Alors que l’Accord politique du 11 janvier 2015 l’autorise ne prendre qu’un seul décret, celui portant l’organisation générale des élections libres de 2015. Par ce décret, il a élevé les Arcadins qui n’étaient pas même une section communale voire un quartier au niveau de Commune, divisant ainsi la commune historique, la cité du drapeau en deux. Au niveau de la fiscalité, les Arcadins représentent 65% des rentrées de l’Arcahaie et 3/5 du territoire.

L’Arcahaie est réputée non seulement pour sa production de banane, mais aussi pour ses belles plages et ses hôtels, comme celles de l’Ile-à-Vache. En détachant les Arcadins de l’Arcahaie pour s’attacher au département de l’Artibonite, Michel Martelly a porté un coup fatal à la réputation et à l’économie de cette ville historique, selon les habitants de la cité du drapeau. Cette décision arbitraire et illégale a porté la population à se révolter. Depuis plus de 2 mois les Archelois protestent constamment contre une telle décision. Ils ont gagné les rues, bloqué la circulation des véhicules, paralysé toutes les activités de la cité. Les écoles ne fonctionnement pas depuis la réouverture des classes le 7 septembre dernier. Des véhicules ont été incendiés, des motocyclettes brulées, des pertes en vie humaines ont été également enregistrées en terme de morts, de disparus et de blessés graves. La route nationale #1 est totalement impraticable. Les protestataires ne veulent pas baisser les bras. Le retrait du décret scélérat est la condition sine quoi non avant tout processus de dialogue visant le dénouement de la situation.

Au lieu d’entendre la revendication de la population, le pouvoir tètkale a dépêché 2 unités de la Police Nationale d’Haïti (PNH) Corps d’Intervention de Maintien de l’Ordre (CIMO), Unité Départementale de Maintien de l’Ordre et une bande de bandits légaux regroupés au sein de Brigade d’Opération et d’Intervention Départementale (BOID) pour terroriser la population. Il faut noter que BOID est une unité illégale inféodée à la PNH sous les ordres du directeur départemental de l’Ouest, Vladimir Paraison. Les bandits légaux de BOID se comportent comme les occupants de l’ONU et de la MINUSTAH. Ils tuent, disparaissent les citoyens et violent à l’Arcahaie. Ils incendient véhicules et motocyclettes des habitants en terrorisant la population jour et nuit.1

Dans la foulée, la population qui résiste s’est réjouie de la solidarité de toutes les forces organisées de la société. Les organisations populaires, progressistes, paysannes et des droits de l’homme appellent la population de l’Arcahaie à la vigilance et à ne pas céder sous la pression du pouvoir. Elle doit rester mobilisée pour défendre les intérêts politiques et économiques de la Cité face à l’intérêt mesquin d’un petit groupe.

On se pose la question à savoir pourquoi le pouvoir actuel ne cherche pas à récupérer l’Ile de la Navase sous contrôle d’une Compagnie américaine depuis l’année 1996 au lieu d’accaparer les littoraux du pays ? Selon l’article 8 de la Constitution haïtienne du 29 mars 1987, la souveraineté nationale s’étend sur les Iles adjacentes, telles : la Gonâve, la Tortue, l’Ile-à-Vâche, les Cayemites, la Navase, la Grande caye et autres…

En somme, de l’Ile-à-Vache à l’Arcahaie, il n’est pas question d’intérêt national ou d’intérêt de la population des zones respectives. Il n’y a que les intérêts d’un petit groupe bien déterminé qui veut tout prix accaparer toutes les richesses du pays. C’est dans cette perspective que les détenteurs du pouvoir cherchent à contrôler certains endroits du pays.

Le gouvernement de facto d’Evans Paul appelle au dialogue ; la population de son côté exige le retrait du décret, des agents de la PNH et des bandits légaux réunis sous le sigle BOID avant toutes sortes de dialogue. Le coordonnateur du Conseil d’Administration de la Section Communale de l’Arcahaie (CASEC), Jules Frénitz confirme la présence d’une délégation gouvernementale sur la Côte des Arcadins le dimanche 11 Octobre dernier, conduite par le Ministre de facto de l’Intérieur, Zéphirin Ardouin. Mais, rien de concret n’a été conclu entre le gouvernement et la population archeloise. Les participants à cette rencontre démentent la présence du Premier ministre de facto Evans Paul ainsi que la formation d’une commission tripartite. Les Archelois se sont dit restés déterminés à poursuivre la mobilisation jusqu’à ce qu’ils obtiennent le retrait du décret. « Je suis du côté de la population. Je veux et j’exige comme elle le retrait du décret illégal du président Martelly qui plonge la commune dans l’obscurité et la confusion totale, » a déclaré Jules Frénitz.

Ce mardi 13 octobre des milliers de personnes sont descendues dans les rues de l’Arcahaie à l’appel des enseignants et directeurs d’écoles pour continuer d’exiger le retrait du décret, des agents et des bandits légaux de la PNH pour que les activités et les écoles recommencent à fonctionner dans la cité du drapeau. Les manifestants lançaient des slogans comme: « A bas le décret, vive l’éducation, mobilisons-nous !Vle pa vle fòk dekrè a rantre. Nous restons dans les rues jusqu’à ce que Martelly rentre son décret. Tant que Martelly ne rentre pas son décret, les enfants n’iront pas à l’école

Alors que les enseignants tiennent en main des bâtons de craie, des livres, des pancartes en signe de protestation, ils ont fait savoir qu’ils veulent retourner en salles de classe, et qu’ils n’attendent que la décision du président Martelly qui ne devrait faire autre chose que rentrer le décret.

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