Une Travailleuse morte de l’exploitation

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Manifestation devant l'Ofatma des ouvriers et ouvrières de Palm Apparel and Sewing International pour dénoncer l'assassinat de leur collègue Sandra René

Sandra René une travailleuse qui était enceinte de 6 mois et qui travaillait depuis plus de 10 ans à l’entreprise Palm Apparel and Sewing International, SA située à Carrefour est morte, victime d’une exploitation orchestrée  tout d’abord par son patron Alain Villard, par la direction de l’office d’assurance accident du travail, maladie  et maternité (OFATMA), et ensuite par le Centre hospitalier de Carrefour.

Le patron de Sandra prélevait sur son salaire 3% de taxe de santé pour le paiement de l’OFATMA.  Devenue enceinte et malade, Sandra s’était rendue à l’OFATMA, c’est alors qu’elle apprenait qu’elle n’avait aucune assurance santé à l’OFATMA et qu’elle n’avait jamais été une contribuable.

Ce qui signifie que le patron de Palm Apparel and Sewing International, SA (SISA) Alain Villard qui emploie environ 1 900 personnes dans ses deux usines, l’une à Thor et l’autre à Diquini dont les opérations consistent en un assemblage de T-Shirt Basic dans le cadre d’un contrat avec GILDAN qui n’a jamais payé un centime ni à l’Office d’assurance vieillesse (ONA), ni à l’OFATMA des taxes qu’il prélevait sur le salaire de ses ouvriers particulièrement Sandra René.

Manifestation des collègues travailleurs de Sandra René

Après le refus de Sandra à l’OFATMA, elle s’était par la suite rendue au Centre hospitalier de Carrefour, un organisme privé pour se faire soigner. On lui a demandée 70 milles gourdes pour le traitement,  somme qu’elle ne possédait pas ; alors, elle s’est rendue auprès de son patron pour lui expliquer sa situation et lui demander d’emprunter une somme d’argent de façon à l’aider à payer sa facture. Le patron a tout bonnement refusé.

Sa famille s’est débrouillée pour lui trouver 30 milles gourdes. Du fait qu’elle retardait à donner le reste, le centre lui a retourné ses 30 milles et l’a laissée partir sans aucun traitement. En fait, les médecins de l’OFATMA ont refusé tout soin à la femme malade alors qu’elle possédait un montant de 10.000 dollars sur les 14.000 demandés.

Ainsi, après 4 jours, Sandra succombera chez elle ainsi que l’enfant qu’elle portait. Ses funérailles ont été chantées le vendredi  31 juillet à l’église Mont Carmel de Bizoton, Carrefour en présence d’un bon nombre de travailleurs de SISA qui étaient venus saluer le départ de leur collègue de travail.

L’un des assassins de l’ouvrière Sandra, le patron de Palm Apparel and Sewing International, SA… Alain Villard

Au cours des funérailles, l’avocat Evelt Fanfan avait pris la parole, en tant qu’avocat du syndicat des ouvriers de Palm Appareil pour expliquer à l’assistance ce qui s’était passée. Il avait exhorté les ouvriers à tracer un exemple de sorte que de tels abus ne se reproduisent plus.

L’exposition du cadavre de Sandra René à l’église de Mont-Carmel

Les funérailles ont été transformées en une manifestation de rue où les travailleurs ont dénoncé l’exploitation du gouvernement en place, la direction de l’OFATMA et l’irresponsabilité du personnel de l’institution sanitaire et des médecins de ce centre hospitalier de Carrefour.

L’hôpital de la direction de l’office d’assurance accident du travail, maladie et maternité (OFATMA)

Rappelons que le 14 juillet de l’année dernière, l’OFATMA a été impliquée dans d’autres cas d’irresponsabilité et de négligence. Une femme de 32 ans Marianie Morentus s’était rendue à l’hôpital des petits frères et sœurs de Tabarre pour des douleurs abdominales. Selon le premier diagnostic, le bébé qu’elle portait était déjà mort. Elle a donc été transférée à l’hôpital de l’OFATMA ». Selon le directeur général de l’OFATMA Agabus Joseph « La femme en question est arrivée à l’OFATMA avec un diagnostic révélant une mort fœtale et après des analyses approfondies, nos médecins ont découvert qu’elle n’avait pas plus de 6 grammes de sang suite à une hémorragie massive interne et, par conséquent, nécessitait une transfusion ». Alors qu’elle se trouvait dans une salle d’opération de cet hôpital, il y eut plusieurs coupures d’électricité et à chaque rétablissement du courant de ville, les responsables ont changé de source et suite à ces coupures de courant,  Marianie est  décédée.

Le Centre hospitalier de la commune de Carrefour

Voilà les calamités auxquelles des travailleurs dans ce pays font face à cause d’une exploitation généralisée. Alain Villard, patron de l’entreprise Palm Apparel and Sewing International, la direction de l’OFATMA qui elle-même n’a pas soigné la malade et le Centre hospitalier de Carrefour ne sont-ils pas des assassins, des criminels authentiques qui n’ont aucun souci pour la vie d’autrui sauf  faire de l’argent ? Ils ont tous ôté la vie de Sandra pour de l’argent.

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