Des organisations populaires qui seraient liées à l’opposition traditionnelle ont manifesté dans plusieurs villes du pays contre la recrudescence du phénomène de l’insécurité qui ravage le pays suite aux récents assassinats et pour réclamer justice pour toutes les personnes assassinées durant les mois écoulés.
Ainsi, dans la soirée du lundi 15 juin 2020, à leur domicile à Péguyville, un quartier dans la commune de Pétionville la directrice du collège St Léonard, la poétesse Farah Martine Lhérisson et son époux, Lavoisier Lamothe, ont été crapuleusement assassinés et jusqu’à présent, la police n’a encore annoncé aucune arrestation concernant ce meurtre.
Nous demandons justice pour la jeune Mamoune Régis, fillette de 14 ans, qui vendait des surettes et parfois elle s’adonnait à essuyer des voitures au Cap-Haitien. Elle a été assassinée par un agent de sécurité du restaurant Cap Deli, le 18 juin 2020.
Pauvre Mamoune attendait devant le restaurant la gratification d’un patron après avoir essuyé la voiture de ce dernier. Pendant l’attente, l’agent de sécurité (Lions Sécurité) lui demandait de laisser les lieux. Mamoune répliqua : « pourquoi tu me gueules dessus ? Te prends-tu pour un chef ? » Rouge de colère, l’agent de sécurité, sans hésiter, dégaine son arme et tire à bout portant. Mamoune n’en sortira pas vivante. Elle rendit l’âme ! …» a rapporté le Port-au-Prince Post.
A Delmas 75, trois personnes en l’occurrence un cadre de la Banque de la République d’Haïti, Norvela Ballamy, sa compagne ainsi qu’un autre membre de la maison ont été assassinés à leur domicile au cours d’une réunion de la structure politique : « Regroupement patriotes responsables (RPR) ». Sur ordre des commissaires du gouvernement de Port-au-Prince et de Croix-des-Bouquets, respectivement Me Jacques Lafontant et Me Maxime Augustin,les agents de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) ont procédé à l’arrestation de 5 individus suspects de ce crime odieux.
Deux jeunes danseurs Nancy Dorléan et Sébastien Petit, revenant d’une séance de répétition avec l’artiste Misty Jean, ont été portés disparus. Leurs corps calcinés ont été identifiés dans la commune de Tabarre le vendredi 26 juin 2020 et ils seraient enterrés par les responsables de cette municipalité. Selon la mère de Sébastien, Ketline Petit, ceux qui restent des cadavres de ces deux jeunes lui ont été remis pour être inhumés.
Par la suite, au cours d’une conférence le jeudi 2 juillet dernier le porte-parole adjoint de la PNH fait savoir que l’enquête est presque arrivée à son terme puisque le véhicule du suspect qui possède une Toyota Hilux, de couleur grise qui aurait été utilisée pour transporter les victimes a été confisquée par la police. Un avis de recherche est mis contre le présumé assassin, il s’agit d’un homme d’affaires nommé Robert Harry Bretous.
Par ailleurs, dans le département du Sud, particulièrement dans la ville des Cayes, le lundi 6 juillet 2020, un sit-in a été organisé à l’entrée de la ville des Cayes au Carrefour Quatre chemins, en vue de protester contre l’insécurité.
Au cours de cette protestation, ils ont profité pour dénoncer le gouvernement en place avec des pancartes très explicites entre autres on pouvait lire « Où sont passés les sommes d’argent destinés aux 10 lycées »
A Port-au-Prince, des militants des organisations populaires ainsi que le collectif citoyen engagé « Nou pap dòmi » également la structure « Nou Konsyan », ont les lundis 29 juin et 6 juillet 2020 protesté devant le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP) situé à l’Avenue Charles Sumner, dénonçant entre autres l’administration du président Jovenel Moise et de son Premier ministre Jouthe Joseph.
Les deux manifs ont été tout bonnement empêchées par la police qui a utilisé du gaz lacrymogènes pour disperser la foule alors que les militants manifestaient pacifiquement. Une fois encore, le régime en agonie refuse à ce que les citoyens manifestèrent leur angoisse et la violence a été utilisée contre eux alors qu’ils accomplissaient leur devoir civique, un acquis démocratique, reconnu par la loi mère du pays.