Scandale sexuel d’Oxfam en Haïti !

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Au lieu d’aider les victimes du terrible séisme du 12 janvier 2010 à recouvrer une vie décente, les salariés d’Oxfam préfèrent les humilier, abuser davantage d'elles en les utilisant comme objets de plaisir pour de l’argent.

L’organisation non gouvernementale Oxfam International créée en Angleterre en 1942, une confédération d’organisations humanitaires basée en Grande-Bretagne a le dos au mur. Dans un article du quotidien britannique The Times publié le jeudi 8 février 2018 dernier, des révélations ont été faites concernant des employés de cette influente ONG en Haïti utilisant des ressources financières de l’entreprise pour satisfaire leurs appétits sexuels dans des actions de prostitutions qui ne sont autres qu’une forme d’exploitation sexuelle.

Près de 14 millions d’euros par an sont consacrés à l’ensemble des programmes d’Oxfam dans le pays.

En réalité au lieu d’aider les victimes du terrible séisme du 12 janvier 2010 à recouvrer une vie décente, les salariés de cette institution préfèrent les humilier, abuser davantage d’elles  en les utilisant comme objets de plaisir pour de l’argent. Ainsi, selon les résultats de cette enquête du journal, des groupes de jeunes prostituées étaient invitées dans des maisons et des hôtels payés par OXFAM en prenant le soin de souligner que « la plupart des prostituées étaient des enfants mineures ». « Un d’entre eux affirme que les hommes venant aider le pays ont invité des groupes de jeunes prostituées dans leur résidence pour organiser des parties d’orgies sexuelles. Une des sources affirme avoir vu des vidéos où des jeunes filles y allaient, flanquées des t-shirt d’Oxfam », précise l’enquête.

Le gouvernement britannique indigné n’est pas resté indifférent et a vivement critiqué l’organisme. Les informations ont été jugées «vraiment choquantes» par Downing Street qui veut «une enquête complète et urgente sur ces allégations très graves».

La première ministre du Royaume-Uni, Theresa May, s’est également jointe de la partie pour  annoncer, le lundi 12 février « que la part du revenu national britannique à l’aide internationale ne bougerait pas » une façon de rassurer une partie des organismes humanitaires de son pays ; mais elle menace Oxfam de lui supprimer ses financements. «Nous voulons qu’Oxfam fournisse toutes les preuves qu’ils ont des événements à la Commission caritative», l’institution britannique qui contrôle les organisations humanitaires, a indiqué un porte-parole de la première ministre.

En fait,  le gouvernement britannique est l’un des grands commanditaires financiers d’Oxfam

« moins de 10 % de son financement total » revient du département britannique chargé du développement international à niveau de 31,7 millions de livres l’année dernière et près de 14 millions d’euros par an  sont consacrés à l’ensemble de ses programmes dans le pays.

L’ancien directeur d’Oxfam en Haïti, le Belge Roland van Hauwermeiren

Suite à cette forfaiture, le directeur d’Oxfam en Haïti, le Belge Roland van Hauwermeiren, 68 ans, impliqué dans le scandale, a été forcé de démissionner puisqu’il a reconnu « avoir utilisé des prostituées à la villa louée avec les fonds accordés à Haïti ».

Penny Mordaunt, la secrétaire d’État du Développement international n’a pas ménagé ses mots. Elle annonce qu’elle s’entretiendrait avec des responsables de l’organisation « Je leur donne l’occasion de me dire en personne ce qu’ils ont fait après ces événements et je vais voir s’ils démontrent les qualités morales dont je pense qu’ils ont besoin » a-t-elle indiqué. Dans un entretien qu’elle a eu dimanche matin à la radio britannique BBC, elle a tout bonnement signalé qu’Oxfam « avait échoué dans son positionnement de leader moral » pour ajouter ensuite « S’ils ne transmettent pas toutes les informations [qu’ils détiennent sur l’affaire], je ne travaillerai plus avec eux ».

Penny Lawrence

Le lundi 12 février, la directrice générale adjointe de l’ONG, Penny Lawrence, a donné sa démission en signalant dans une note qu’elle a été « profondément désolée pour les dommages et l’angoisse générés pour ceux qui soutiennent Oxfam, l’ensemble du secteur du développement (de l’aide) et pour la plupart des personnes vulnérables qui nous ont fait confiance ». Pour ajouter ensuite « Au cours des derniers jours, nous avons pris conscience que des questions avaient été soulevées au sujet du comportement du personnel [d’Oxfam] au Tchad et en Haïti, pour lesquelles nous n’avons pas réagi de manière adéquate. Il est maintenant clair que ces accusations — liées au comportement du directeur de pays, de membres de son équipe au Tchad et impliquant le recours à des prostituées — ont été soulevées avant qu’il ne s’installe en Haïti. En tant que directrice des programmes à l’époque, j’ai honte que cela soit arrivé sous ma direction et j’en prends l’entière responsabilité. »

Penny Mordaunt, la secrétaire d’État du Développement international

Mark Goldring, le chef de cette organisation n’a pas lui jugé bon de démissionner ; il se contente simplement d’appuyer et de regretter la démission de son «numéro deux», qu’il considère comme une «décision personnelle». « Comme nous, elle est touchée par ce qui s’est passé et déterminée à faire ce qui est le mieux pour Oxfam et pour les personnes que nous aidons ». Commentant la démission du directeur d’Oxfam en Haïti, le Belge Roland van Hauwermeiren,  le PDG d’Oxfam, Mark Goldring a déclaré le samedi 10 février, sur BBC Radio 4: «Avec le recul, j’aurais préféré que nous évoquions des mauvais comportements de nature sexuelle ; mais je ne pense pas qu’il était dans l’intérêt de quiconque de décrire les détails de ce comportement, car cela allait vraiment attirer une extrême attention sur ce sujet»,

Helen Evans une ancienne directrice de la prévention interne à Oxfam entre 2012 et 2015, a profité pour enfoncer et remuer le clou dans la plaie. Elle a révélé le mardi 13 février, sur les plateaux de Channel 4 l’existence d’une « culture d’abus sexuels au sein de certains bureaux d’Oxfam » ; se référant à un état de viols ou tentatives de viols au Soudan du Sud ou d’agressions sur des mineurs bénévoles dans des magasins tenus par cette ONG au Royaume-Uni.

Par ailleurs au Guatemala, l’ex-président du pays Alvaro Colom (2008-2012) et son ancien ministre Juan Alberto Fuentes Knight, actuel président d’Oxfam International, ont été arrêtés le mardi 13 février  dans le cadre d’un scandale de corruption.
La nouvelle présidente du conseil d’administration d’Oxfam, Caroline Thomson, a annoncé un ensemble de mesures visant à renforcer la prévention et le traitement des affaires d’abus sexuels. Et de conclure : « Nous avons honte de ce qui s’est passé. Nous nous excusons sans réserve. »

Daniel Pye

Le ministère de la planification et de la coopération externe que dirige Aviol Fleurant invite les représentants d’Oxfam en Haïti le jeudi 15 février à fournir des explications. Le président haïtien, Jovenel Moïse, n’est pas resté indifférent « ce qui s’est passé avec Oxfam en Haïti est une violation extrêmement grave de la dignité humaine. Il n’y a rien de plus indigne et malhonnête qu’un prédateur sexuel qui utilise sa position dans le cadre de la réponse humanitaire à une catastrophe naturelle pour exploiter les personnes nécessiteuses dans leurs moments de grande vulnérabilité » a-t-il tweeté.

James Arbaugh entouré d’enfants, sans doute ses victimes

Les gouvernements passés sans dédouaner l’actuel sont tout à fait responsables de ces actes malhonnêtes. Dans une certaine mesure, ils ne font que piller le pays et l’appauvrir davantage aux bénéfices des multinationales américaines investissant de l’autre coté de la frontière.  Ce n’est pas le premier cas d’abus sexuels concocté par des étrangers dans le pays. Nous pouvons en énumérer une multitude comme par exemple les différentes agressions sexuelles des soldats de la force d’occupation Minustah sur nos jeunes filles et garçons ; sans oublier les soi-disant missionnaires étrangers. Tout récemment un communiqué du ministère américain de la Justice a révélé qu’un certain Daniel Pye, 36 ans originaire d’Arkansas, propriétaire d’un orphelinat à Jacmel, en Haïti, de 2006 à 2012 a été condamné à 40 ans de prison pour avoir abusé sexuellement d’enfants  dès l’âge de 6 ans.

Un autre de «Marché ensemble pour Christ Haïti» James Arbaugh, de la ville de Stuarts en Virginie, n’a-t-il pas également profité de la pauvreté extrême et de l’état de précarité de jeunes personnes vulnérables pour en abuser ?  A ce sujet, Brian Concannon, directeur exécutif de  l’Institut pour la justice et la démocratie en Haïti avait bien déclaré que « ce que nous voyons n’est que la pointe de l’iceberg ».

Tous ces ONG et ces missionnaires ne sont que des produits de l’exploitation impériale dans des pays qu’ils ont appauvris et qu’ils continuent encore non seulement de piller, mais  encore d‘imposer des marionnettes à leur solde de sorte que rien ne change.

 

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