Que la collectivité prime sur l’individualité

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Aujourd’hui, le peuple haïtien fait ses comptes et découvre déçu que bien peu de choses ont été réalisées dans la lutte contre la gabegie gouvernementale et la domination impérialiste. La situation actuelle reconnait-on est la plus grave de toute l’histoire du pays.

Non seulement Ariel Henry continue d’occuper illégalement le bureau de la Primature, mais l’inflation ne cesse aussi de grimper avec des conséquences désastreuses irréparables.

Tandis que l’insécurité programmée par les forces dominantes continue sa course, une vague de répression déferle dans le dessein de détruire toute voix contraire. Dans le même temps, malgré la situation dégradante et dégradée, une autre phase du complot est en train de se préparer avec les charognards de Washington qui planifient l’arrivée d’une force occupante.

Face à cette catastrophe annoncée il en résulte inévitablement qu’une bataille d’avant-garde doit être engagée pour diriger l’opposition populaire. Haïti Liberté en tant que média alternatif au service d’une classe sociale bien déterminée appuie toutes attitudes collectives de lutte des masses tout en condamnant fermement les agissements ou propagandes individualistes équivoques.

on ne peut plus continuer à mobiliser le peuple pour renforcer la force collective et identifier en même temps le mouvement populaire à un certain individualisme primaire.

Dans les sociétés primitives d’ailleurs, les gens vivaient en communautés sans classes sociales, c’est pour cela qu’ils n’existaient pas de relations barbares d’exploiteurs et d’exploités. Le pouvoir d’offensive des masses populaires dans cette lutte est plus nécessairement approprié à la collectivisation qu’à une certaine individualisation.

Cela dit, on ne peut plus continuer à mobiliser le peuple pour renforcer la force collective et identifier en même temps le mouvement populaire à un certain individualisme primaire. En fait, minimiser ainsi le mouvement de révolte populaire pour chasser du pouvoir haïtien, l’ancien Premier ministre de facto Ariel Henry et le chambardement du système pourri de « mouvement de Guy Philippe » est une technique classique de désaccord avec l’objectif du mouvement.

Mais par manque de courage et d’objectivité, malgré que plusieurs manifestations monstres aient eu lieu dans plusieurs villes du pays, certains secteurs qui n’avaient aucun intérêt à une réussite de ces mobilisations ont fait le choix d’injurier voire dénigrer le mouvement en le liant tout bonnement à un individu au lieu de le lier au peuple. Et cette propagande n’a pas aidé la lutte, en fait elle n’a plutôt apporté que de l’eau au moulin de l’ennemi des masses en souffrance.

Notre journal ne s’inscrit pas dans cette démarche indécente, réduisant la lutte du peuple à un quelconque individualisme qu’il soit de droite ou de gauche. De même qu’on ne peut identifier une forêt grâce à un seul arbre, on ne peut pas attribuer non plus un mouvement de masse à un individu, même quand il serait de bonne volonté ou ferait partie prenante de l’ensemble.

La signification d’un tel procédé au sein d’un mouvement de masse ayant des revendications d’un projet national sent la traitrise tout en administrant une dose d’aliénation aux militants. Le véritable but de certains milieux soi-disant progressistes est de prétexter de la participation de Guy Philippe pour ne pas rejoindre les mobilisations populaires. Sur ce plan, il affaiblit tout bonnement la lutte populaire et cela reflète une position malhonnête de lutte de classe. Boycotter un mouvement ayant des revendications conséquentes du fait de l’apport d’un seul individu relève d’un support tacite réactionnaire à l’encontre de l’intérêt national.

Le peuple haïtien dont le souci et la volonté aujourd’hui sont de ne pas laisser bafouer ses aspirations de libération nationale doit être prêt par un combat déterminé, ses lourds sacrifices et à porter à y adhérer tous ceux et celles qui s’attachent farouchement à défendre au péril de leur vie les droits souverains et fondamentaux du pays.

Les véritables revendications populaires ne portent jamais un costume de sectarisme et ne choisissent pas leurs alliés. Dans la lutte collective des masses, n’importe qui peut émerger, dans la mesure où il apporte sa compétence, sa contribution valable et ce ne serait qu’un produit normal de la collectivité mais pas le fruit d’une propagande. A ce stade de la lutte, le mieux serait de tuer dans l’œuf le virus de l’individualisme qui représente un obstacle majeur au développement de toute action collective des masses.

Le capitalisme mène l’humanité à la catastrophe et à la barbarie. À nous de faire la différence, de faire progresser la conscience de l’autre au lieu de la laisser patauger dans la construction d’un château de cartes. À nous de déployer la campagne contre l’individualisme pour favoriser le combat collectif des masses afin qu’elles se dressent en une seule et vraie force pour balayer les fantoches qui ont confisqué leur vie.

Opposons donc l’unité des peuples et des travailleurs aux intérêts capitalistes. Notre devoir c’est de tenir intact l’unité des masses conscientes. Le combat contre l’impérialisme, contre l’exploitation et pour la paix de tous les peuples ne peut être mené que dans un mouvement uni de tous ceux qui ont pris conscience aux côtés des travailleurs pour renverser l’ennemi criminel.

Toute administration corrompue, antipopulaire a toujours besoin de minimiser ou diviser la lutte des masses. Un aspect majeur que l’impérialisme et ses valets locaux ont toujours utilisé de façon à poursuivre leur guerre intérieure contre les travailleurs en lutte.

Notre devoir n’est pas de faciliter l’ascension de l’individualisme sur le collectivisme. Nous devons être pour l’unité afin de combattre le capitalisme et l’impérialisme non pas aux divisions à l’infini des classes opprimées !

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