Provocation du Conseil Supérieur des Salaires !

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2018
Il est certain que ce salaire de misère ne peut rien résoudre pour les pauvres ouvriers « On nous paie le samedi, le lundi on recommence à s'endetter » déclarent certains manifestants et indiquent catégoriquement que ce rapport n’est autre que provocation et une gifle des patrons et de l’État à l’égard de la classe ouvrière.

Après un mois de travail, le Conseil Supérieur des Salaires (CSS)  vient d’envoyer le vendredi 7 juillet 2017 au Président de la République, l’inculpé Jovenel,  son rapport recommandant une augmentation de 35 gourdes pour le nouveau salaire minimum des ouvriers de la sous-traitance, passant de 300  à 335 gourdes au lieu des 800 gourdes que réclament les syndicats des ouvriers. Le CSS entité au service de la classe dominante ne fait ainsi que provoquer les ouvriers des usines de textile.

Ce rapport de la honte a été sans aucun doute signé par huit des neufs membres du CSS, le non-signataire reste Dominique St-Eloi, un des représentants du secteur syndical qui refusait de siéger dans cette administration du fait que les deux autres membres sont des représentants du patronat, non de la classe ouvrière.

Manifestation des ouvriers dans les rues de Port-au-Prince

Ainsi plusieurs milliers d’ouvriers des usines de Carrefour, de Delmas, de Tabarre et de Clercine ont gagné, de nouveau, les rues de la capitale, Port-au-Prince, le lundi 10, mardi 11 et mercredi 12 juillet 2017, pour donner le change aux valets des patrons siégeant au sein Conseil supérieur des salaires et dénoncer sa proposition de salaires.

Le rassemblement des ouvriers a eu lieu à l’entrée même de la Société nationale des parcs industriels (Sonapi) pour prendre la route de l’Aéroport afin de se rendre à la destination

finale pour délivrer leur message de rejet du CSS au Ministère des affaires sociales et du travail (Mast). Sur tout le parcours les ouvriers ont lancé des propos hostiles à l’endroit des patrons notamment André Apaid, Alain Villard et Charles-Henry Baker, également à Jovenel Moise et ont demandé à ce dernier de ne pas publier dans le Moniteur cette proposition de salaire du Conseil supérieur des salaires.

Il est certain que ce salaire de misère ne peut rien résoudre pour les pauvres ouvriers « On nous paie le samedi, le lundi on recommence à s’endetter » déclarent certains manifestants et indiquent catégoriquement que ce rapport n’est autre que provocation et une gifle des patrons et de l’État à l’égard de la classe ouvrière.

« Jovenel,  Privert te pale w, pou salè minimòm sa a, m te wè, w ap pran nan cho ! » scandant les ouvriers munis de leurs pancartes et annoncent une mobilisation permanente jusqu’à ce qu’ils trouvent satisfaction.

Pour sa part le représentant du secteur syndical au CSS, Dominique St-Eloi, a rejeté le rapport soumis par le CSS par rapport auquel il avait pris ses distances depuis son investiture. Il annonce la poursuite de la mobilisation des ouvriers et  encourage les ouvriers à rester mobilisés et soudés les uns aux autres pour mener le combat.

Il a également dénoncé les deux autres membres du CSS en l’occurrence Pierre Joseph Polycarpe qui est un opposant farouche à l’augmentation du salaire minimum et son compère Fritz Charles qui est membre du directoire du parti politique Respè, que dirige le patron Charles-Henry Baker.

Le président de la Commission Affaires sociales et Travail du Sénat, Antonio Cheramy, alias Don Kato se solidarise avec les ouvriers, rejette et dénonce le rapport du CSS. Selon lui, le rapport n’est pas au bénéfice des ouvriers et  appelle le Président Jovenel Moise à ne pas l’entériner. Pour renforcer sa position, il déclarait qu’il va même préparer une résolution qu’il demandera à ses collègues de voter, recommandant au chef de l’Etat de ne pas adopter le rapport du CSS.

Plusieurs anciens candidats à la présidence ont  apporté leur soutien aux protestataires comme par exemple Moise Jean Charles de la Plate forme Pitit Desalin qui qualifie de “honteux” le rapport du CSS et indique  que « le chef de l’Etat ne défend pas les intérêts de la population ». De même que l’ancien candidat à la Présidence Eric Jean-Baptiste qualifie de plaisanterie le rapport du CSS et souligne que le problème des salaires ne concerne pas uniquement les ouvriers.

Plusieurs organisations sociales ne sont pas restées indifférentes, puisqu’elles apportent également leur solidarité aux ouvriers.

Le porte-parole de la présidence, Lucien Jura, affirme que la présidence a reçu le rapport du CSS sur le salaire minimum, elle rendra sous peu sa décision.

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