Pleins Feux Sur : Mackendy «Mac-D» Talon

«Un timbre sophistiqué»|(E.U – 1977)

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1956

 L’une des incarnations phonatrices à scintiller de mille feux le milieu ambiant au cours de ces dernières décades. De la sorte, Mackenzy représente l’orientation syncrétique d’une filiation qui a prospecté les chemins battus pour explorer toutes les complexités de l’art vocal. Tout étant l’émanation d’une culture plurielle ; entre celle de ses origines et son lieu d’éclosion. Ce qui lui a inculqué une sensibilité éclectique. Et, bien qu’ayant grandi en Haïti, il est encore un môme impacté par les intonations des : Prince, Michael Jackson et autres chantres captivants qui ont éveillé son sens musical inné ; desquels il imite sur les ondes les gestes et les tics vocaux. Pendant qu’au pays, la musique des origines l’attrape aux tripes. Tiraillé par diverses sonorités, il initie en compagnie de quelques copains le « DigiNice ».

Petit groupe de quartier au sein duquel il a mis en évidence son phrasé non orthodoxe susceptible d’attirer l’oreille à la manière d’une symphonie inattendue. Seulement, il a dû se mettre à l’audition exhaustive des œuvres des groupes en vogue de son époque pour s’accoutumer au groove du konpa. Chemin faisant, le « DigiNice » s’est fait octroyer quelques prestations de lever de rideau, parmi lesquelles : celle du «K’dans » qui le sollicite sur le coup pour être le complémentaire de Jude Jean. Mais, à ce tournant M.T n’est pas trop chaud pour la grande aventure. De plus, sa tante en charge de son éducation voit mal l’avenir de son neveu dans le show business. Cependant, la démission de J.J du groupe quelque temps après a frayé la voie à Mac-D pour un début de chanteur professionnel avec le « K’Dans ».

Dans lequel il s’offre en primeur le poste de lead-vocaliste dans l’album : ’’Easy fit’’, en s’illustrant dans : malatyong, lamitye trò piti, superstar, lanmou dwe koupab, lanmou avèg, et sida (pub). En se singularisant dans un ensemble qui a fait le choix de bousculer ses paramètres, en s’alourdissant  sans s’innover. Bien que son gosier nuancé n’ait point failli d’irriguer une musique dépourvue de repère. Mais, personnellement pour Mac-D, c’était un examen réussi ; lui ayant permis de hausser le ton et prouver sa potentialité, le temps d’une œuvre avec le « K’Dans ». Puisqu’il devait incidemment laisser le pays pour se retrouver au state en vue d’entamer des études universitaires. Comme il en a été coutume au cours de ces soixante dernières années que notre pays ait constitué un passage transitoire pour la jeunesse qui devait représenter le futur du terroir. 

Sous l’ascendance grandissante de ses modèles Usher, Bruno Mars, Enrique Iglesias entre autres dont le timbre félin et sensoriel l’inspire efficacement.

En tout cas, Mackenzy s’est dit sorti aguerri de son bref parcours avec le « K’Dans » qui a été pour lui une expérience concluante et l’honneur d’avoir suppléé le superbe Jude Jean. Installé subséquemment en Floride, il continue à mettre ses ouvrages à l’heure et, conséquemment ses pas ont croisé ceux de l’ingénieux Nicky Prud’Homme qui de son côté  mijotait d’autres excursions inédites. Et à deux, ont commencé à s’adonner à des introspections, pour être rejoints par un autre doué du nom de Sanders Solon. Et le trio s’est attelé à concocter une sonorité originale infuse de multiples influences et d’approches ‘‘alter nature’’. Dans un mélange de konpa qui swing, agrémenté d’électro pop et d’affluence hip-hop et r&b. Autant de modules qui ont servi de plateforme à Mac-D. Sous l’ascendance grandissante de ses modèles Usher, Bruno Mars, Enrique Iglesias entre autres dont le timbre félin et sensoriel l’inspire efficacement. 

Bref, c’est la sortie de : ‘’Jere’m’’, le premier microsillon de « Harmonik ». Avec : harmonize m, true love, haut-parleur, konsekan, obsede, jere m, se pa politik, my woman, please love me (un slow) ; sous l’emprise des pointes de falsetto d’un vocaliste au gosier sans frontières. Animant ce groupe précoce et hardi à travers une musique qui tient à éviter les rancarts de l’immobilisme, comme une bouffée d’air frais. Et le « Harmonik » n’a pas tardé à être la révélation du milieu ambiant, flanqué de Mac-D, une sensation qui a fait tout de suite l’adhésion du grand public. Puis, vint le cd : ‘’Lets go’’, comprenant : harmonik time, more than enough, brase lide, sms, pa mode, all the way, let’s go, i hear you, yon sèl bondye et i believe in love (slow), une de ses compositions ; propulsant un Mackenzie dans ses variabilités. Sous l’emprise d’accords modifiés et d’allure ‘’up tempo’’, par rapport à la temporisation de l’œuvre précédente d’un groupe qui ne tient pas à se cantonner dans des remparts limités.

Fort d’une trajectoire déjà marquante, tout en ayant une bonne marge de progression pour la suite de sa carrière.

Obligeant le Mac à s’improviser incessamment comme dans l’album : ‘’Diferan’’, comptant : otan, apa w fache, ilegal, naturèl, ou se, ou paka hang, diferan, mwen bouke, à travers lesquels les modules explorés l’ont engagé à une révision de son timbre. Ce pour quoi il est toujours au rendez-vous. Surtout lorsque l’ensemble s’engage dans des prospections inusitées ; pour que ses vocalises en deviennent le point de référence. Une voix à la fois délicate et vigoureuse qui percute avec son ton perçant pour revenir encore en charge dans : ‘’Degaje’’ le 4e album du groupe qui les renoue dans un tempo plus référentiel avec les tubes : cheri benyenm, enpafè, enkwayab, enpòtans, etc. Persistant dans sa démarche d’artiste de bonne manière et de jeune homme imbu qui a pris le temps de parachever ses études en comptabilité des affaires (business accounting). Avec un penchant d’activisme qui l’a porté à des études en agronomie.

Des ramifications qui l’ont rendu très spécial dans l’arène de la musique ambiante. A la mesure d’une bonhomie qui encourage les fans à faire le déplacement pour entendre et danser « Harmonik » l’un des groupes fanions de notre ère. Et dont Mac-D en est l’un des arguments (avec Nicky et Sanders bien sûr), qui fait que cette formation soit autant célébrée dans les Antilles, au bercail et dans la diaspora. Entre des expériences qui lui ont permis de grandir pleinement dans un groupe dont l’évolution a été fulgurante. Ainsi que de récolter l’adulation du public. En devenant une confirmation dans ce métier d’itinérant qui a besoin de ce genre de caractère pour le symboliser et l’humaniser. Autant de traits positifs pour Mac-D, illuminant l’avant- poste d’un ensemble qui ne lésine pas à se remettre en question dans chacune de ses productions.

A l’instar de l’ultime microsillon :’’Respè’’, avec en son compte : ou detenn sou mwen, map trepase, wap fè kòve, ou lage m nan cho (en tandem avec Roody Roodboy), pete fyèl mwen (en duo avec Anie Alerte), map fou et respè ; singulièrement arrosés de son registre élastique, apte à emballer les octaves. En plus d’une musicalité accrue qui l’autorise à tout éponger pour nous en faire des instantanés sonores. Fort d’une trajectoire déjà marquante, tout en ayant une bonne marge de progression pour la suite de sa carrière. Qui ne peut être que fructueuse grâce à cette complicité, cette électricité et savoir- faire qui le lient avec le maestro Nicky et l’inspiré Sanders. Pour que « Harmonik » continue à swinger et à rouler sa bosse comme des ‘’rolling stones’’ pour des temps à venir.

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