Kenny s’est dit venir au monde pour la musique. Ayant grandi dans une famille passionnée d’harmonie ; voire une grand-mère qui fredonnait tous les airs venus de la radio. Spécialement les groupes en vogue, tels : « Skah-Shah », « Frères Déjean », « Tabou », « Magnum ». « D.P » etc. Et surtout, les big-band de son Cap natal : « Septentrional » et « Tropicana ». Lesquels ont eu particulièrement un grand impact sur lui. C’est pourtant à New-York, notamment Manhattan où il s’est fixé dès son adolescence avec sa famille. Que son intérêt pour la musique s’est intensifié. Lorsqu’il a intégré la chorale de sa paroisse : ‘’The Holy Name’’ dans le big apple ; qu’il a commencé à élaborer son gosier fleuri de libretto. Et parallèlement s’est adonné aux claviers et aux percussions.
De cette filière, il s’est associé à son condisciple le claviériste Woody Appolon ; ainsi qu’à son pote le bassiste Théo Jadotte et son frère cadet Kennelly parmi d’autres pour la formation du groupe « Zouke ». Une initiative d’étudiants qui a pris corps dans l’enceinte de Hunter College, avec pour impresario, le futur sénateur Steven Benoit. Et qui ne fut qu’une escale préliminaire de son parcours d’artiste et, de ce fait éphémère. Pour ensuite prendre part à la fondation de l’ensemble « Seewell », en compagnie du bassiste Gérald Kébrau (futur T-Vice) et du guitariste Ralph Ménélas (futur Zenglen, 509 et autres). Avec lequel, il commence à mettre en évidence son phrasé exclusif, agrémenté de bonds félins et de tremolos. Avec sur le tapis, l’œuvre: ‘’Zepon’’, qui a eu un effet mitigé. Tout en étant un pas dans la bonne direction. En lui donnant l’opportunité de réaliser des performances en lever de rideau pour des groupes établis comme : « Tabou », « System », « Zin », « Phantoms » etc.
Après la dissolution du « Seewell », Kenny a continué de peaufiner son art dans des projets de studio. Grâce au contact d’Alan Cavé qui lui a infusé quelques tics vocaux. Et aussi Szhéa pour laquelle il a composé le morceau ‘’kote w te ye ?’’. Collaborant aussi avec des vétérans comme Gary Résil et Fanfan Tibòt. Toujours persistant dans sa démarche de trouvère missionnaire et de compositeur en herbe. Cette persévérance l’autorise à être repéré par la bande notoire des ‘’free-lancers’’: Makarios, Shedley, Yves Abel, Welmyr etc ; qui le sollicite pour leur projet d’exèdre avec le « New-York Stars ». Lesquels, ont cru dur comme fer, que le timbre pittoresque de Kenny peut faire la différence dans la perspective d’exposer ce brin musical au grand nombre. En plus de ses dons de compositeur et d’arrangeur qui peuvent colorer et aviver le répertoire du groupe.
Puis, la guerre intestine a prévalu ; contraignant Kenny à modifier son itinéraire et se distançant de « 509 ».
C’est dans cette optique qu’est apparue l’œuvre :’’Pou la vi’’, parmi ses compositions telles que : ou ka di m sa, kago konpa, nap fè yo sezi, one more chance. Ces deux dernières ont constitué les hits incontournables du laser. Et dont le succès inattendu a forcé les donnes, en exhortant les membres à se convertir en groupe régulier. En prenant le chemin des excursions pour de vives bacchanales ; dans des clubs extasiés pour un public qui s’y est bien prêté. De là, s’en suivent les tournées à travers la diaspora et Haïti qui les ont bien acclamés. Cependant, le « NAS » étant une entreprise circonstancielle dans la mesure oú chaque membre constituait un projet particulier. Ce qui laissait peu d’espace à l’ensemble pour se bâtir une consistance ou une cohésion. Peut-être imbu de cette constatation, Kenny fut le premier à prendre la poudre d’escampette.
Pour rejoindre son partenaire Ralph Ménélas en vue de la formation du groupe « 509 » en Floride. Une autre étape qui lui a permis de consolider ses traits divers : d’arrangeur, chanteur au souffle exquis et envahissant. Et aussi compositeur garni d’une kyrielle de titres : fake, polis, sonya, all i need, tell me why ?, domestic violence, entimide et autres ; qui ont mis ce groupe sur orbite. Jusqu’à son imposition dans les sphères du music-hall antillais. Puis, la guerre intestine a prévalu ; contraignant Kenny à modifier son itinéraire et se distançant de « 509 ». Dans l’intermède, il en profite pour s’adonner à des associations sollitatives, telles que : le « Mini All Stars », à travers les œuvres collectives : ‘’Klasik Twoubadou/Lole lola’’, exposant d’autres facettes de son phrasé pétillant. Composant ‘my life’ pour « 5 Etwal », ‘baby don’t cry’ pour « Gabel », ‘pa kondanem’ pour « Disip », ‘malgré tout’ pour « Maestro », entre autres. Prouvant encore sa force créatrice.
Toujours insatiable, Kenny a vite rebondi dans la formation de son groupe « Kenny Way », qui a eu un accueil réceptif au pays.
En tout cas, ses velléités ne sont pas restées inaperçues. Pour s’être fait bien vite approprié par le « Zenglen » alors à la recherche de remplaçants dû à la désertion de Cangé et de Frérot. Ce fut une nouvelle percée pour Kenny Desmangles qui fit le double. Finalement installé à l’avant-poste d’un orchestre encadré oú siège le maestro Richie. Et qui va l’aider à mieux s’extérioriser, à contribuer ses capacités et, le cas échéant, s’introduire à une audience tangible. C’est ainsi que l’épisode ‘Zenglen/Kenny’ a débuté avec le cd : ‘’5e Vitès/Menm ti bagay la’’ ! dans lequel, il a gratifié tout son arsenal buccal ‘kenny way’. Délivrant ses vocalises allégoriques dans : 5 vitès, mwen pap tounen, jere sexy, map peye bill, fòs desten, ti bebe, fòs sa chanje, off. Tout en contribuant sa composition : let’s start over, avec son arôme particulier. Un relais qui l’a imposé dans la cour des affiliés vocaux. Ce qui coïncidait avec le départ du maestro Richie du groupe, qui a décidé d’aller chercher ailleurs. Une situation qui a permis à Kenny de se faire plus utile dans le rafistolage des bouts avec l’élaborateur Brutus. En plus du retour de Cangé avec lequel il a constitué un duo très complémentaire dans le cd :’’Rezilta’’, auquel il a gratifié les morceaux : love someone, pa tyeke mennaj mwen, 3e chapit, cheri pran pitye. Une contribution remarquable pour une œuvre qui se voulait salutaire dans une perspective post Richie. Pourtant, les mêmes réflexes ont refait surface. Et Kenny, fidèle pigeon ambulant s’est senti lésé par l’orientation du groupe ; a pris la décision de claquer la porte au « Zenglen ». Reprenant son bâton de pèlerin pour se rallier à son ancien maestro Ralph Ménélas. Dans une nouvelle tentative de raviver le groupe « 509 » et le remettre sur les rails de la compétition.
Mais, après un début sur des chapeaux de roue, les deux compères ont réalisé que leur incompatibilité était plus significative que leur désir de jouer ensemble. Et de ce fait ont jugé nécessaire de mettre un terme à leur on/off association. Encore une fois, Kenny est en posture solitaire. En ballotage, il est allé au pays se caser au sein du « Mass Konpa » de Gracia Delva ; pendant que celui-ci gérait les affaires nébuleuses d’une certaine république avec Micky et Jomo. Arrivant même de s’illustrer avec flair dans le marigot de ‘’yes aya’’, où les fans se sont bien régalés de ses vibrations impromptues. Ce qui n’avait pas l’air de plaire à ‘’Tiblada’’qui l’a simplement congédié. Toujours insatiable, Kenny a vite rebondi dans la formation de son groupe « Kenny Way », qui a eu un accueil réceptif au pays. Mais, depuis, on attend qu’il nous mijote tout en Kenny.