Piètre Commémoration de l’assassinat de Dessalines

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Manifestation contre Jovenel Moise au Cap-Haitien avec la présence de Moise Jean Charles le 17 Octobre 2020, à l'occasion du 214e anniversaire de l'assassinat de Dessalines

À l’occasion du 214e anniversaire de l’assassinat du père fondateur de la nation, l’actualité sur les réseaux sociaux et les émissions de ligne ouverte radiophoniques a été plutôt dominée par la guerre des menaces et des réactions à toute manifestation programmée en cette circonstance.

Avec d’un côté le chef des bandits fédérés, Jimmy Chérizier, et de l’autre le porte-parole des partis de l’opposition fédérés Me André Michel, tout le monde s’attendait à ce qu’il se produise quelque affrontement sans doute le 17 octobre au Pont-Rouge ou dans les rues du pays.  Toutefois, on n’a seulement remarqué que des barricades de pneus enflammés, de très tôt dans plusieurs zones.

Manifestation de l’opposition le 17 octobre 2020 à Port-au-Prince

En fait la commémoration continue d’être de plus en plus banalisée et par l’opposition et par le pouvoir en place.  En ce sens, le PHTK pour sa part bat un record. Voilà deux années consécutives que le pouvoir n’a pas été au pied du monument érigé en mémoire de l’Empereur Jean-Jacques Dessalines, au Pont-Rouge, là où a été assassiné et mutilé le père fondateur de la nation, le 17 octobre 1806 avant que ses restes ne soient ensevelis par la folle Défilé au cimetière de Sainte-Anne.

L’histoire rapporte que Défilé était une femme anormale, folle mais elle s’est toujours révélée plus normale que la majorité d’entre nous qui continuent à assassiner davantage l’Empereur au lieu de lui rendre justice.

Délégation présidentielle devant le Mupanah au Champ de mars le 17 octobre 2020

Rappelons que le 17 octobre 2014, à l’occasion du 208e anniversaire de l’assassinat de l’empereur Jean-Jacques Dessalines, sur la piste de l’aviation, Delmas 2, le gouvernement PHTK d’alors sous la direction de Michel Martelly et Laurent Lamothe avaient organisé une série d’activités à caractère de bamboches avec plus d’une quarantaine de bandes à pied et de groupes musicaux parmi lesquels : T-Vice, Djakout #1, K-Zino et Anbyans Tèt dwat pour « célébrer » un anniversaire aussi douloureux.

Il n’y a pas eu de bamboches cette année, mais l’atmosphère ne reflétait en rien l’aspect d’une journée de deuil en l’honneur de Dessalines que maintenant beaucoup de courants politiques cherchent hypocritement à s’identifier avec le symbolisme de sa geste pour mieux tromper les masses défavorisées.

Jovenel Moise devant le buste de Dessalines au Musée du Mupanah

Le gouvernement pour sa part s’est contenté de se rendre au MUPANAH,  Champ de Mars pour une offrande florale.

Les autres acteurs de cette journée, en l’occurrence les membres de l’opposition traditionnelle ou « Direction de l’opposition » représentée par Me André Michel, Evallière Beauplan, Edmonde Supplice Beauzile, Antonio Chéramy, Nenel Cassy, Yvon Feuillé de Fanmi Lavalas , Edgard Leblanc Fils de l’OPL et Paul Denis, ont fait leur tour de piste, espérant ainsi se donner bonne conscience.

Jovenel Moise s’est contenté de commémorer l’assassinat de Dessalines au Mupanah

En réalité, tous ne font que supplier les puissances impérialistes de les mettre à la place de Jovenel Moise de sorte qu’ils continuent à mieux les servir que le PHTK. Tout leur programme politique se résume à la démission de Jovenel Moise, l’installation d’un gouvernement de transition, justice pour Me Monferrier Dorval ainsi que toutes les autres personnes attaquées et/ou assassinées sous le régime au pouvoir, la réalisation du procès PetroCaribe, la fameuse et sempiternelle conférence nationale entre autres points majeurs de gouvernement. Comme quoi les puissances impérialistes n’ont aucune responsabilité dans la débâcle du pays.

Par ailleurs, l’ancien sénateur Moise Jean-Charles a préféré se manifester dans son fief dans le Nord au Cap-Haitien.

À Port-au-Prince, la manifestation de plusieurs centaines de personnes contre Jovenel Moise qui se dirigeait vers Pétion-Ville a finalement pris fin à Delmas 65, quand les forces de l’ordre ont dispersé la foule avec du gaz lacrymogène.

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