Petrocaribe : est-ce pour sauver des gens irrécupérables?

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De gauche à droite le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Jorge Arreaza et son homologue haïtien, Antonio Rodrigue, le mercredi 11 juillet 2018 dernier à Caracas.

Le gouvernement progressiste de la révolution Bolivarienne au socialisme du 21e siècle depuis leur accession au pouvoir a établi avec Haïti des rapports d’Etat à Etat sans aucune ingérence et aucun diktat.

Nous autres progressistes haïtiens nous n’avons aucun problème avec un tel rapport manifesté dans le cadre de l’Accord de Coopération Energétique PetroCaribe qui garantit à la République d’Haïti, depuis septembre 2007, un approvisionnement en produits pétroliers au prix international du marché mais à des conditions préférentielles de paiement. Certes, depuis lors, le Venezuela fournit à Haïti du pétrole à des conditions avantageuses.

Il arrive qu’Haïti non seulement n’a jamais honoré sa facture à temps vis-à-vis du Venezuela ; mais aussi plus de trois milliards de dollars américains en l’espace de huit ans ont été détournés, dilapidés par les dirigeants haïtiens particulièrement et surtout sous le régime du PHTK de Joseph Michel Martelly et rien n’a été fait pour l’amélioration des conditions de vie des masses opprimées comme l’explique clairement leur récent soulèvement contre la corruption et le pillage des ressources du pays.

La délégation haïtienne conduite par le ministre haïtien des Affaires étrangères, Antonio Rodrigue dialoguant avec les autorités Vénézuéliennes

Le ministre haïtien des Affaires étrangères, Antonio Rodrigue, actuellement démissionnaire, a été reçu le mercredi 11 juillet 2018 à Caracas par son homologue vénézuélien Jorge Arreaza, soit quelques jours après un soulèvement populaire dénonçant le régime de mercenaires, de trafiquants de toute sorte et également le Fond Monétaire International (FMI). À l’issue de cette rencontre le gouvernement de Nicolas Maduro a accepté la demande de Jovenel Moise de réactiver le comité binational pour financer des projets sur le territoire haïtien. « Nous avons réactivé notre comité binational afin de pouvoir (…) financer des projets de développement en Haïti », a fait savoir Arreaza lors d’une conférence de presse, précisant que la signature de cet accord intervient dans le cadre de l’accord PetroCaribe, un programme à travers lequel le Venezuela fournit du pétrole à des conditions avantageuses aux pays des Caraïbes, dont Haïti, a rapporté le journal vénézuélien El Universal.

Mais pour nous autres haïtiens, à quoi cela va servir cette aide se demande plus d’un, si ce n’est pour essayer de sauver l’intenable et l’irrécupérable régime au service des classes dominantes et qui ne fait que réduire à leur portion congrue les masses laborieuses du pays. Le président Jovenel Moïse a obtenu l’autorisation de Caracas de puiser dans les fonds mis de côté par Haïti depuis 2014 pour payer ses dettes dans le cadre du programme PetroCaribe (soit un montant 16 à 17 milliards de gourdes, équivalent à 80 millions de dollars américains).  Ces fonds ne vont-ils pas être utilisés pareillement et comme d’habitude par le gouvernement haïtien qu’à dédommager  les propriétaires d’hôtels et des commerçants de la bourgeoisie compradore ?

Le gouvernement vénézuélien a accepté la demande de Jovenel Moise de réactiver le comité binational pour financer des projets sur le territoire haïtien.

N’est-ce pas involontairement un appui quelconque de Caracas à Jovenel Moise alors que le peuple à travers les rues lui demande publiquement de partir. Ce que nos amis du Venezuela doivent savoir, c’est que la mobilisation contre le régime pourri et corrompu d’Haïti et supporté par les puissances impérialistes n’a rien de semblable avec les protestations orchestrées par les forces occidentales pour saboter et déstabiliser la révolution Bolivarienne.

Ce que nos amis du Venezuela doivent se rappeler, c’est que les Etats-Unis n’ont pas appuyé les protestations légitimes haïtiennes comme ils le font pour leurs hommes de main au Venezuela. Les protestations en Haïti et celles du Venezuela ne servent guère la même cause. Nos amis les Vénézuéliens doivent savoir que les mercenaires jouent sur deux tableaux pour soutirer de l’argent. Idéologiquement, ils sont contre les aspirations du peuple vénézuélien et du peuple haïtien. Ce ne sont pas des positions de  principe qui dictent leur diplomatie mais bien le besoin de l’argent pour s’enrichir qu’il vienne de Taiwan, d’Israël. Qu’importe !

Il est temps que notre pays ait des gouvernements au service du pays  et du peuple en général pour éviter ces confusions politiques. Mais, c’est à nous que revient cette tâche, peuple haïtien. A nous de décider, de prendre nos responsabilités en main afin de débarrasser le pays de ces irresponsables dirigeants anti-changement, anti-pays et ennemis patentés de l’émancipation des masses populaires.

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