Nouveau scénario de l’Opposition

« Rassemblement pour la dignité d’Haïti » (RADI)

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Des membres du « Rassemblement pour la dignité d’Haïti » (RADI), de gauche à droite l'ancienne ministre de la Culture de Boniface/Latortue, Magali Comeau Denis, Évelyne Trouillot, Lyonel Trouillot et Pierre Buteau

Le vendredi 20 août 2020 dernier, des organisations et partis politiques de l’opposition au régime au pouvoir ont en grand nombre répondu à l’appel du « Rassemblement pour la dignité d’Haïti » (RADI), une organisation de la société civile composée entre autres de Lyonel Trouillot, Évelyne Trouillot, Pierre Buteau, Kesner Pharel et de l’ancienne ministre de la Culture de Boniface/Latortue, Magali Comeau Denis.

Rappelons qu’à l’occasion du 243e anniversaire de l’Indépendance américaine, Radi avait organisé une conférence de presse le 4 juillet dernier à Yanvalou, à Turgeau, pour demander à tout le pays de se lever contre la répression des autorités politiques du pays visant les citoyens qui manifestent et ceux qui s’engagent politiquement dans les quartiers populaires.

L’objectif de cette organisation est d’encourager un combat collectif afin de forcer le président Jovenel Moïse à laisser le pouvoir. Ce combat devrait aussi permettre de contraindre le chef de l’Etat et ses complices à répondre devant la justice des actes criminels qu’on leur reproche, avait souligné le Radi dans une note de presse, datée du 5 juin 2019.

Des représentants de partis Politiques présents dans les jardins de Radio Kiskeya pour le défilé de signature de la résolution du « Rasanbleman pou diyite Ayiti »

En effet, selon les organisateurs, près de 300 personnalités politiques, culturelles, religieuses et professionnelles ont été présents dans les jardins de Radio Kiskeya pour le défilé de signature de la résolution du « Rasanbleman pou diyite Ayiti » qui soutient que :

« Les élections ne sont pas possibles avec Jovenel Moïse au pouvoir, la démission de Jovenel Moïse est la condition indispensable à l’organisation des élections. Par conséquent, pour remettre le pays sur la voie de la démocratie, les signataires exigent que Jovenel quitte le pouvoir au plus vite ».

« Tous les signataires de cette résolution se sont mis d’accord en vue de trouver un accord politique pour rétablir les modalités du départ de Jovenel du pouvoir et l’organisation et le fonctionnement d’un gouvernent de transition, une des principales missions de ce gouvernement de transition sera de rendre possible les élections dans des conditions qui faciliterons la participation de tous les électeurs, de prendre des mesures et des programmes pour améliorer les conditions de vie de la majorité et la situation socio-économique générale ainsi que de rétablir  les respect de la liberté et des droits humains ».

Cette initiative contre Jovenel Moise ne durera pas longtemps.

« Les organisations signataires disent s’engager devant la nation et le monde entier à ne pas compromettre le processus, et d’accompagner la démarche jusqu’à la fin, dans l’intérêt de la population ».

« Ils demandent à tous citoyens et toutes citoyennes de faire entendre sa voix dans le sens de cette résolution et demandent surtout à toutes les institutions publiques d’accompagner cette démarche et de ne pas laisser Jovenel se servir d’eux comme outils politiques pour s’opposer à la volonté nationale ».

Pourquoi cette dernière offensive ? Est-ce que cela signifie que le Radi que dirige Lyonel Trouillot prend la direction de l’Opposition pour s’adonner à mettre de l’ordre et de la discipline au sein de cette structure ?

Ce nouveau scénario de l’opposition et ses organisations alliées qui viennent de signer cette nouvelle résolution a solennellement effacé celle qui a été justement reconnue un mois plus tôt et signée par ces mêmes individus et partis politiques le 20 juillet dernier, appelée « Déclaration d’engagement Juillet 2020 ».

Cette initiative contre Jovenel Moise ne durera pas longtemps. À la minute où Jovenel abandonnera le pouvoir, la donne changera en chacun pour soi pour se diriger vers les élections. Les intérêts politiques vont obliger une certaine décantation entre les différents acteurs qui se sont maintenant unis pour le départ de Moise.

De nombreuses personnalités et partis politiques ont paraphé ce document tels que : Edgard Leblanc de l’OPL, qui a aussi signé au nom de Mache Kontre et de la Concertation patriotique. Il a ainsi opiné : « Nous avons voulu être présent pour montrer notre engagement et surtout pour participer à la préparation d’une alternative qui vise à changer le mode de gouvernance et finir avec la succession de transitions dans le pays depuis 34 ans ». Sans oublier l’ex-sénatrice Edmonde Supplice Beauzile de la Fusion, Monique Lapointe, de Pitit Dessalines, Duclos Bénissoit, syndicaliste proche de Fanmi Lavalas, Yvon Feuillé, l’ex-sénateur de l’Ouest, Steven Irvenson Benoit qui lui-même a suggéré que l’ancien président Jean Bertrand Aristide et l’ancien sénateur du nord Jean Charles Moise ainsi que l’ancien premier ministre de la transition de 2004, Gérard Latortue apportent leur signature à cette initiative. Pourtant selon Pasha Vorbe « son parti adhère à ce projet qui rejoint celui de Fanmi Lavalas qui a toujours prôné la mise sur pied d’une transition ».

L’ancien sénateur Youri Latortue signant en 2019 un accord avec les dirigeants de l’opposition, pour choisir un président par intérim à la place de Jovenel Moise.

Ont aussi apposé leur signature l’ex-député Serge Jean-Louis du MOPOD, l’ex-sénateur Gérald Gilles de Noulah, Gennard Joseph de Verite, Jean Robert Argant du Collectif 4 décembre et Youri  Latortue de Ayiti An Aksyon (AAA). Ce dernier a fait référence à la Déclaration d’engagement Juillet 2020 en indiquant : « Aujourd’hui, la société civile a partagé nos points de vue. Elle en a même ajouté. Quand c’est la population qui se manifeste à travers les différents secteurs, cela avance pour le mieux ».

Ont également signé l’ex-sénateur Saurel Jacinthe, le Dr Jean Enold Buteau, Paul Denis de INIFOS. La Conférence épiscopale, l’Association des industries d’Haïti (ADIH) et la Chambre de commerce américaine en Haïti (AMCHAM) ont été invités à venir faire leur « acte d’engagement »

Par ailleurs dans un communiqué publié lundi 24 août 2020, la Fondation Je Klere (FJKL) de Marie Yolene Gilles et Samuel Madistin « s’étonne de voir son nom figuré, vraisemblablement par erreur, sur la liste des organisations signataires de ladite résolution ». A cet effet, la FJKL affirme quelle n’entend s’associer à aucun mouvement épaulé par des gens qui, comme les responsables du Pouvoir Tèt Kale (PHTK), ont des comptes à rendre à la Nation. « Tout mouvement sérieux qui envisage de réaliser une TRANSITION de RUPTURE doit d’abord penser au nettoyage nécessaire à effectuer en son sein pour présenter à la Nation un projet supporté par des hommes et des femmes dignes de confiance ».

À cette note de la FJKL, Radi s’est vu obligé de s’excuser. Nous souhaitons vivement que la FJKL prenne note de la bévue du « Rassemblement » ; et si, par erreur aussi, elle avait publié le nom de quiconque dans quelque rapport, qu’elle prenne le soin de rectifier également. Honnêteté et moralité obligent.

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