Non à un pouvoir Martelliste sans Martelly !

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La mobilisation constante du peuple haïtien est parvenue pour l’instant à déjouer le coup d’Etat électoral fomenté de toutes pièces par le régime tètkale des néoduvaliériste, l’oligarchie haïtienne et la communauté internationale. Par ce coup, le président sortant, Michel Joseph Martelly avec l’appui d’une classe dirigeante réactionnaire voulait à tout prix se perpétuer au pouvoir avec son poulain, Jovenel Moise, à défaut de prolonger de façon inconstitutionnelle son mandat jusqu’au 14 mai 2016.

La résistance populaire l’en a empêché catégoriquement. Après avoir trouvé un accord de sortie de crise, contesté par l’Opposition, l’occupant du Palais national après 5 ans a été forcé de remettre l’écharpe bicolore présidentielle à l’Assemblée nationale, le dimanche 7 février 2016 à l’expiration de son mandat. En attendant l’élection indirecte en Assemblée nationale d’un nouveau président, l’écharpe est déposée au musée national d’Haïti.

Il faut toutefois rappeler que la date du 7 février 2016 ramène le 30e anniversaire de la chute du régime dictatorial des Duvalier qui a duré 29 ans, ouvrant ainsi l’ère démocratique de la première République des Nègres du monde entier. De plus, la promulgation de la Constitution démocratique de 1987 a fait du 7 février le début et la fin du mandat présidentiel, quel que soit la date de l’entrée en fonction du président élu. L’absence d’un président élu a créé un vide présidentiel, qu’on doit combler en tout état de cause.La mission de L’oea

2Pour ce faire, un document dénommé: « Accord politique pour la continuité institutionnelle à la fin du mandat du président de la République en l’absence d’un président élu et pour la poursuite du processus électoral entamé en 2015, » a été paraphé en dernier recours et sans nul doute sous les auspices du Core Group, qualifié de corps Gangs par plus d’un ; tels le président sortant Michel Martelly, le président du Sénat, Jocelerme Privert et le président de la chambre des députés, Cholzer Chancy à la tête d’un corps souffrant d’un déficit de légitimité à cause de députés mal élus. Portant la date du 5 février 2016, cet accord n’implique pas le pouvoir judiciaire ni les principaux acteurs qui ont maintenu la mobilisation générale des rues contre le régime tetkale, depuis des années, et qui a conduit à sa chute. Cet accord, qui prévoit entre autres la nomination d’un président provisoire par l’Assemblée nationale dans un délai ne dépassant pas cinq (5) jours calendaires, la ratification d’un nouveau Premier ministre de consensus, la redynamisation du Conseil Electoral Provisoire (CEP) et la poursuite du processus électoral, sont rejetés par la majorité des partis politiques de l’Opposition. Elle appelle plutôt à la mobilisation partout à travers le pays contre la poursuite du coup d’Etat électoral. Le peuple revendicatif, qui mobilise régulièrement dans les rues, réclame une période de transition de 2 ans, donnant le temps nécessaire pour nettoyer complètement les institutions étatiques des malfrats tetkale avant d’engager le pays dans un quelconque processus électoral.

Dans son discours au Parlement haïtien, le président de l’Assemblée nationale, le sénateur Jocelerme Privert a appelé à une trêve de la société civile en vue de créer un climat de paix et de sérénité pour faire avancer les choses. Le Premier ministre de facto, Evans Paul de son côté, sous l’instruction du Core Group de la maffia internationale a même osé demander au peuple haïtien d’enterrer sa seule arme : la mobilisation pacifique.

La mission de L’oeaAu moment même où il lançait cet appel, plusieurs centaines de milliers de personnes étaient déjà descendues dans les rues de la capitale et des principales villes de province du pays pour célébrer cette première manche de victoire le dimanche 7 février. Les manifestants réclament une transition de rupture contrairement à celle de continuité prévue dans l’accord bidon du 5 février. Ils ont dit préférer rester mobilisés pour exiger un nettoyage complet de l’administration publique remplie des sbires à bracelets roses, tètkale de Michel Martelly. Les manifestants déclarent : « Transition 2 ans OUI, gouvernement provisoire 4 mois NON. Arrestation Ti Simone. Fòk lajistis fè travay li. Orevwa Ti Simone, si nou pa wè isit ankò, na wè nan penitansye nasyonal. Martelly vòlò! Martelly papa chat!”

Enfin, le président provisoire pour assurer la transition de 2 ans va être connu sous peu ; vu qu’une commission bicamérale est déjà constituée de 15 parlementaires dont 6 sénateurs et 9 députés à cette fin. Cette démarche ne fait pas l’unanimité, quand certains acteurs privilégient l’option institutionnelle et constitutionnelle tout en tenant compte des revendications populaires. D’autres estiment le contraire, parce que le choix des nouveaux dirigeants provisoires revient au peuple qui disent-ils manifeste régulièrement dans la rue à travers un processus de dialogue. Selon eux, ni le président sortant Michel Martelly ni les parlementaires mal élus n’ont la légitimité nécessaire pour engager l’avenir du peuple haïtien. C’est le peuple haïtien qui doit prendre lui-même son destin en main.
Finalement, la commission bicamérale spéciale a vu le jour. Elle est formée des sénateurs Carl Murat Cantave, (KID), Nenel Cassy, (Fanmi Lavalas), Ricard Pierre, (Pitit Desalin) Jean-Marie Salomon jr, (OPL) ; Jean-Baptiste Bien- Aimé, (Fanmi Lavalas) et des députés Hermano Exinor, Peter Castin Constantin, Patrick Norzéus, Vickerson Garnier, Annouce Jean-Bernard, Caleb Desrameaux, Price Cyprien, Enel Apolon et Wilaire Jean.

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