Moïse Jean-Charles rejette le Conseil présidentiel de la Caricom

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Selon Moïse Jean-Charles, ce qui se passe à la Caricom laisse penser que « la communauté occidentale veut une guerre civile en Haïti ».

Le leader de Pitit Dessalines, Moïse Jean-Charles, dit rejeter le conseil présidentiel de sept membres et deux observateurs proposé par la Caricom. « La Caricom ne peut pas nous présenter un serpent à sept têtes », a-t-il critiqué. « Je ne veux pas que la Caricom prolonge la crise », a déclaré Moïse Jean-Charles, avant d’appeler à la mobilisation populaire.

Moïse Jean-Charles « rejette » la proposition de la Caricom de créer un Conseil présidentiel composé de sept membres et deux observateurs. En conférence de presse ce mercredi, l’ancien parlementaire a exprimé ses points de désaccord concernant un tel projet et a affirmé qu’il s’accroche au Conseil présidentiel de trois membres qu’il a formé avec ses alliés.

« Nous avons eu une réunion avec les dirigeants de la Caricom le samedi 9 mars. Ce n’était pas une réunion pour s’attirer les faveurs. Nous révélons notre plan basé sur un Conseil présidentiel de trois membres approuvé par 150 partis politiques, 3 250 organisations populaires, paysannes et ouvrières. « Je leur ai dit que cet accord était un accord national non négociable », a rapporté l’ancien sénateur, avant d’exposer ses désaccords avec la proposition de la Caricom.

Conférence de presse du leader de Pitit Dessalines, Moïse Jean-Charles

Moïse Jean-Charles dit ne pas comprendre la logique d’entamer des négociations avec les membres du gouvernement qu’ils ont renversé. « Nous ne sommes pas stupides. Nous renversons le gouvernement parce qu’il encourage les enlèvements, augmente le niveau d’insécurité, un gouvernement corrompu. Je ne comprends pas comment la Caricom peut proposer que nous nous asseyions avec les représentants de ce même gouvernement avec lequel nous avions refusé toute négociation », a d’abord critiqué le leader de Pitit Dessalines.

Moïse Jean-Charles pointe comme deuxième point de discorde dans la proposition de la Caricom, la présence d’un représentant du secteur économique dans ce Conseil Présidentiel. « C’est la politique qui proposera des alternatives économiques, et non l’inverse. L’État est là pour réguler le système économique. Comment comprendre que c’est au système économique de régulariser l’État et de prendre le contrôle des entreprises ? Il y aura un conflit d’intérêts », a justifié Moïse Jean-Charles.

Alors que dans la proposition de la Caricom les représentants au Conseil Présidentiel doivent donner leur accord pour l’arrivée de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité, Moïse Jean-Charles en profite pour rappeler que Pitit Dessalines continuera d’être cohérent avec sa position défavorable quant à l’arrivée de dite mission.

Quant aux neuf membres du Conseil présidentiel (sept membres votants et deux observateurs), Moïse Jean-Charles considère qu’il s’agit d’une sorte de gaspillage des ressources du pays, puisque chacun des membres aura son propre entourage, sa résidence privée, ses frais de déplacement, les salaires, entre autres…

« La Caricom ne peut pas nous présenter un serpent à sept têtes. Nous le rejetons», a déclaré l’ancien sénateur du Nord, avant de préciser qu’ils ne sont les ennemis de personne. « Nous voulons qu’il reprenne ses esprits. Ce n’est pas possible. »

Aux yeux de Moïse Jean-Charles, ce qui se passe à la Caricom laisse penser que « la communauté internationale veut une guerre civile en Haïti ». « Nous avons la maturité politique, nous ferons échouer ce projet. « Nous confierons le destin de notre pays à d’autres dirigeants pour faire avancer notre Conseil présidentiel composé de trois membres », a-t-il promis. Moïse Jean-Charles invite à la table de dialogue les autres dirigeants dont les noms sont mentionnés dans le projet CARICOM à l’exception des acteurs de l’Accord du 21 décembre et du secteur économique. « Notre dignité est plus forte que les avantages personnels que peut nous offrir la proposition de la Caricom, à savoir les postes ministériels, les directions générales, les douanes […]. Nous avons créé un bloc politique composé de 150 partis, dont Pitit Dessalines, Guy Philippe, Consortium de Jeantel Joseph, Saint Armant, Lapeh, Bouclier, Solution. Le Conseil présidentiel de trois membres que nous avons formé sera installé, que cela nous plaise ou non », a déclaré Moïse Jean-Charles.

Résumé latino-américain
14 mars 2024

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