L’Opposition : Elections ou quoi maintenant?

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Toute la mobilisation entreprise par le peuple, au cours des mois passés, pour capoter le régime des mercenaires Martelly-Lamothe, puis Martelly-Paul était-elle uniquement pour se rendre aux urnes. ? Assurément, non ! Le slogan qui faisait là une de toutes les manifestations était le départ de cette mafia à la tête du pays. Tout d’un coup, la mobilisation s’est tue ! On ne comprend pas aujourd’hui cette volte de face de certaines personnalités de l’opposition qui déjà annoncent la couleur de la capitulation. La presse rapporte que « l’ex-sénateur du Nord, Jean Charles Moise, affirme qu’il n’écarte pas la possibilité de prendre part aux élections, tout en indiquant qu’il est trop tôt pour divulguer ses stratégies, lors d’une rencontre avec la presse le mardi 10 mars, à Delmas 33 » Est-ce que la plateforme politique Pitit Dessalines croit que ce pouvoir qu’il dénonçait hier, est habilité aujourd’hui à organiser des élections libres et inclusives ?

On savait que le Mopod, demandait Elections ou démission ; maintenant qu’ils ont eu leur élection, il ne sera pas étonnant de les voir abandonner les organisations populaires pour les laisser seules sur le béton. De même pour Fanmi Lavalas qui avait un pied dans la mobilisation au départ et un autre, plus assuré, dans les négociations pour des élections honnêtes et inclusives. D’autant que la coordinatrice du parti avait clairement expliqué que Fanmi Lavalas n’est pas pour le départ de Michel Martelly, mais bien celui du Premier ministre Laurent Lamothe.

Mais quelle est la différence entre Laurent Lamothe et Evans Paul ? Vu que pour certains le dirigeant du Kid est plus cynique, plus magouilleur que le représentant de la bourgeoisie patripoche Laurent Lamothe. On ne sait plus si quelque chose a changé au sein de la Primature pour Fanmi Lavalas ; mais pour d’autres, c’est bonnet blanc, ou blanc bonnet.

La communauté internationale incluant les pays ennemis d’Haïti et leurs organes diplomatiques et répressifs tels : Etats-Unis, France, Canada, ONU, Union Européenne, Corps Group, Club de Madrid, OEA, MINUSTAH et leurs relais locaux de la société civile minoritaire et certains médias pro-impérialiste essaient par tous les moyens d’orienter l’opinion publique vers des élections-farces au détriment de la mobilisation populaire anti-Martelly.

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Or, de l’avis de plus d’un, le régime néo-duvaliériste-GNBiste Martelly-Paul ne peut organiser des élections libres et inclusives quand on tient compte des arguments suivants : 1- Les Duvaliériste-macoutes n’ont aucune culture démocratique pour organiser les élections. 2- le régime-tètkale à dominance duvaliériste a passé plus de 4 ans au pouvoir sans avoir organisé aucune élection en dépit de l’échéance du mandat des membres des Collectivités Territoriales et de celle des deux tiers du Sénat. Il avait invoqué tous les prétextes pour ne pas organiser ces élections. 3- A chaque fois que ce pouvoir convoque la population à participer dans des activités, des dizaines de personnes en font les frais. On peut citer à titre d’exemple les festivités carnavalesques de 2015 qui se sont transformées en tragédie pour les carnavaliers ; tout comme les festivités pour la paix du début du mois de mars à Cité Soleil qui se sont transformées en homicide contre la population. Ce régime macoutique est assoiffé de sang et de vengeance. Il a établi un climat de terreur à travers le pays pour effrayer la population, comme ce fut le cas dans les années 86-87 sous les régimes militaires d’Henry Namphy, William Régala et consorts qui ont débouché sur le massacre de la ruelle Vaillant du 29 Novembre 1987. On dit souvent « les fils de tigres sont aussi des tigres ». N’est ce pas que les fils de ceux qui ont fomenté ce coup fatal contre les innocents électeurs sont revenus au pouvoir aux côtés des GNBistes. Ces derniers, rappelons-nous, ont trahi la Nation en complotant avec l’ancienne puissance coloniale non seulement pour saboter la célébration grandiose du bicentenaire de l’épopée de 1804, mais surtout pour exclure le peuple dans la gestion des affaires de l’Etat ; ce qui a mis fin une fois pour toutes au processus de démocratisation de la vie politique.

Maintenant, seuls les naïfs et les imbéciles peuvent se persuader que ce pouvoir pourrait tenir les élections dans l’état actuel des choses avec un Conseil Electoral Provisoire qui n’inspire aucune confiance, voire qui ne peut même pas organiser une réunion avec les partis politiques. Ce 5e CEP présidé par l’ex-directeur général du CEP de 2010 décrié, Opont Pierre-Louis aurait-il les coudées franches pour organiser des élections, malgré la publication d’un décret électoral et d’un calendrier électoral mal fabriqué ? L’organisation des élections sous l’obédience des forces d’occupation de l’ONU, une fois de plus ne pourrait déboucher que sur une autre catastrophe à la manière de celle de 2010, qui nous a imposé ce maitre-chanteur de compas Sweet-Micky Michel Martelly au pouvoir, venu de nulle part de la vie politique. Son bilan après 4 ans n’est que négatif, le chef n’a à son actif que la corruption, le kidnapping, le trafic de drogue, les crimes politiques, la violence d’Etat, le gaspillage des fonds publics, l’endettement, l’affaiblissement de l’Etat, l’interruption du processus démocratique entre autres.

Des secteurs mafieux nationaux et internationaux ont pris l’Etat en otage dès l’arrivée de Martelly au pouvoir. Les premiers moments de Martelly au pouvoir ont fait place à des gangs de kidnappeurs ayant des ramifications dans tous les couloirs du pouvoir : Palais National, Primature, Ministère de l’Intérieur, de la Justice, Police Nationale d’Haïti. Tous ont pris le pays en otage. A titre d’exemple, on peut citer, le gang de Clifford Brandt, avec pour chef de sécurité celui du Palais National, Marc-Arthur Phébé flanqué d’un groupe de policiers. Le gang de Sonson La Familia et des proches de monsieur Martelly était en relation étroite avec le ministère de l’Intérieur. Il faut souligner également l’affaire du trafiquant de drogue notoire Evinx Daniel, des Cayes, chez qui monsieur Martelly allait se reposer, suite à des scandales de drogue dans lesquels Daniel était impliqué.

Avec l’arrivée de Laurent Lamothe à la Primature en 2012, la maffia internationale a pris le contrôle du pouvoir, pillant les caisses de l’Etat. Martelly lui-même en a rendu témoignage en ce sens puisqu’il disait lui-même que les caisses de l’Etat ont été vidées, et qu’il n’y a plus une gourde. Selon certaines informations qu’on n’arrive pas à confirmer, Lamothe est parti avec de très fortes sommes d’argent ; de sorte que le peuple réclame la reddition des comptes. Après le départ forcé du représentant de la maffia internationale, la maffia nationale tenait les rênes du pouvoir avec les Boulos et Evans Paul du courant GNB, installant la terreur, le terrorisme d’Etat, l’insécurité, le banditisme. Alors, face à cette situation que faire ? L’Opposition après tant d’années de lutte, doit définir d’autres stratégies ? L’Opposition démocratique et populaire n’a d’autres choix que de s’unir autour d’un projet politique bien défini pour lancer un message clair au pouvoir tètkale, et à la communauté internationale pour leur demander de laisser au peuple haïtien le temps de prendre son destin en main.

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