L’intensification de la mobilisation contre Martelly est vitale!

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2Dans le cadre de l’opération « Burkina Faso », lancée par l’opposition haïtienne, le peuple a gagné les rues dans plusieurs grandes villes du pays, notamment Port-au-Prince, Léogane, Petit-Goâve, Cap-Haïtien, Fort-Liberté, Ouanaminthe, Cayes pour exiger le départ de Michel Joseph Martelly et de Laurent Lamothe.

On reproche à Martelly la volonté manifeste de rétablir un régime totalitaire par son refus systématique d’organiser des élections dans le pays depuis son arrivée à la tête de l’Etat, le 14 mai 2011. On lui reproche également la violation de la Constitution, le démantèlement des institutions républicaines comme le Parlement, la Justice, la Police entre autres ; l’arrestation arbitraire et la détention illégale d’une quarantaine de militants politiques, la persécution politique des dirigeants politique, l’assassinat d’une dizaine de militants politiques, la corruption qui gangrène les administrations de l’Etat et le gouvernement Lamothe ; finalement des propos injurieux lancés par le ministre Rudy Hériveaux à l’endroit de l’Opposition et le peuple haïtien soulevant une fois de plus la colère de la population. Il faut ajouter à tout cela la cherté de la vie, le chômage, la misère, la faim, l’insécurité, les taxes illégales imposées aux contribuables.

Au cours des 4 dernières manifestations du mois de novembre 2014 : 18, 25, 28, 29 à Port-au-Prince les manifestants ont radicalisé leur position sur le départ inconditionnel de Martelly et la libération de tous les prisonniers politiques.

Ils étaient toujours des centaines de milliers de personnes qui ont investi les rues les 28 et 29 novembre 2014 en scandant des propos hostiles au régime : « A bas Martelly ! A bas Lamothe ! A bas PSP ! A bas MINUSTAH ! A bas Occupation ! A bas Chômage ! A bas la misère ! Libération de tous les prisonniers politiques. MINUSTAH dehors ! A bas décret ! A bas commission présidentielle consultative ! Vive démission ! Vive Ayiti Libre ! La MIMUSTAH doit partir ! Martelly doit Partir…. » Tels sont entre autres les slogans inscrits sur les pancartes et sur les murs durant le passage de la manifestation.

Le vendredi 28 novembre dernier, les manifestants qui se sont rassemblés au Bel air et à la Saline se sont rencontrés pour parcourir plusieurs quartiers populaires avant de prendre la direction du Parlement haïtien pour dire NON à toute prolongation du mandat des parlementaires, « A bas PSP ! ». Puis ils se sont dirigés vers la Primature pour réclamer le départ de Laurent Salvador Lamothe puis en direction du Palais de justice pour exiger la libération de tous les prisonniers politiques, avant de prendre le cap pour le Palais national. Arrivés à l’angle des rues des Casernes et de la Réunion, à quelques mètres du palais présidentiel, des agents de la PNH, communément appelés CIMO leur en ont interdit l’accès. Après un bout de temps de résistance, en colère, les manifestants se sont repliés au centre commercial en érigeant des barricades avec des pneus enflammés, paralysant toutes les activités durant des heures.

Le lendemain samedi 29 novembre, les manifestants infatigables ont davantage répondu à l’appel de l’Opposition dans les mêmes lieux, parcourant ainsi des quartiers populeux avant d’emprunter la route de Delmas en direction tête droite de l’ambassade des Etats-Unis. Arrivés à Delmas 33, ils ont obliqué sur Tabarre pour se rendre à leur destination. Après avoir parcouru des kilomètres, à nouveau la Police leur interdit l’accès à la route qui les mène devant l’ambassade des Etats-Unis. Au niveau de Carrefour Fleuriot à quelques mètres de la résidence de l’ex-président Aristide, les agents de la PNH ont décidé de mettre fin à la manifestation à coups de bâton, de tirs nourris et de gaz lacrymogène. Des manifestants et journalistes en ont été victimes, de même un véhicule incendié par des bonbonnes de gaz lacrymogène. La grande foule n’a pas pu atteindre l’ambassade Yankee comme prévu, mais quelques centaines de manifestants ayant à leur tête le sénateur, Moise Jean Charles ont quand bien même contourné les cordons policiers pour atteindre leur destination, l’ambassade des Etats-Unis. Et là le sénateur Jean-Charles en a profité pour prononcer un vibrant message pour dénoncer le rôle des pays impérialistes notamment l’ambassade américaine dans la dégradation de la crise du pays « Nous étions déterminés à manifester devant l’ambassade et nous y sommes nous devons nous battre, nous venons de démontrer ici notre capacité à retirer le pays de sa situation actuelle » Il a été rejoint par d’autres compatriotes tels que l’avocat André Michel.

Par ailleurs, ces deux dernières manifestations qui se sont déroulées à la capitale haïtienne rappellent de deux dates qui ont déjà marqué l’histoire dictatoriale de ce pays. Il faut penser au 28 novembre 1980, quand la dictature des Duvalier a exercé toute une vague de répressions sur la presse et sur les opposants à ce régime. Ce jour-là, des journalistes ont été assassinés, incarcérés et torturés, alors que d’autres ont pris le chemin de l’exil pour fuir la terreur de la dictature. Le 28 novembre 1985, trois écoliers ont été assassinés aux Gonaïves par les sbires des Duvalier : Mackenson Michel, Daniel Israël et Jean Robert Cius. Ces crimes odieux avaient soulevé la colère de la population conduisant à la chute du dictateur, Jean Claude Duvalier, le 7 février 1986.

Après un an et 8 mois qui ont suivi le renversement du régime dictatorial des Duvalier, soit le 29 novembre 1987, l’armée répressive de Henry Namphy, Williams Régala, Claude Raymond et consorts a commis l’un des plus grands massacres que le pays a connus, au moment où des millions de citoyens allaient exercer leurs droits de vote par des élections libres, celui de la ruelle Vaillant au centre de la capitale qui reste toujours gravé dans la mémoire du peuple haïtien.

Le 29 novembre 1803 nous rappelle également la proclamation de l’Indépendance d’Haïti à Fort Dauphin, dans le Nord du pays par des officiers indigènes. A cette date, ils se sont entendus pour dire : « Au nom des Noirs et des Hommes de couleur, l’Indépendance d’Haïti est proclamée. Rendu à notre dignité primitive, nous avons assuré nos droits, jurant de ne pas céder à aucune puissance de la terre … »

Pourtant, à l’occasion de ces deux dates, le peuple haïtien a perdu ses droits. Son autodétermination et sa dignité sont systématiquement foulés au pied depuis plus d’une décennie ; ce qui le porte à gagner les rues une fois de plus pour débarrasser le pays des prédateurs tels : les forces d’occupation de l’ONU et leurs laquais locaux, Michel Joseph Martelly et Laurent Lamothe.

Dans la perspective du déchouquage du régime Martelly-Lamothe, le peuple haïtien reste toujours déterminé à mener le combat jusqu’à la victoire finale. Il lance une mise en garde à la Communauté internationale de ne pas s’immiscer dans les affaires internes du pays. La solution à la crise politique qui ronge la société doit inévitablement passer par le départ de Martelly-Lamothe, la formation d’un autre gouvernement avec des personnalités qui inspirent confiance au peuple haïtien, la formation d’un nouveau Conseil Electoral Provisoire (CEP), la libération de tous les prisonniers politiques, la fin de la persécution politique et la réalisation des élections générales.

Il nous faut continuer sur cette lancée en manifestant quotidiennement contre le régime. Ainsi, les dirigeants de l’ « Opération Burkina Faso » en Haiti ont annoncé aujourd’hui que la mobilisation ne s’arrêtera pas vu que l’appel est lancé à la population toute entière de rejoindre les mobilisations qui auront lieu les jours suivants 5, 6, 11, 12, 13, 16 et 18 Décembre 2014. Le peuple souhaite ne pas manger la soupe du Premier janvier 2015 avec Martelly et Lamothe à la tête du pays.

Dans cette même veine, une centaine de militants politiques, de la Coordination Dessalines (KOD), de Moleghaf, de MECHAN, et autres organisations populaires a manifesté son mécontentement devant le local de la Fusion des démocrates haïtiens où l’ambassadeur des Etats Unis accréditée en Haïti, Pamela White tenait une rencontre avec des partis politiques de l’opposition.

Ont pris part à cette réunion de la honte Turneb Delpé, Jean André Victor et Mirlande Manigat pour le mouvement patriotique de l’opposition démocratique (MOPOD); Paul Denis et Saurel Hyacinthe représentant l’INITE; Rosemond Pradel pour la FUSION.

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