Libération de Sonson La Familia: Coup de poing de Martelly en pleine figure du peuple haïtien !

0
2798

1

Le lundi 2 mars 2015, le ministre de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP) Pierre Richard Casimir avait lancé, au Pénitencier National de Port-au-Prince, l’opération « Coup de poing » visant à désengorger les prisons du pays. Il était accompagné de Me. Jean Roudy Aly, Directeur Général du MJSP et de Me. Kherson Darius Charles, Commissaire du Gouvernement près du Tribunal de Première Instance (TPI) de Port-au-Prince.

L’objectif de cette opération au cours de laquelle Casimir indiqua les dossiers des détenus trop longtemps en attente faisait-il référence aux anciens employés du Ministère de l’Intérieur, au chef du Gang Galil, aux amis du beau-frère de Michel Martelly, Charles “Kiko” Saint-Rémy : Woodly Ethéart dit Sonson La Familia.

Il n’y a rien d’étonnant dans ce dossier si l’on se rappelle que la femme de ce dernier, Marie Taïssa MAZILE ETHEART arrêtée le 26 mars 2014, emprisonnée dans les geôles de Pétion ville a été enlevée (non pas libérée) un dimanche, soit le 29 mars 2014, sur ordre du substitut du Commissaire du Gouvernement de Port-au-Prince, Me Gérald NORGAISSE. Elle avait quitté les lieux à bord d’un véhicule du Palais National et le ministre de la Justice d’alors Jean Renel Sanon n’avait pipé mot de cette évasion jusqu’à son remplacement par Pierre Richard Casimir, un autre complice du pouvoir.

Quoi de mieux de s’attendre à l’opération coup de poing, si ce n’est pas un autre procédé de permettre une autre évasion le vendredi 17 avril avec la complicité du doyen du Tribunal de première instance de Port-au-Prince, Jean Michel Raymond ; du commissaire du Gouvernement près du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Me. Kherson Darius Charles et du «juge zafra» Lamarre Bélizaire !

HTML tutorial

Ainsi, malgré les inquiétudes annoncées par le RNDDH, la parodie de jugement a bien eu lieu qui a ordonné la libération de deux (2) principaux chefs du puissant gang de kidnappeurs dénommé « Gang Galil », Woodly Ethéart alias Sonson La Familia et Renel Nelfort, alias Renel le Récif. Tous deux sont des amis proches de l’occupant du Palais national Michel Joseph Martelly.

Signalons que bien avant l’évasion de Woodly Ethéart alias Sonson La Familia et Renel Nelfort par la justice haïtienne, un autre scandale de corruption gangrénait l’appareil judiciaire au niveau des Gonaïves. Il s’agissait d’un fait passionnel qui s’est produit dans la nuit du 17 au 18 mars 2015 où se sont affrontés un citoyen étasunien

d’origine haïtienne, Madsen Clervoyant, sa concubine Estephanie Polidor, Sony Polidor, beau-frère de Madsen Clervoyant et Albert Clervoyant neveu de Madsen Clervoyant, et Me. Duclas Marcelin Ce dernier serait l’ami de Estephanie Polidor. Suite à une bagarre, cette affaire a été portée par devant la justice. On a procédé à l’arrestation des personnes citées plus haut. Le principal concerné dans cette affaire, Madsen Clervoyant, suite à de nombreuses tractations, s’était vu contraint de retirer 49,900 dollars US de son compte bancaire pour les distribuer aux personnes concernées et il était par la suite reconduit en prison où il reste jusqu’à date. Alors que ce dossier se trouve au Cabinet d’instruction, le commissaire du gouvernement n’a aucune autorité dans cette affaire. Pourtant, le commissaire du gouvernement des Gonaïves Me. Géné Génélus, qui s’était déchargé de ce dossier, a adressé une requête auprès du directeur départemental de la PNH lui demandant d’escorter le prévenu Madsen Clervoyant à la banque pour effectuer des transactions bancaires. C’est un nouveau scandale dans l’appareil judiciaire haïtien. L’organisation de défense des droits humains, RNDDH a déjà produit un rapport sur ce dossier relatant les faits. Tandis que le ministre de la justice du gouvernement de facto promet des sanctions l’endroit des coupables après avoir pris connaissance des résultats d’une commission d’enquête.

D’un autre côté, la libération immédiate de deux (2) principaux chefs de gang Galil, Woodly Ethéart et Renel Nelfort le vendredi 17 avril dernier a surpris tout le monde. Ils ont à leur actif 17 cas de kidnapping qui leur ont rapporté 1 million 489 mille 500 dollars US en très peu de temps. Sonson La Familia de son vrai nom Woodly Ethéart qui a passé une année environ en prison est accusé d’enlèvement suivi de séquestration contre rançon, assassinat, trafic illicite de stupéfiants, vol de véhicules, détentions illégale d’armes à feu, faux et usages de faux, usurpation de titre, blanchiment des avoirs, complicité de blanchiment des avoirs et associations de malfaiteurs.

Pourtant, le 5 mars 2015, le juge d’instruction Sonel Jean François a rendu une ordonnance l’envoyant par devant un tribunal criminel sans assistance de jury. Dans l’objectif de libérer ses proches, le pouvoir tètkale-GNBiste s’est empressé d’organiser une parodie de jugement. Le doyen tètkale du tribunal de Première Instance, Me. Raymond Jean Michel et le juge tètkale, Lamarre Bélizaire se sont chargés de la libération de ces deux chefs de gang de kidnappeurs proches du pouvoir tètkale. Dans sa déclaration, le juge Lamarre Bélizaire reconnait que les faits reprochés aux accusés sont réels en leur disant : « Les faits qu’on vous reproche sont punis par la loi. On va vous libérer, mais si vous recommencez commettre de tels actes, la police procéderait nouveau à votre arrestation et la justice n’aurait aucune pitié pour vous. »

La veille de ce jugement expéditif, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) avait adressé en vain une correspondance au conseil Supérieure du pouvoir judiciaire (CSPJ) et au ministre de la justice, Me. Pierre-Richard Casimir pour leur demander de prendre toutes dispositions nécessaires pour éviter qu’un nouveau scandale soit produit au sein de la justice.

Le Réseau National de Défense des Droits Humains(RNDDH) est étonné d’apprendre que le Juge du pouvoir, Me Lamarre BELIZAIRE doit siéger ce 17 avril 2015 au Tribunal Criminel sans assistance de jury, pour juger Woodly ETHEART et Renel NELFORT alias Le Récif, les deux(2) principaux chefs du Gang Galil, poursuivis pour enlèvement suivi de séquestration contre rançon, assassinat, trafic illicite de stupéfiants, vol de véhicules, détention illégale d’armes à feu, faux et usage de faux, usurpation de titre, blanchiment des avoirs, complicité de blanchiment des avoirs et association de malfaiteurs. Le RNDDH rappelle que le Juge d’Instruction, Me Sonel Jean FRANÇOIS a rendu, en date du 5 mars 2015, une ordonnance dans le cadre de l’affaire dite de Gang Galil impliquant :

1.Alain CERELUS, dit Commandant Jeff Dupiton alias Peter Bryant,
2.Woodly ETHEARTdit Sonson La Familia,
3.RenelNELFORTalias Le Récif,
4.Kerwins Jacques MATHURIN alias Kilo,
5.Brunet AUGUSTIN alias Nene,
6.Cézard LAFOREST,
7.Bergeau JEAN,
8.Marie Hermithe SAINT-JUSTE,
9.Marie ThaïssaMazile ETHEART,
10.Eddy FELIX ,
11.Carl Henry FELIX,
12.Gérald FRANÇOIS alias Jerry,
13.Walder SAINT-JUSTE alias Spécial,
14.Bellance BENOIT,
15.Jolerme ainsi connu.

Le RNDDH voudrait comprendre pourquoi les autorités politiques et judiciaires se sentent toujours obligées de commettre une action grossièrement illégale en faveur des bandits ou de leurs proches, dans le cadre de cette affaire. L’organisation a encore en mémoire la libération de Marie Thaïssa MAZILE ETHEART, épouse de Woodly ETHEART, détenue à la Prison Civile de Pétion-ville aux ordres du Juge d’Instruction, Me Sonel JEAN FRANÇOIS et libérée par le substitut du Commissaire du Gouvernement, Me Gérald NORGAISSE, qui par la suite a feint de démissionner de son poste, mais qui est toujours maintenu en fonction au

Parquet près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince.

(Pour de plus amples informations, voir :DossierSonson La Familia : Evasion de la dame Marie Thaïssa MAZILE ETHEARTde la Prison Civile de Pétion-ville Com.P/A14/N03)

Le RNDDH rappelle que le véhicule de l’ex-Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Me Jean Renel SANON, avait été soupçonné d’implication dans l’évacuation de la prévenue.

Aujourd’hui, comment le Parquet près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince peut-il rédiger un acte d’accusation dans le cadre d’un dossier frappé d’appel ? Comment le Doyen du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince peut-il réaliser un interrogatoire translatif avec certains inculpés sans tenir compte de ceux qui ont interjeté appel dans le cadre du même dossier ? Les autorités judiciaires sont-elles aux ordres des délinquants ou de la Loi?

Le RNDDH condamne cette parodie de justice et appelle au respect des droits du peuple haïtien à la vérité et au respect des droits de toutes les parties dans le cadre d’un procès juste et équitable.

Enfin, le RNDDH demande au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) et au Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique d’intervenir rapidement, chacun en ce qui le concerne, pour éviter ce nouveau scandale à la Justice haïtienne. »

Ainsi pour masquer la corruption, le Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique Pierre-Richard Casimir est bien réellement intervenu en procédant à la révocation du commissaire du gouvernement des Gonaïves Me. Géné Génélus, accusé d’avoir perturbé le déroulement d’une instruction en autorisant un détenu à faire retirer 50 000 dollars américains de son compte en banque et comme l’indique la note du ministre « pour avoir agi en tant que parquetier sur un dossier déjà transféré au cabinet d’instruction. Une telle intervention va à l’encontre du principe de la séparation des fonctions de poursuite et d’instruction ».

Dans le dossier de Sonson La familia, Casimir veut prendre tout le monde pour des imbéciles comme son patron Michel Martelly au nom duquel il agit en catimini. C’est ainsi que Martelly ordonne tout d’abord à son ministre de mettre en disponibilité le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince Me. Kherson Darius Charles « dans le souci d’assurer la stricte application de la politique pénale du gouvernement et de rester cohérent à la ligne tracée ». Il a été également révoqué, utilisé comme bouc émissaire pour blanchir la présidence et ses trafiquants ; il est sans aucun doute bien rémunéré pour service rendu. Kherson Darius Charles a été remplacé par

Rockman Dameus un proche du ministre Casimir afin de continuer la même politique corrompue de Martelly-Evans Paul.

Ce qui fait le plus rire dans cette comédie c’est la note de presse dans laquelle le gouvernement annonce que « Le ministère public s’est mal comporté, le gouvernement a exercé un pourvoi en Cassation. Nous sommes complètement en désaccord avec le ministère public ». Pendant ce temps, le juge zafra Belizaire n’est pas inquiété, il reste à l’œuvre au service de Martelly attendant de libérer d’autres prisonniers.

Par ailleurs, Washington un allié inconditionnel de ce régime est obligé de prendre position : « Nous sommes préoccupés par la décision, y compris la vitesse avec laquelle elle a été prise ». Cet acte ne rentre t-il pas dans le cadre du projet de transition des Forces occupantes en guise d’élections pour remplacer ce trafiquant patenté qu’est Michel Martelly. C’est un grand atout que Washington a en main pour courir avec Martelly et le remplacer, soit pas l’ex-ministre des Affaires étrangères Duly Brutus ou l’ancien chef de la police Mario Andresol.

On ne sait ce qui pourrait arriver dans les prochains mois, vu que déjà à l’invitation de la MINUSTAH, du Ministère de la Culture et des Alliances Françaises et de l’UNESCO, on prépare l’opinion nationale dans une campagne de paix sous le thème : « An n Chwazi Lapè ». Du 16 avril au 17 mai 2015, trois artistes de renom James Germain, Emeline Michel et Beethova Obas se sont invités sous l’étiquette de « Vwa Ayiti pou lapè » pour animer des ateliers de recréation musicale et des mini-concerts collectifs dans 10 villes du pays. Et du 4 mai au 5 juin 2015, les comédiens de la troupe haïtienne Les Rescapés sous l’étiquette de « Chimen kwaze pou lapè » joueront des pièces de théâtre-forum dans 22 localités du pays pour faire dormir nos jeunes.

Ce n’est pas en vain que ces dispositions sont en train d’être prises. « Cette culture de la paix est tout particulièrement importante alors qu’Haïti entre dans la période des élections 2015. La violence met non seulement en danger la sécurité des personnes, mais aussi les gains à la paix et à la stabilité que la population haïtienne a obtenus jusqu’ présent. Un climat de paix est dans l’intérêt de tous et de toutes. », a fait savoir le chef civil des forces occupantes de la MINUSTAH Mme Sandra Honoré. Qui dit mieux ?

HTML tutorial

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here