Le début de ce mois de janvier 2022 n’apporte pas de bonheur au Premier ministre Ariel Henry comme celui du mois de juillet 2021. Tout semble tourner au vinaigre contre le locataire de la Primature.
Tout d’abord, des présumés complices de l’assassinat du président Jovenel l’ont tout bonnement impliqué de connivence avec certains des criminels qui sont encore recherchés par la police nationale haïtienne.
Suite à l’article du New York Times, un courant du parti INITE qui a signé l’accord du 11 Septembre demande la démission du Premier ministre.
Le lundi 10 janvier il devait constater la caducité des 10 sénateurs restants du Sénat qui ne font rien d’autre que recevoir leurs salaires et tous les frais mis à leur disposition. Malgré qu’au début de la journée, son allié, le Secteur Démocratique et Populaire (SDP) par un tweet du porte-parole, l’avocat André Michel, lui ait lancé la balle en ces termes « Le Secteur Démocratique et Populaire prend acte de la fin du Mandat constitutionnel du dernier tiers du Sénat dominé par le PHTK » pour ajouter ensuite « Le Gouvernement doit constater ce fait à toutes fins utiles ».
La Primature est restée muette ! Et cela a soulevé le poil au dos de ses partenaires de l’accord du 11 Septembre 2021.
Cependant, pour augurer l’ouverture de l’année législative 2022, le sénateur du Sud-est et président du sénat, Joseph Lambert dans un discours de circonstance n’a pas manqué d’égratigner le Premier ministre « Le tiers du Sénat doit mettre ensemble sa responsabilité et ses prérogatives pour épargner la République de cette catastrophe. Il a le devoir d’accorder l’urgence et le sérieux pour mettre le Premier ministre de facto en demeure de ne pas faire obstacle au large consensus qui doit sortir enfin le pays de cette trop longue crise » a-t-il fait savoir.
Le jour même du 10 janvier, constatant le faux pas du Premier ministre, le SDP a annoncé une conférence de presse en son local à Delmas 75, en présence des militants de l’organisation. A la minute où on entame la conférence, les militants se lancent dans un tapage visant à saboter la conférence pour la simple raison qu’ils n’ont rien reçu du partage de postes qui se fait dans l’administration publique. Ils ont complètement saboté la conférence de presse. En ne laissant aucun espace à la bande à André Michel et à l’ex Sénateur Nenel Cassy, la chance de s’exprimer.
Sans doute le SDP voulait faire un bilan du pouvoir en place dont il fait partie. Le Secteur démocratique s’est prononcé, au cours de cette conférence, sur la corruption à l’Office national d’assurance vieillesse. Il dénonce la lenteur du gouvernement relativement à l’application de l’accord du 11 septembre. Il souligne également que « L’insécurité à Martissant perdure. Le sang des innocents n’arrête pas de couler. Il n’y a malheureusement aucune disposition du gouvernement de Ariel Henry pour résoudre le problème de l’insécurité à Martissant »
Mais la journée du 10 janvier n’est pas tout à fait passé inaperçu pour le Premier ministre ; puisqu’il en a profité pour continuer le partage du gâteau en nommant quelques individus à des postes. Tels que : Emmelie Prophète Milcé, ministre de la Culture et de la Communication ; Dithny Joan Rathon, médiatrice spéciale du Travail de l’Industrie de la Confection vestimentaire, avec rang de ministre. Ken Lacoste, directeur général de l’Autorité Portuaire Nationale (APN). Paul Harry Voltaire, directeur du Fonds d’Assistance Economique et Sociale (FAES). Laurent Joseph Dumas à la direction générale de l’Office National de l’Aviation Civile (OFNAC). M. Jean Luc Ouanche à la Loterie de l’Etat Haïtien (LEH). Hervé Boursiquot à l’Office National de Partenariat en Education (ONAPE). Azad Belfort directeur du Ministère des Affaires étrangères ; Jean Fallières Bazelais, du ministère de la Justice et Charles Raymond Pierre aux Travaux publics Transports et Communications.
Comme la conférence de presse du SDP a été sabotée, le mardi 11 janvier le directoire du secteur a publié un communiqué pour exprimer ses désaccords avec le Premier ministre dans le cadre de l’accord politique pour une gouvernance apaisée et efficace de la période intérimaire du 11 septembre 2021.
les militants se lancent dans un tapage visant à saboter la conférence
Voici quelques extraits de ce communiqué :
« Quatre mois après la signature de l’accord du 11 septembre 2021, le peuple haïtien est encore dans l’attente quasiment illimitée : Il crève de faim, l’insécurité bat son plein et il ne sait à quel saint se vouer. Au lieu de poser des actes porteurs de changement dans les conditions de vie de la population haïtienne, le Premier Ministre Ariel HENRY s’applique à renforcer les structures du régime PHTK honni qui a démantelé et dévasté le pays au cours des dix dernières années »
Etonnamment, le peuple haïtien constate avec amertume l’hésitation politique du Gouvernement conduit par Dr Ariel HENRY dans la décision qu’il doit prendre sur la fin du mandat constitutionnel du tiers du Sénat dominé par les phtkistes. Pour le Secteur Démocratique et Populaire le PHTK est le seul et l’unique bénéficiaire de ce comportement. Cela constitue un coup dur porté aux intérêts du peuple haïtien qui s’est battu pour se libérer de ce régime destructeur et négateur.
Après dix ans de gestion catastrophique de PHTK, le peuple haïtien, dans son ensemble, rejette cette catégorie d’hommes et de femmes dans la direction du pays. Le Secteur Démocratique et Populaire se dressera contre toutes personnes et combattra toute forme de manœuvres qui visent à préparer la reprise du pouvoir par l’ancien régime. Le Secteur Démocratique et Populaire n’a pas signé l’accord du11 septembre dans le dessin de faire exécuter l’agenda politique du PHTK, l’ennemi acharné du peuple haïtien.
Le Secteur Démocratique et Populaire exige l’application scrupuleuse de l’Accord du 11 septembre dont même le calendrier d’application n’est pas respecté. Il exige également la réalisation du procès Caribe, l’instauration d’un climat de sécurité sûr et stable en fournissant à la Police Nationale d’Haïti les moyens financiers et logistiques nécessaires, le procès des massacres d’Etat perpétrés dans les quartiers populaires, l’audit de gestion des organismes autonomes, la mise en place de l’organe de contrôle de l’Action gouvernementale, de l’Assemblée constituante et d’un Conseil Electoral provisoire de consensus et crédible, l’élimination de la carte DERMALOG, la cessation de prendre des décisions unilatérales à l’insu des signataires dudit accord dont la plus spectaculaire est la nomination du Directeur de l’Office National d‘Identification.
A la veille du 7 février 2022, le Secteur Démocratique et Populaire, signataire de l’accord du 11 septembre 2021, informe qu’il est en pourparlers avec d’autres Secteurs de la vie nationale, à la recherche d’un consensus national pour une solution définitive à la crise en vue de la vraie transition de rupture.
Le Secteur Démocratique et Populaire saisit cette occasion pour appeler le peuple à la vigilance et réitère son engagement indéfectible à être toujours aux côtés du peuple ».