Depuis environ sept (7) ans, chaque année, les organisations de victimes du choléra, le Bureau des Avocats Internationaux (BAI) et le MOLEGHAF se retrouvent dans une lutte acharnée contre les Nations-Unies pour les réparations aux victimes du choléra que la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) a introduit en Haïti.
Ce mercredi 29 mars 2017, à l’occasion de la commémoration du trentième anniversaire de la constitution haïtienne du 29 mars 1987, ces organisations ont parcouru plusieurs rues de la capitale à travers une marche pacifique en présence de deux députés solidaires de leur cause : honorables députés Louis Joseph Manès et Roger Millien, avant de s’arrêter pendant plus deux heures devant les locaux du parlement haïtien pour demander aux parlementaires d’exiger du pouvoir exécutif qu’il se positionne clairement en faveur du droit au dédommagement des victimes du choléra et du départ de la MINUSTAH.
Au cours de cet arrêt devant le parlement, la commission spéciale chargée d’évaluer les activités de la MINUSTAH à la chambre des députés, à travers son président, l’honorable député Peter Constantin, a invité une délégation de manifestants à venir discuter avec elle. Cette délégation, composée de Me Mario Joseph, l’avocat des victimes ; de David Oxygène, Secrétaire Général du MOLEGHAF ; de cinq (5) victimes et de plusieurs représentants d’organisations populaires, a discuté pendant plus de 45 minutes avec la commission.
« Les Nations-Unies, en tant qu’organisation se déclarant championne de la démocratie, doivent répondre de leurs actes en Haïti. Elles doivent dédommager les victimes », a déclaré le président de cette commission, dans un point de presse conjoint avec la délégation. A tour de rôle, deux victimes de cette délégation ont exposé les souffrances qu’elles ont dû endurer avec le choléra et ont revendiqué justice et réparation. Pour sa part, Me Mario Joseph, a d’abord dénoncé les comportements complices de l’administration Préval et celle de Martelly, avant de rappeler à la commission leur démarche consistant à obtenir du parlement leur support dans la lutte pour exiger du pouvoir exécutif qu’il se positionne en faveur des revendications des victimes.
Le président de la Commission a fini ce point de presse en promettant à la délégation que la commission va travailler avec l’assemblée dans le but de faciliter le vote d’une résolution qui tiendra compte des revendications légitimes des victimes du choléra, tout en collaborant avec l’avocat des victimes dans le cadre des discussions qui seront entreprises avec les différents acteurs concernés.
Pour rappel, le Sénat haïtien avait approuvé, en 2011, une résolution demandant le retrait des troupes de l’ONU à partir de l’année 2012 sur une durée de trois (3) ans. Donc, les forces d’occupation onusienne auraient dû déjà quitter le pays depuis 2015, d’après cette résolution. Reste à savoir si une éventuelle résolution de la chambre basse va faire avancer la lutte contre le renouvellement du mandat de la MINUSTAH ce mois d’Avril.