Le Parti Fanmi Lavalas, signataire de l’accord de Montana, dans une lettre signée, par 4 membres du Comité Exécutif du parti : Dr. Maryse Narcisse, M. Joël Edouard Vorbe, Dr. Jean Myrto Julien et l’Agr. Anthony Dessources, et adressée au Bureau de suivi de cet accord politique pour une solution haïtienne à la crise (BSA), exprime ses réserves sur des pratiques qui ne relèvent pas d’une rupture avec les magouilles politiques d’autrefois.
En effet, selon ce que rapporte au Nouvelliste l’ancien sénateur Steven Benoit « Il n’y a pas encore de candidat. Mais il y a quatre personnes identifiées par le forum politique comme de potentiels candidats à la présidence ou à la Primature ». Selon Benoit, ces candidats sont l’économiste Fritz Alphonse Jean, le Dr Jean Enold Buteau, l’ex-président du Sénat Edgard Leblanc Fils et également lui-même.
Dans la même veine, Lesly Voltaire représentant de Fanmi Lavalas au sein de la structure BSA de Montana dans une interview à « Haïti sa k ap kwit », le mercredi 1er décembre, diffusée sur Télé 20 et reportée au quotidien Le Nouvelliste, a laissé entendre pour le moment « des candidats potentiels commencent à manifester leurs intérêts pour prendre part aux élections au second degré que comptent réaliser les tenants de l’accord de Montana ».
Tout comme Benoit, Voltaire a aussi cité les noms de l’ancien sénateur Steven Benoit, Jean Énold Buteau, médecin et dirigeant du Parti Mouvement pour la reconstruction nationale (MRN), et l’ex- président du Sénat, dirigeant du parti politique Organisation du peuple en lutte (OPL) Edgard Leblanc Fils.
Suite à ces déclarations, la vigilance de Fanmi Lavalas l’incite par prudence à protester énergiquement et se démarque de cette démarche puisque le Conseil National de Transition (CNT) qui devrait analyser les dossiers des candidats et choisir le président ou le PM n’est même pas encore installé qu’on parle déjà de candidats officiels.
C’est en ce sens que l’Organisation a dans sa lettre informé : « qu’elle n’a pas participé à ce processus d’identification de responsables de partis politiques pour mener la Transition.
En accord avec les desiderata de la population, Fanmi Lavalas a, dès novembre 2018, prôné une transition de rupture avec un gouvernement de salut public composé de personnalités intègres, compétentes et non partisanes, venant de différents secteurs du pays et de la diaspora, qui s’attellera à travailler pour le bien être de la population.
Cette transition de rupture doit permettre, entre autres, de mettre en place les conditions pour la réalisation d’élections libres, honnêtes et démocratiques auxquelles tous les partis politiques seront conviés à participer.
La situation exceptionnelle que traverse le pays ne nous donne pas droit à l’erreur: Le choix de responsables de partis politiques pour diriger la transition et, notamment, organiser les élections auxquelles leurs propres structures politiques participeront, crée de fait une situation de conflit d’intérêts : l’objectif étant une transition dirigée de manière impartiale et non partisane.
Tout en croyant fermement dans la mise en commun des forces vives des différents secteurs du pays pour arriver à une transition de rupture, Fanmi Lavalas invite le BSA à garantir le respect de l’accord du 30 Août 2021 pour la réussite de cette transition de rupture ».
Bref, ce n’est que la pointe de l’iceberg et le parti met en garde contre toute manœuvre d’une quelconque transition partisane par les promoteurs de la solution haïtienne de rupture.
Par ailleurs, les Etats-Unis dans sa politique de double jeu n’ont pas dénoncé ni appuyé ouvertement le remaniement ministériel d’Ariel Henry. Ils n’ont pas pris parti sauf que selon le porte-parole de l’Ambassade des Etats-Unis en Haïti, Christopher Johnson, « L’Administration américaine continue d’encourager le dialogue inter-haïtien ». Une façon de donner espoir aux autres accords.
Christopher Johnson a fait savoir que « Les leaders religieux et les membres de la diaspora doivent également participer à l’élaboration d’une solution dirigée par les Haïtiens pouvant conduire à des élections lorsque les conditions sur le terrain le permettent »
Est-ce dans cette optique, qu’un sommet politique se tiendra en Louisiane aux États-Unis du 12 au 16 décembre 2021, visant la fusion des accords en vue d’une solution haïtienne à la crise, comme l’avait souhaité le secrétaire adjoint aux affaires de l’hémisphère occidental, Brian A. Nichols, qui a visité Haïti le 30 septembre dernier ?
« Les personnes que j’ai rencontrées en Haïti ont partagé la même vision – une Haïti sûre, démocratique et prospère. Nous appuyons fermement les efforts visant à fusionner les différents accords politiques en une seule voie en vue de concrétiser cette vision » avait indiqué Nichols.
C’est à l’initiative du Groupe d’initiative des Haïtiens d’Haïti et de la diaspora et d’Haïti pour la résolution de la crise haïtienne (GIFRADEC) et du Comité des haïtiens de la diaspora pour l’action démocratique que sont invités à prendre part à cette réunion: les représentants de l’accord de Montana, de l’accord de Musseau du Premier Ministre Ariel Henry, du Protocole d’Entente Nationale (PEN), l’accord de la jeunesse appelés Akò Lari a, les représentants de l’Organisation d’État Américain (OEA), ceux du CORE GROUP et de la CARICOM.