A l’occasion du 213e anniversaire de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, le 17 octobre 2019, le peuple haïtien s’arrange pour manifester, non pas pour pleurer dans le deuil l’assassinat crapuleux de l’immortel révolutionnaire mais pour le venger à jamais.
Pour rappeler aux politiques qui continuent à le crucifier sinon à le trahir qu’il est bien vivant, qu’il a été assassiné mais pas vaincu. Son nom a été à une certaine époque banni parce que sa pensée, sa voie, son idéal dépassait son temps. Son seul nom horrifiait tous les fils des colons qui avaient la nostalgie de l’esclavage.
Les conditions ne sont-t-elles pas réunies pour réaliser un bond en avant destiné à venger Dessalines de la classe des nantis ?
Venger Dessalines : ce n’est pas rendre le mal pour le mal. Loin de là, tout d’abord c’est mettre fin au système d’exclusion du peuple sur la scène politique haïtienne. C’est éliminer les procédés d’exploitation, de mépris, d’indifférence d’une poignée de privilégiés appartenant à une classe envers une autre classe d’hommes. C’est changer toute une atmosphère de sorte que la confiance revienne.
Venger l’assassinat de Dessalines, nous le pouvons, certes, en restant à l’abri des opportunistes, des carriéristes, des affairistes, des chauvinismes ayant des ambitions individuelles. Il faut savoir gagner la confiance des masses populaires en les rendant responsables vis à vis non seulement d’elles-mêmes mais de la collectivité humaine dont elles font partie. Les profondes transformations sociales et économiques seront dues en tout premier lieu grâce à une mobilisation populaire permanente.
Existe-t-il une voie dessalinienne pour la transformation sociale de notre pays ? Certes, elle existe bien, mais pour la trouver, il convient d’étudier en profondeur la réalité de notre pays en y adaptant ses principes de sorte que ses idées élèvent notre conscience politique, améliorent notre condition humaine et nous unissent pour la vie. C’est d’avoir des dirigeants décidés, à refouler l’orgueil et l’égoïsme, engagés à se mettre au service du peuple pour le meilleur ou pour le pire.
C’est d’agir avec patience et raison pour élever la conscience politique des masses, , autrement nous ne serons guère en mesure de parler de l’idéal de Dessalines qui consiste à transformer radicalement et de fond en comble le visage du pays, encore moins le mettre en pratique.
Pour lutter contre les diplomaties impérialistes et les spoliations des multinationales, des compradores, nous avons besoin de dirigeants cohérents, révolutionnaires de la trempe de Dessalines. Sinon, nous n’arriverons jamais à libérer notre pays du sous-développement, de la domination hégémonique des forces exploitantes.
Faisons donc de la voie dessalinienne un défi, autrement nous ne pourrons même pas parler de l’idéal de Dessalines. La voie dessalinienne est de réorganiser le monde rural, paysan sur de nouvelles bases. Il ne suffit pas de répéter de façon démagogique le nom de Dessalines. L’essentiel est de le faire connaitre en circulant ses idées de sorte que nous ayons des hommes et des régimes qui s’identifient à ses principes.
La voie dessalinienne est de passer de la phase du spontanéisme émotionnel à celle de l’organisation par une direction politique homogène, honnête, conséquente, sérieuse et légitime de sorte que les exploités du pays, ouvriers et paysans développent une conscience de classe pour qu’enfin nous arrivions à démasquer les fossoyeurs, dans l’espoir que n’ayons plus de mercenaires, de trafiquant et de bandit légal à la tête du pays.
Parler de Dessalines, c’est se décider enfin à prendre nos responsabilités historiques en assumant les taches de redressement national de notre patrie en combattant par tous les moyens les causes internes et externes qui menacent dangereusement la Nation.
Seule la voie révolutionnaire de Jean-Jacques Dessalines, de Cappoix Lamort, de Charlemagne Péralte nous permettra de mettre en déroute les forces rétrogrades ennemies des masses exploitées, de balayer les dirigeants fatras de sorte que nous fassions place à des valeurs plus humaines et plus universelles au service du pays et que chacun apporte sa pierre à l’édification de la maison nationale.
La voie Dessalinienne est celle d’un vainqueur pour la liberté, pour la fraternité entre tous les peuples en lutte pour un avenir meilleur.