La mémoire au service des luttes : la rébellion de Pontiac

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Il y a 258 ans, le 2 juin 1763, la rébellion du chef amérindien Pontiac unifie toutes les tribus dans la résistance contre le colonisateur britannique. Cette union a été réalisée après la défaite des Français face aux Britanniques, ce qui a amené au traité de Paris de 1763.

L’appel à la résistance est lancé le 27 avril par le chef Outaouais Pontiac. Les premiers affrontements débutent en mai par l’attaque de plusieurs forts et implantations britanniques. Les premières victoires amérindiennes accélèrent le ralliement d’un grand nombre de tribus. 

Malgré l’arrivée des renforts, la résistance amérindienne demeure très forte. Ainsi le 31 juillet 1763 se déroule la bataille de Bloody Run qui tourne au désastre pour les colonisateurs. Devant leur défaite les troupes britanniques utilisent pour la première fois la guerre bactériologique en infectant des couvertures de la variole. Le général Amherst, commandant en chef britannique en Amérique du Nord écrit ainsi le 16 juillet : 

« Vous ferez bien d’infecter les Indiens avec des couvertures, de même que toute autre méthode qui permettrait d’extirper cette race exécrable».

L’arrivée de nouveaux renforts permet aux Britanniques de reprendre l’offensive en 1764. La résistance est telle que les Britanniques décident de négocier. Un traité de paix est signé à Fort Ontario le 25 juillet 1766 entre Pontiac et le représentant britannique William Johnson : les terres amérindiennes restent leur propriété et aucun nouveau colon ne peut s’installer en échange de la sécurité pour les colons déjà installés. Le traité trace une frontière entre les Treize colonies britanniques et les territoires amérindiens à l’Ouest (ils s’étendaient des Appalaches au Mississippi et de la Floride au Québec). 

Au cours de cette révolte 400 soldats et 2000 colons britanniques sont tués. Plus de 4000 autres colons fuient et libèrent les terres occupées. On ne dispose en revanche d’aucune statistique pour les pertes amérindiennes.

Encore aujourd’hui le traité sert de base aux relations entre le gouvernement canadien et les Premières Nations. La guerre de Pontiac fut également la première résistance multi-tribale amérindienne contre la Colonisation européenne en Amérique du Nord et la première à ne pas s’être terminée par une défaite complète des Amérindiens. 

Elle reste pour cela dans la mémoire collective indienne un symbole de la résistance à la colonisation.

 

Texte : FUIQP et Alain Saint-Victor

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