La classe politique haïtienne ne fera aucun cadeau

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Il est vraiment opportun de démystifier d’une façon rigoureuse, la classe dirigeante haïtienne dans sa politique hypocrite et erronée. Il ne faut jamais perdre de vue, dans la réalité actuelle du pays, que la formation de ces individus au sein de la classe politique les prédispose idéologiquement à préférer s’entendre entre eux à aller vers des compromis, voire des compromissions au lieu de s’identifier à la lutte de la classe ouvrière pour une transformation sociale de la société.

La crise qui s’abat sur le pays offre aujourd’hui le spectacle pathétique d’une nation en voie de dissolution. C’est en prenant compte de cela que certaines forces politiques veulent d’une manière ou d’une autre apporter leur contribution pour essayer d’écarter le danger, sans pour autant évacuer le risque. Ce qui les préoccupe, ce n’est pas tout à fait la lutte contre le chômage, les bas salaires, l’insécurité, le manque de logements décents dans les ghettos, l’inexistence des soins de santé pour tous, la fermeture des hôpitaux, les jeunes démunis des quartiers populaires, la pauvreté chronique et la corruption gouvernementale mais, tout juste le contrôle de l’appareil d’Etat.

C’est dans cette perspective que la classe politique dans sa majorité s’impatiente et ne sait à quel saint se vouer pour accoucher un quelconque consensus entre ses acteurs de tout acabit pour atteindre cet objectif de contrôle de l’appareil d’Etat. Une sainte alliance capitaliste, une politique conciliatrice pour réhabiliter ce qui ne saurait être réhabilité. L’essentiel, pour eux, serait de mettre de côté leurs mésententes afin de trouver la paix et l’entente politique nécessaires pour la cohésion des élites dirigeantes.

les travailleurs n’ont pas à attendre leur salut d’une hypothétique prise du pouvoir par une coalition d’Accords ou…

Ces politiciens ne font que jouer sur tous les tableaux. D’ailleurs, ce n’est pas étonnant qu’ils disent soutenir les récentes manifestations ouvrières, exigeant un salaire de 1500 gourdes par jour, illustrant un mouvement de résistance de la classe ouvrière et des masses opprimées haïtiennes. En fait, ils prennent roue libre sur la cause ouvrière, en faisant des déclarations orageuses de lutte des classes, alors qu’ils ne sont même pas favorables à la destruction des structures d’inégalité enracinées dans le pays. L’intérêt immédiat de ces femmes et hommes de la classe politique, n’est pas de mettre le gouvernement de facto le dos au mur de sorte qu’il se rétracte sur le salaire de misère offert insolemment à ceux et celles qui n’ont que leur travail pour vivre, mais de chercher sa bonne grâce, uniquement afin de trouver une fenêtre de négociation avec le pouvoir.

…de partis politiques gorgés de chiens de garde de l’impérialisme américain.

Depuis l’arrêt des manifestations, on ne les entend plus, comme quoi ce n’est plus le sujet d’actualité. Cette classe d’opportunistes représentante de la bourgeoisie nationale pro-impérialiste se révèle être comme le patronat incapable de remédier aux graves problèmes économiques actuels. Elle est incapable de mener une lutte cohérente et révolutionnaire contre l’impérialisme international symbolisé par le Core Group, ce dans l’intérêt du pays et des masses défavorisées. Cette confrontation qui est nécessaire pour garantir les aspirations démocratiques et sociales des travailleurs et des masses opprimées, seule la classe ouvrière organisée peut la faire, en se mettant au service de la lutte du peuple haïtien.

Le pire ne peut être évité que par la mobilisation politique permanente et continue de la classe ouvrière. Aucun répit ne doit être accordé à cette oligarchie parasite faite de fainéants sans scrupules. Les manifestations et les revendications pour les 1500 gourdes par jour ne doivent pas s’arrêter. Aujourd’hui plus que jamais, les conditions sont donc réunies pour faire changer les rapports de force politique et sociale en Haïti.

Les ouvriers et les travailleurs n’ont pas à attendre leur salut d’une hypothétique prise du pouvoir par une coalition d’Accords ou de partis politiques gorgés de chiens de garde de l’impérialisme américain. La classe ouvrière ne doit pas se reposer ni croire à cette illusion que la classe politique va être à l’avant-garde de leurs revendications. Loin de là ! L’évolution de la situation économique ne laisse pas d’autre choix à la bourgeoisie que de continuer toujours davantage le processus d’exploitation des masses prolétaires.

Le mépris de la classe politique pour un changement radical va de pair avec la haine et le combat contre les travailleurs et le peuple en général. Que tous ces protagonistes de la classe politique s’en aillent au diable, ce définitivement, eux qui honteusement lient leur sort à la défense du système capitaliste corrompu.

Dans la conjoncture actuelle, toute négociation au sein de la classe politique sous l’ombrelle des Etats-Unis, revient à rechercher une solution pour déséquilibrer davantage les conditions de vie des masses laborieuses. C’est hâter la liquidation de la résistance ouvrière et l’abandon des droits du peuple.

La classe ouvrière doit compter sur elle-même, sur sa conscience de classe. Elle est la seule force légitime dans la société ayant la capacité de présenter une autre perspective d’avenir que l’impasse et la barbarie capitaliste actuelle. L’alternative revient à l’organisation de la classe ouvrière dans une lutte révolutionnaire pour le socialisme, non pas de la classe politique haïtienne qui ne fera absolument aucun cadeau aux ouvriers. Point barre !

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