L’ « Hôpital général » en crise

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Selon Dr Desmangles « On n’a aucune assurance que les patientes et patients reçoivent régulièrement leurs médicaments, parce qu’il n’y a pas suffisamment d’infirmières ». L’Hôpital général présentement a un déficit d’au moins 200 infirmières.

Alors que le pays est en train de faire actuellement face à la pandémie de COVID 19 qui s’accélère sur tout le territoire national, l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (Hueh) fait elle-même face à des crises sans fin. Selon les derniers bulletins du Ministère de la Santé Publique, 4 nouveaux décès ont été enregistrés (3 dans l’Ouest et 1 dans les Nippes) portant le total à 33 morts.Le lundi 25 mai 2020 sur les ondes de AlterRadio, le chef du service de traumatologie et d’orthopédie à l’Hueh, le Dr. Phillipe Desmangles a tout bonnement fait savoir que « la salle d’opération a été bien fermée par une décision du chef de service puisque trois médecins résidents ont été contaminés par Covid 19 ».

Dr. Phillipe Desmangles chef du service de traumatologie et d’orthopédie à l’Hueh

Il continue pour dire qu’« il n’y a pas de services fermés. Dans certains services, les médecins décident, tout simplement, de ne pas venir travailler, parce que d’autres ont prétendu avoir été contaminés à l’hôpital ». En ajoutant : « Les médecins résidents et médecins de services ne sont pas nombreux à venir travailler. Celles et ceux, qui ont de la conscience, viennent ; d’autres, qui n’en ont pas, ne viennent pas ».

Dr. Desmangles a également souligné qu’« À l’hôpital général, des gens cherchent de bons prétextes pour ne pas se rendre au travail. Ça a toujours été le cas. Quand ils ne viennent pas, ils cherchent des prétextes pour se justifier. Et maintenant qu’il y a le nouveau coronavirus, tout le monde prétend que c’est à cause du coronavirus ». Pourtant « L’hôpital général n’est pas un centre de prise en charge de Covid-19. Donc, les médecins ne sont pas en première ligne » a-t-il fait savoir.

Selon Dr. Desmangles « On n’a aucune assurance que les patientes et patients reçoivent régulièrement leurs médicaments, parce qu’il n’y a pas suffisamment d’infirmières ». L’Hôpital général présentement a un déficit d’au moins 200 infirmières et cela ne date pas d’hier.

« Ce n’était même pas la peine de créer une cellule scientifique, alors que vous avez déjà le format scientifique dans le pays… »

En ce qui concerne les conditions dans lesquelles fonctionnent les médecins résidents, il n’a pas indiqué que  tout va bien.  Selon lui honnêtement « Un médecin, dans un hôpital universitaire, devrait recevoir un salaire plus élevé qu’un hôpital normal. Mais, ce n’est pas justement le cas.  Le médecin n’est payé que pour son service. Il n’est pas payé, ni pour son grade, ni pour son travail de formation et Rien n’est jamais fait pour que la situation change, en dépit du fait que les autorités sont au courant » a-t-il fait savoir

Pour souligner ensuite :  « Des matériels et équipements de protection, dont des gants, des lunettes, des visières, des blouses, des masques et du gel hydroalcoolique « Hand sanitizer » ont été distribués aux médecins, particulièrement à l’orthopédie »  pour justifier enfin « Si une personne n’en fait pas une bonne utilisation, elle peut toujours déclarer qu’elle a été contaminée, lors de son travail à l’hôpital, mais ce n’est pas prouvé ».

Il n’a pas manqué de frapper de plein fouet Jovenel Moise en déclarant sans langue de bois : « Ce n’était même pas la peine de créer une cellule scientifique, alors que vous avez déjà le format scientifique dans le pays, vous devriez faire seulement appel aux responsables des structures scientifiques, des centres de formation ».

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