Jovenel Moise a voté contre Nicolas Maduro !

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Le président haitien Jovenel Moise au cours d'une visite de travail à Caracas le 30 novembre 2017

Le 10 janvier, le gouvernement du président Jovenel Moïse a accompli l’impensable. Il a voté pour ne pas reconnaître la légitimité du président vénézuélien Nicolas Maduro, qui a été inauguré le même jour pour un second mandat de six ans après avoir remporté l’élection de son pays le 20 mai 2018 avec près de 68% des voix.

C’est la première fois qu’Haïti a voté avec Washington contre la République bolivarienne, qui, depuis 2006, lui a fourni quelque 4 milliards de dollars de pétrole en vertu de l’accord PetroCaribe.

La réunion de l’OEA contre le Venezuela à Washington

Ces derniers mois, des manifestations massives ont secoué Haïti, demandant au gouvernement haïtien de faire la lumière sur les revenus provenant de la vente du pétrole. Un rapport du Sénat daté de novembre 2017 a révélé que le fonds PetroCaribe avait été largement dilapidé et détourné par des membres de plusieurs gouvernements haïtiens.

Le vote contre le Venezuela a eu lieu à Washington, auprès de l’Organisation des États américains (OEA), que Cuba appelle «le ministère américain des Affaires coloniales». Une résolution «de ne pas reconnaître la légitimité du nouveau mandat de Nicolas Maduro» a été approuvée par 19 votes en faveur (Argentine, Bahamas, Brésil, Canada, Chili, Colombie, Costa Rica, Équateur, États-Unis, Guatemala, Guyana, Haïti, Honduras, Jamaïque, Panama, Paraguay, Pérou, République dominicaine et Sainte-Lucie); 6 contre (Bolivie, Dominique, Nicaragua, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Suriname et Venezuela); 8 abstentions (Mexique, Saint-Kitts-et-Nevis, Trinité-et-Tobago, Uruguay, Antigua-et-Barbuda, Barbade, Belize et El Salvador); et un absent (Grenade).

Une délégation d’organisations populaires s’est rendue à l’ambassade du Venezuela à Port-au-Prince pour dénoncer le vote de l’OEA du gouvernement haïtien et exprimer sa solidarité avec le président Maduro et le peuple vénézuélien.

Bloqué par le veto probable de la Russie et de la Chine au Conseil de sécurité des Nations Unies, le but de Washington est de faire en sorte que l’OEA invoque la Charte démocratique interaméricaine pour envahir le Venezuela avec une “force internationale de maintien de la paix” sous la direction de Washington.

La Charte démocratique est un pacte promu par Washington, adopté le 11 septembre 2001, qui autorise l’intervention militaire de l’OEA si deux tiers des 34 pays membres actifs de l’OEA le votent. Washington a besoin de 22 voix.

« Le président Donald Trump réfléchit sur l’opportunité de reconnaître Juan Guaidó le président de l’Assemblée nationale contrôlée par l’opposition au Venezuela comme le chef de facto du Venezuela au lieu du président Nicolás Maduro, selon deux personnes », a rapporté  The Sacramento Bee le 15 janvier 2019.

Ces derniers jours, des mouvements populaires vénézuéliens ont mis en place des «camps anti-impérialistes» pour défendre la souveraineté du Venezuela, selon le site d’informations Venezuelanalysis.com.

« J’ai indiqué aux gens: cette écharpe présidentielle est à vous, ce pouvoir est à vous », a déclaré Maduro dans son discours lors de son entrée en fonction. «Il n’appartient ni à l’oligarchie ni à l’impérialisme. Il appartient au peuple souverain du Venezuela! »

Pendant ce temps, en Haïti, le lundi Le 14 janvier, une délégation d’organisations populaires s’est rendue à l’ambassade du Venezuela à Port-au-Prince pour dénoncer le vote de l’OEA du gouvernement haïtien et exprimer sa solidarité avec le président Maduro et le peuple vénézuélien. Des représentants du Mouvement populaire démocratique (MODEP), du KONBIT, de l’Assemblée des voisins de Solino et d’esclaves révoltés faisaient partie des divers groupes communautaires et syndicats qui se sont engagés à maintenir leur soutien par le biais de manifestations, de grève et de conférences.

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