Halte au désarroi !

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1990

La classe politique continue d’hypothéquer lourdement toute possibilité de réel changement dans le pays. L’ambiance est morne ! On parle de tout et de rien mais aussi et surtout de la corruption, de l’insécurité, des bandits, de la flambée des prix des produits de première nécessité, du chômage, de la misère et de la gourde dont il vous en faut maintenant 90 pour un dollar américain.

A l’heure actuelle, comme dans un tohu-bohu,  il y a tout ensemble la grève des juges, des magistrats et celle des médecins internes. Pourtant, on parle peu d’Arnel Joseph.

A l’ordre du jour, l’actualité politique est dominée par des palabres concernant le cabinet ministériel, le  parlement et le Premier ministre. On assiste à une sorte de lutte interne entre des individus de même classe des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire d’un régime totalement discrédité et honni mais soutenu sans réserve par l’impérialisme américain.

C’est dans ce panorama de ce système délabré, décrié, qu’on a commémoré le 216ème anniversaire du bicolore haïtien, le 18 mai. Ce qui n’était guère étonnant, ni une surprise, fut l’échec total de la mobilisation d’une certaine opposition en ce jour historique. Evidemment, ce qui a le plus retenu l’attention et suscité de nombreux commentaires a été le coup de gueule, incisif  et vitupérant s’il en fut, de la mairesse de l’Arcahaie, Rose-Mila Petit Frère qui a volé la vedette au président inculpé qu’elle a cloué au pilori : « Le peuple a besoin d’espoir et non de promesses ! Monsieur le président, Vous avez la haute responsabilité de dire la vérité à la nation haïtienne », s’est-elle bravement exprimée.  Le  président menteur a dû plusieurs fois ravalé sa salive, incapable de faire le moindre commentaire sinon continuer à appeler au dialogue pour dire, comme pour se confesser, qu’il n’est qu’un « accident » d’un certain système.

Alors que les masses populaires s’attendaient à de nouvelles perspectives d’espoir et de changement, l’impression qui se dégage aujourd’hui est celle d’un infini désarroi. La grande ironie du destin de notre pays est de toujours avoir au timon de l’État des valets corrompus, des agents de l’impérialisme.

En réalité, ce sont les forces impérialistes qui tiennent les ficelles de cet amalgame de confusion totale  régnant dans le pays !  Et dans ce méli-mélo politique, quel est le secteur dominant qui contrôle vraiment l’échiquier politique ?

Ce que nous pouvons néanmoins constater, c’est que le pays s’enfonce dans le déshonneur et pour déjouer la pression de l’opinion publique et détourner l’attention des masses, la tactique et le jeu cynique des Etats-Unis consistent à faire croire, tout d’abord à travers leur ambassade puis les organisations internationales exploitantes, à de prochaines mesures de clémence, de fausses promesses de développement à leurs collabos des classes dominantes, leurs démarcheurs de la classe politique.

Dans ce contexte,  nous devons comprendre la visite en Haïti de David Bohigian, Président ad intérim et Directeur général de la Société d’Investissements Privés à l’Etranger/ Overseas Private Investment Corporation (OPIC), une institution financière de développement du gouvernement américain. « Haïti a un grand besoin d’investissements en même temps qu’elle représente une opportunité prometteuse pour les investisseurs », a-t-il déclaré  pour nous amadouer.

 « En travaillant avec nos partenaires en Haïti pour trouver des solutions à impact considérable aux défis de développement qui existent depuis longtemps, l’OPIC cherche à favoriser la prospérité, la stabilité et la sécurité en Haïti et bien au-delà ». En fait, c’est pour nous tranquilliser qu’ils se montrent concernés par nos besoins de sorte que nous laissions le champ libre aux manœuvres impérialistes de toutes sortes.

Et pourtant cette tournée remplie de promesses de David Bohigian entamée aux Bahamas et à la Jamaïque, et qui se poursuivra en République dominicaine et Sainte-Lucie est en quelque sorte une campagne pour intensifier en Haïti la campagne réactionnaire de l’Organisation des États américains (OEA) et du gouvernement américain à l’encontre de Nicolás Maduro et du peuple frère du Venezuela.

A ce compte, la conscience populaire haïtienne doit s’organiser et se réveiller au plus vite pour se livrer à une sérieuse réflexion politique, analyser et élaborer des moyens de luttes efficaces, au point de dire à cette classe politique moribonde : Cela suffit !

Assez du désarroi ! Vous avez assez fait sans nous, maintenant c’est notre tour  de prendre en main la destinée de notre Nation afin de guider la lutte dans la direction des aspirations des ouvriers et des paysans conséquents, dans la direction de l’honneur et dans l’unité face à un ennemi sauvage : l’impérialisme.

 

 

 

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