Grève: 2 journées de rues blanches !

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Le mot d’ordre de grève générale de 2 jours lancé par l’Opposition démocratique et populaire pour exiger d’abord le départ de monsieur Michel Martelly à la tête du pays, du Premier ministre de facto, Evans Paul et la baisse des prix des produits pétroliers, proportionnellement à celle du prix sur le marché international, a paralysé toutes activités. La circulation des véhicules au centre de la capitale et ses banlieues ainsi que les circuits de longues distances reliant la capitale aux autres villes de provinces ont été totalement paralysés. Les écoles, le commerce, la banque, l’administration publique et le secteur privé ne fonctionnent pas durant toutes les 2 journées. Les activités à l’aéroport International Toussaint Louverture sont également paralysées. Les ouvriers du secteur de la sous-traitance du parc Industriel appelé SONAPI ne peuvent se rendre sur les lieux de l’enfer.

La population a volontairement observé ce mot d’ordre de grève durant ces 2 jours. Des jeunes dans les différentes zones ont profité pour jouer au football. Des gens se regroupent au bord de la rue pour commenter la situation. D’autres marchent à pieds pour se rendre à leurs activités quotidiennes. En s’échangeant, ils disent : « Le prix de l’essence est réellement trop cher sur le marché. Nous tous devons faire un effort pour contraindre le gouvernement à baisser les prix du carburant qui, par surcroit auront un impact positif sur les produits de la première nécessité. D’où la baisse du coût de la vie en général. » Le prix de l’essence est plus élevé actuellement en Haïti que tous les autres pays de l’Amérique.

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La police rose de Martelly a exercé une violence inouïe sur les habitants des quartiers populaires et des étudiants qui protestent contre le régime réactionnaire de facto Martelly-Paul. Des journalistes présents dans les parages de la Faculté d’Ethnologie, l’Ecole Normale Supérieure, la Faculté de Droit ne sont pas épargnés. Ils ont été bombardés de gaz lacrymogène, de l’eau grattée, de balles en caoutchouc par devant les locaux desdites facultés. Les journalistes victimes ont été transportés en toute urgence à l’hôpital pour se faire soigner. La police a procédé à une vingtaine d’arrestations au cours de la première journée de grève dans les zones métropolitaines du pays, a indiqué le porte-parole adjoint de la PNH. Sur la route nationale #1, au niveau de la localité de Montrouis, les policiers qui se trouvent dans le cortège de Martelly ont ouvert le feu sur la population. Cinq personnes ont été grièvement blessées dont Grégory Joseph et Roseleine ainsi connue. Un enfant de 6 ans répondant au nom de Wildens a été asphyxié de gaz lacrymogène. A l’Arcahaie, les élèves du Lycée Charles Bélair sont obligés de gagner les rues pour exiger la présence des professeurs dans les salles de classes. Les élèves crient haut et fort : « Peye Pwofesè yo pou yo ka vin travay. Viv edikasyon, aba gaspiyaj, aba kanaval. Si n ap manifeste se pwofesè nou bezwen. C’est la même situation pour la ville de Jacmel ce mardi 10 février. Les élèves gagnent les rues pour réclamer la présence des professeurs dans les salles de classes

Ce mot d’ordre de grève générale coïncide avec la grève illimitée des enseignants du secteur public engagée depuis le 13 janvier dernier pour exiger le paiement des arriérés de salaire, leurs lettres de nomination, leurs cartes d’assurance, les conditions acceptables de travail dans les écoles et le paiement des écoles embauchées dans le Programme de Scolarisation Universelle , Gratuite et Obligatoire (PSUGO), pour lequel le pouvoir tètkale a prélevé illégalement 1,5 dollar sur les transferts et 0,5 dollar sur les appels téléphoniques. Ces montants prélevés par le CONATEL et la BRH sont évalués à plus 230 millions de dollars US de juin 2011 à janvier 2015. Cette somme se sert à toute autre chose sauf à l’éducation.

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Un fait est certain, la population toute entière a répondu favorablement à l’appel de la grève lancé par l’Opposition. Elle boude totalement l’appel du gouvernement de facto Martelly-Paul et ses alliés de la classe politique traditionnelle. Par la voix du Premier ministre de facto, du ministre des Affaires sociales et du Travail, Victor Benoit ; de l’Economie et des Finances, Wilson Laleau et du directeur général de la Police Nationale d’Haïti, Godson Orélus, le gouvernement a entamé une campagne systématique contre la grève au cours du week-end écoulé. Ils ont fait plusieurs déclarations arrogantes et menaçantes ; mais la population ne les a pas respectées, les gens sont restés chez eux puisque les détenteurs du pouvoir politique en Haïti n’inspirent pas confiance à la population.

Face à cette situation, ils n’ont pas d’autre choix que de tirer leur révérence.

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L’Opposition dispose de rapports de forces nécessaires pour renverser le régime de facto Martelly-Paul ; mais la communauté internationale à travers la MINUSTAH, l’Union Européenne, l’OEA et ses ambassades, notamment les Etats-Unis, la France, le Canada s’oppose. De toute façon, avec la détermination du peuple haïtien, la victoire sera de son côté, comme disait-il souvent : « Pèp la k ap lite, se li k ap pote laviktwa. » Patrice Lumumba de son côté disait : « Sans lutte, vous n’obtiendrez rien, ni aujourd’hui, ni jamais. » La lutte pour l’amélioration des conditions de vie de la population doit se poursuivre, advienne que pourra.

Le moment est venu pour que le peuple haïtien finisse par déterminer ses ennemis. Les ennemis du peuple sont tous ceux qui n’appuient pas la grève de la population quelque-soit le secteur où ils se trouvent.

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