Evans Paul un magouilleur recyclé !

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1Au cours des 30 dernières années passées à se pavaner sur la scène politique en Haïti, Evans Paul, un homme politique usé, était devenu comme un as-dans-le-trou de l’empire. Le sinistre Evans Paul s’était mis en réserve de la République. C’est ce qui explique sa modération pour essayer de plaire aux néo-colonisateurs qui pensent qu’ils peuvent décider de l’avenir d’Haïti pour le peuple haïtien. Ce n’est pas par un simple et pur hasard qu’il avait choisi de laisser le Mopod en début d’année pour faire cavalier seul ; c’était afin de participer au dialogue ayant abouti à la signature de l’accord d’El Rancho. Ne jamais oublier que certains hommes de la classe politique haïtienne n’agissent jamais sans les consignes des ambassades des pays tuteurs.Jean Claude Duvalier sera-t-il transféré

C’est ainsi que, suite à la démission forcée du Premier ministre Laurent Salvador Lamothe, le samedi 13 décembre dernier, un Tonton Noël ou Tonton Sam a ordonné à l’occupant du Palais national, Michel Joseph Martelly, de choisir Evans Paul le jeudi 25 décembre comme Premier ministre, dans un contexte politique très troublant. Un cadeau de Noël empoisonné pour le peuple haïtien, à n’en pas douter.

La crise politique que connait le pays n’est autre que la résultante de la mauvaise gouvernance de Martelly et de sa tentative d’instaurer un régime totalitaire dans le pays, alors que le peuple haïtien a depuis le 7 février 1986 opté pour la démocratie. Dans cette situation de confusion et d’inquiétude, la classe dirigeante traditionnelle plaide en faveur d’un gouvernement de consensus pour essayer de sauver le pouvoir à travers des négociations ; tandis que le peuple souverain de son côté réclame à cor et à cri le départ du Palais national de Michel Joseph Martelly, la formation d’un gouvernement de consensus et l’organisation d’élections générales.

« Le problème, c’est Michel Martelly; la solution, c’est le départ de Martelly », disaient tout récemment des milliers de manifestants. Lors de la manifestation organisée pour la première fois la veille de la Noël, le mercredi 24 décembre dernier, malgré l’appel lancé à la trêve, les manifestants chantaient : « négociation ou pas Martelly doit partir. (Pase n ta negosye ak Martelly, nou pito fè gè sivil). En lieu et place de négociation avec Martelly, nous préférons la guerre civile». Selon l’opposition qui gagne les rues, toute négociation assortie d’accord politique doit se faire inéluctablement autour du départ de Martelly. Martelly n’a pas été élu par le peuple, il a été de préférence sélectionné par des représentants de la Communauté internationale qui l’ont imposé à la tête du pays. Voilà qu’il l’a plongé dans une crise politique aiguë, ouvrant la voie à l’internationale une fois de plus pour décider de l’avenir du peuple haïtien.
Michel Martelly quant à lui, de par son origine politique makout duvaliériste, n’a aucune culture de négociation et de consensus. Il prétend avoir des conversations avec quelques secteurs qui n’ont aucune capacité de convocation, ce pour faire passer le temps. En effet, le choix d’Evans Paul, un représentant direct de l’oligarchie politico-médiatico-financière comme Premier ministre a déjà reçu une fin de non-recevoir des acteurs et des forces politiques impliqués dans la mobilisation, réclamant le départ inconditionnel de monsieur Martelly.

Ouvrons bien l’oeil : il est dit dans l’arrêté présidentiel nommant Evans Paul, Premier Ministre, que ce choix est fait sur la base de consensus avec les présidents des deux Chambres. Quelques heures plus tard, le président du Sénat Dieuseul Simon Desras montait au créneau pour dénoncer ce qui avait été dit.

Jean Claude Duvalier sera-t-il transféréLes câbles diplomatiques de WikiLeak révèlent:
Rudy Hériveaux est en «contact étroit» avec l’ambassade américaine en Haïti
(le deuxième des 3 articles)
Jean Claude Duvalier sera-t-il transféréPremier sinistre ou Premier ministre !
Le Premier ministre Laurent Salvador Lamothe a pris la poudre d’escampette. Il n’est pas malade, il n’a aucun problème … (Read more.)

Ouvrons bien l’oeil : il est dit dans l’arrêté présidentiel nommant Evans Paul, Premier Ministre, que ce choix est fait sur la base de consensus avec les présidents des deux Chambres. Quelques heures plus tard, le président du Sénat Dieuseul Simon Desras montait au créneau pour dénoncer ce qui avait été dit. Il faut être clair pour tout le monde, l’avenir du Parlement doit être défini avant toute autre chose, par exemple le vote des amendements de la loi électorale de 2013 et l’éventuelle ratification d’un Premier ministre, selon Dieuseul Simon Desras. Au Sénat, le groupe des 6 a déjà dit ne pas reconnaitre ce choix. « Aucun des sénateurs de ce groupe n’est prêt à ratifier Evans Paul comme Premier ministre, » affirme le sénateur Pierre Francky Exius. Son collègue du Sud, Carlos Lebon, pourtant réputé proche du pouvoir, a réagi dans le même sens, en invoquant le manque d’éthique du côté d’Evans Paul, puisqu’il faisait partie de la commission qui a abouti à la démission de Laurent Lamothe.

La désignation d’Evans Paul soulève même le mécontentement des dirigeants politiques engagés dans les pourparlers avec Martelly. On peut citer entre autres : INITE, FUSION, Kontrapèp et Ayisyen pou Ayiti représentés respectivement par Paul Denis et Sorel Jacinthe ; Rosemond Pradel et Alix Richard ; Jean William Jeanty et Jonas Coffy.

Les groupes d’opposition qui ont refusé les négociations avec Martelly, MOPOD, Forces patriotiques pour le respect de la Constitution (FOPARC), la Coordination Dessalines ( KOD) et la Plateforme Pitit Desalin (PPD) – rejettent également la nomination d’Evans Paul et appellent à la poursuite de la mobilisation anti-Martelly, à la « Mobilisation non-stop, jusqu’à ce que Martelly démissionne ».

Le parti Fanmi Lavalas (FL) pour sa part, qui s’était réuni séparément avec Martelly il y a deux semaines, n’a pas encore annoncé sa position à propos de la nomination de Evans Paul et n’a pas également clarifié sa position sur la démission de Martelly que réclament les manifestants. Il y a quelques mois, le leader de FL Dr Maryse Narcisse avait déclaré que le Premier ministre Laurent Lamothe seulement devrait démissionner, mais pas le président Martelly. Cependant des milliers de militants et sympathisants de ce parti sous la direction du Monop d’André Fardot appellent toujours à la démission de Martelly, lors de manifestations presque quotidiennes ; jusque là, le Comité exécutif de FL n’a toujours pas officiellement changé sa position.

Or, voici que la rue parle également d’Evans Paul, se souvenant de lui quand il fut maire de Port-au-Prince. Lors de son départ de la mairie, il a tout emporté, tout a été volé, pillé. Le passage de ses représentants à l’ONA sous le régime de facto Alexandre-Latortue et au ministère du commerce sous le gouvernement de René Préval a été l’objet de toutes sortes de scandales. Evans Paul était présent aux Gonaïves, à côté des bourreaux du peuple, l’ex-dictateur et feu Jean Claude Duvalier, le général Prosper Avril et Michel Martelly, au moment de la commémoration du 210e anniversaire de l’Indépendance d’Haïti. Alors qu’il faisait partie de ceux qui avaient lancé le boycott de la commémoration du bicentenaire de l’Indépendance d’Haïti le premier janvier 2004.

Selon le site « Haiti Libre » qui a cité le Dr Enold Joseph, le Secrétaire Général de la « Konvansyon Inite Demokratik » (KID). « Evans Paul, a déjà établi son Quartier Général à la résidence du Premier Ministre sur la route de Bourdon, et travaillerait sur la formation du nouveau cabinet ministériel. Il pourrait s’installer au plus tard mardi 30 décembre 2014 à la Primature ».

Par ailleurs, toujours selon « Haiti Libre », les députés pourraient être convoqués à l’extraordinaire le lundi 29 décembre 2014, afin de procéder à la vérification des documents d’Evans Paul, tel que requis à l’article 157 de la Constitution.

Pourtant l’ancien GNBiste se considère déjà comme Premier ministre. C’est ainsi que vendredi dernier, un jour après sa nomination, il a commencé à discourir en déclarant dans le cadre d’une cérémonie officielle honorant des jeunes : « Je ne suis pas nommé Premier Ministre pour faire la guerre à quiconque. Mais pour travailler au bien-être de tous les Haïtiens ».

Dimanche dernier au cours d’une tournée dans le département du Centre, il a déclaré à Cerca Carvajal: « Je ne suis pas du pouvoir. Je n’avais pas fait équipe avec Martelly. Je n’avais pas fait campagne pour lui. Je ne suis pas également de l’opposition. En tant que Premier Ministre, je suis un serviteur venu pour servir la société et faire avancer les choses car le pays est en crise. »

Donc, la désignation d’Evans Paul comme Premier Ministre est la récompense des colons non seulement pour services rendus, mais représente également le produit d’une soi-disant réconciliation avec les bourreaux du peuple. Paul a laissé entendre que « Le 12 janvier il n’y aura pas de tsunami politique, il y aura une entente entre les haïtiens. »

Evans Paul est véritablement un authentique ennemi du peuple, un parfait caméléon équilibriste, un comploteur contre les intérêts du peuple. Dans ce cas, les cris du peuple doivent être : A bas la dictature ! vive la démocratie. A bas l’occupation ! vive la liberté. A bas pouvoir aide !, vive pouvoir service ! A bas les ennemis du peuple ! vive la mobilisation ! A bas la réconciliation avec les bourreaux !. Vive la Justice !. A bas tous ceux qui piétinent la dignité du peuple ! vive le respect du peuple !

On savait que les forces occupantes au service des pays impérialistes dominant Haiti, n’allaient pas rester inactives. Ainsi, elles viennent de concocter ce lundi 29 décembre un quelconque accord tripartite pour essayer une fois de plus de sauvegarder leur atout Michel Martelly au pouvoir. Ils ont dicté à leurs laquais de signer ce pacte dit «tripartite». Ainsi Michel Martelly pour l’Exécutif, Dieuseul Simon Desras le récalcitrant pour la galerie, homme de paille sans aucune conviction et Stevenson Jacques Timoléon pour le Parlement, ainsi que Anel Alexis Joseph du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, se sont mis d’accord pour prolonger le mandat des parlementaires.

Au point 5 de cet accord, il est prévu que les députés resteront en poste jusqu’au 24 avril 2015 et les sénateurs au 9 septembre 2015. Toujours dans ce document, l’exécutif prend l’engagement de former un Conseil électoral inspiré de l’esprit de l’article 289 de la constitution. Une fois mise en place, en janvier prochain, cette nouvelle structure électorale aura 120 jours pour organiser les prochaines élections.

L’accord prévoit également la convocation à l’extraordinaire de la chambre des députés. Ces derniers vont devoir travailler entre autres sur le vote des amendements à la loi électorale, la ratification de la politique générale du premier ministre nommé Evans Paul et de son gouvernement, le vote de certaines lois dont celle sur le fonds national de l’éducation ; tout cela avant le 12 janvier. Brrrr !

Face à ce «pacte tripartite», les forces populaires doivent donner une réplique appropriée, montrer aux ennemis des masses que rien ne pourra arrêter un peuple en mouvement.

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