Enarts: De réouvertures en réouvertures !

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Philippe Dodard, Directeur Général de l’ENARTS

Suite à la catastrophe provoquée par l’application aveugle du plan néolibéral qui a bradé nos entreprises locales, il ne nous reste que l’arme de la culture authentique pour opposer une farouche résistance à la tyrannie de l’aliénation mentale et culturelle.car il y va de notre survivance même de peuple. J. Fatal Piard

 

Tel qu’annoncé depuis la veille sur les ondes ainsi que sur les réseaux sociaux, une rencontre avec la presse a été prévue à l’Enarts le jeudi 12 avril. Objectif primordial, annoncé ouvertement à la population de la nième réouverture de l’unique institution publique d’enseignement de l’art du pays en l’occurrence l’Ecole Nationale des Arts. L’école a été fermée depuis plus d’une année, suite à l’expulsion de onze étudiants qui revendiquaient de meilleures conditions d’apprentissage ainsi que du matériel adéquat.

En effet vers 12,30 heures les panélistes ont pris place au bord de cette table branlante qui les attendait à l’étage de cette bâtisse visiblement délabrée. Jean Michel Lapin, Directeur Général du Ministère de la Culture et de la Communication, Philippe Dodard, Directeur Général de l’ENARTS et Aurilus Clarens Edson allaient s’entretenir avec ces travailleurs de presse présents. Ces derniers venaient tout juste de franchir une partie de cette cour mal entretenue jonchée de détritus et de feuilles de manguiers dont l’automne vient de sonner le glas et qui alternent avec des cailloux grisâtres.

« Nous sommes ici pour annoncer la signature d’un protocole d’accord tripartite avec les étudiants contestataires et le Ministère de la Culture et de la Communication. Cette mesure va déboucher sur la réouverture de l’Enarts dont l’ensemble des activités a été paralysée depuis la contestation des étudiants qui a eu lieu le 13 mars 2017. Par cette même occasion, nous annonçons la réintégration des 11 étudiants expulsés du fait de leur façon de protester qui portaient des préjudices à l’institution ».

En ces thèmes s’est exprimé Monsieur Philippe Dodard. A titre de Directeur de l’Enarts, l’intervenant a poursuivi pour faire savoir que les étudiants qui exigeaient de meilleures conditions d’apprentissage avaient bien raison. En conséquence, le protocole d’accord tripartite signé en présence d’un juge de paix entre les protagonistes de la crise prend en compte toutes les revendications. Du coup, Aurilus Clarens Edson a annoncé au nom des étudiants leur volonté de trouver un terrain d’entente avec le Directeur Dodard en vue de la reprise des activités au sein de l’institution artistique.

Le Protocole d’accord

Dans le but d’arriver à une entente permettant d’assurer la reprise des cours à l’Enarts, la Direction Générale représentée par Philippe Dodard et les étudiants ont signé cette entente dont, Godson Antoine, Gerry Sterling, Stanley Etienne, Rubens Corneille, Amilcar Jean Pierre, Ludger Mérisier, Peterson Adler Noel, Alexandre Jan Judner Leriche, Rosman Dorlys, Sabruna Georges, Marie Jessie Kernizan. Il a donc été convenu et arrêté ce qui suit, chacun en ce qui les concerne, relativement aux engagements suivants :

1-Assurer le maintient permanent d’in climat de paix et de sérénité indispensable à la bonne marche de l’institution et à la formation de toute la communauté estudiantine en générale ;

2-Respecter à la lettre les règlements disciplinaires de l’institution qui seront proposés, discutés, arrêtés et publiés et seront applicables à tous dès la reprise des activités académiques :

La Direction Générale de con coté s’engage à :

Entériner et procéder à l’annulation complète des sanctions prises dans la lettre du 30 mai 2017 ;

Réintégrer ces étudiants dans le programme régulier de l’école, accompagnés d’ajustement quand cela s’avèrera nécessaire, en vue de leur permettre de boucler leur cycle d’études,

Prendre en considération les revendications des étudiants contestataires tout autant qu’elles sont conformes aux normes et principes gouvernant l’Enarts qui sont proposés, discutés et arrêtés selon les moyens disponibles à court, moyen et long terme.

L’Enarts et ses problèmes

L’École Nationale des Arts (ENARTS) a ouvert ses portes le matin du 29 octobre  1983, mais s’est retrouvée entravée dans son fonctionnement depuis tantôt 30 longues années. Le démantèlement de l’unique école d’art étatique du pays participe de cette volonté manifeste de la réaction locale visant à laisser la voie libre à l’acculturation à outrance. En mai 1987, Henry Namphy, criminel tout puissant, s’est trompé d’adresse, accompagné du haut état major de cette armée de sanguinaires assidues, est venu mener campagne au sein de l’institution.

Tandis que parallèlement les étudiantes de l’Ecole des Infirmières rentrés en grève depuis des mois n’avaient reçu que mépris de la part des autorités du Ministère de la Santé Publique. Et depuis lors, le venin de ces militaires a toujours empêché à l’Enarts de fonctionner correctement. Bien avant la sortie de la première promotion 1983-1987, des réactionnaires structurels ont mis en branle leur arsenal d’astuce pour entraver le bon fonctionnement de ladite institution.

Quelques propositions

Nous ne devons pas nous apitoyer sur la situation calamiteuse de cette institution fondamentale dans le cadre de la transmission des connaissances relatives à la transmission des valeurs culturelles. Bien au contraire, nous proposons que des négociations doivent être entreprises pour remettre l’Enarts sur les rails avec de nouvelles orientations. Trois entités de l’Etat sont concernées au premier chef.

Le Ministère de la Culture pour les affaires administratives, le Ministère de l’Education Nationale pour le curriculum et le Rectorat de l’Université pour l’homologation du diplôme. Outre les justes revendications des étudiants, celles du personnel enseignant et administratif, concernant de meilleures conditions de travail, au cas où elles seraient prises en considération contribueraient ardemment à la bonne marche  de l’institution.

Partant du fait qu’il ne saurait exister de générations spontanées, des cours de méthodologie et de pédagogie doivent être intégrés au cursus dans toutes les disciplines artistiques pour que l’étudiant soit à même de retransmettre les connaissances acquises. La question fondamentale reste à savoir si dans l’état actuel de l’Etat, les hauts responsables ont-ils la capacité de mesurer la valeur de la culture et de l’art dans la perpétuation de l’identité d’un peuple. La lutte pour la survie de l’Enarts vaut tout aussi bien pour celle de la défense de la culture authentique avec un espace envahi par la tendance bòdègèt en vogue depuis belle lurette et alimentée par des aliénés en mission spéciale.

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