Des travailleurs haïtiens menacés d’expulsion en RD

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Si la situation migratoire de ces personnes n'est pas régularisée dans le délai de 3 mois qui leur est accordé, elles n'auront plus la possibilité de travailler et seront rapatriées en Haïti.

Selon les nouvelles dispositions prises par les dirigeants de la République voisine, tous les migrants haïtiens en situation irrégulière risquent l’expulsion dans les prochains mois soit au début de l’année  2022 en vue de faire appliquer strictement les lois migratoires. C’est-ce qu’ont rapporté le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Refugiés (GARR), le Service Jésuite aux Migrants (SJM-Haïti) et le Réseau Frontalier Jeannot Succès (RFJS), des organisations qui militent pour le respect et la défense des droits des migrants.

Des travailleurs haïtiens protestant contre les mesures de déportation

Ces organisations attirent l’attention de l’État haïtien sur le sort réservé à des milliers de travailleurs migrants en République dominicaine et engagent le gouvernement Ariel Henry à trouver rapidement une formule avec son homologue dominicain afin de faciliter la régularisation des migrants haïtiens. Si la situation migratoire de ces personnes n’est pas régularisée dans le délai de 3 mois qui leur est accordé, elles n’auront plus la possibilité de travailler et seront rapatriés en Haïti. Car le Directeur Général des Migrations (DGM) Enrique García a déclaré lors d’une entrevue diffusée Telesistema Canal 11 le 10 octobre dernier « la présence des haïtiens sans papiers [en situation migratoire irrégulière] en République Dominicaine doit être régularisée et on doit empêcher leur entrée illégale, car nous ne pouvons pas perdre notre pays ».

Des étudiants haïtiens en République Dominicaine

Il continue pour dire « qu’aujourd’hui 10% des crimes commis sur le territoire dominicain sont perpétrés par des immigrants haïtiens. » et ajouta « Ce qui vous reste quand vous avez un voisin que vous ne pouvez plus supporter, c’est de protéger votre maison, vos biens et votre famille, et c’est ce que le Président Luis Abinader a prévu de faire avec le projet de frontière » expliquant par là que ce projet n’est pas une simple clôture, ou un mur, c’est un projet de protection de la frontière.

Ces organisations de défense des droits des immigrants se joignent à la voix de l’Ambassade d’Haïti pour demander à la République Dominicaine de respecter le Protocole signé par les deux pays sur les mécanismes de rapatriement ; de respecter les droits des rapatriés et de les traiter avec dignité et également d’adopter des mesures concrètes pour que les migrants puissent avoir la possibilité d’emporter leurs effets personnels avant d’être rapatriés.

Par ailleurs, il faut aussi signaler que ce n’est pas simplement les travailleurs qui sont en danger même les étudiants sont maintenant menacés. Suite à un communiqué émanant du Département d’Etat américain contre l’insécurité agissante entre les pays de l’ile d’Hispaniola, les ressortissants américains sont exhortés à prendre des précautions sinon à ne pas voyager pour le moment puisque l’insécurité Haïti est au niveau 4  et la république Dominicaine au niveau 3.

Travailleurs haitiens

Suite à ce communiqué le chef de l’Etat dominicain Luis Abinader a  réagit sur son compte Twitter en appelant « La communauté internationale, en particulier les États-Unis, le Canada, la France et l’Union européenne, doit agir en Haïti et de toute urgence ». Le chancelier haïtien Claude Joseph lui-même dans un tweet l’a tout simplement rappelé  « Suite à la mise en garde du 25 octobre 2021 du Département d’État américain contre la montée de la criminalité en terre voisine, j’encourage le gouvernement dominicain et celui d’Haïti à travailler d’un commun accord pour enrayer le problème de l’insécurité sur l’Île »

Le Président de la République dominicaine Luis Abinader

Les autorités dominicaines frustrées n’ont pas digérées les propos de Joseph et en signe de représailles, elles ont « décidé de suspendre indéfiniment le programme de visa spécial pour les étudiants haïtiens en République dominicaine »

Le maire de Santiago, Abel Martinez, a qualifié de « barbare la mesure de suspension du visa pour les étudiants haïtiens » par l’administration de Luis Abinader. La sénatrice du district de Santo Domingo Faride Raful a également appelé le gouvernement dominicain à reconsidérer la décision de suspendre indéfiniment le programme de visas d’étudiant pour les haïtiens.

Le chancelier haïtien Claude Joseph

Pour apaiser la tension, le chancelier haïtien Claude Joseph s’est dit regretter que son tweet ait été mal interprété par les autorités dominicaines.

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