Des migrants haïtiens débarquent en Floride

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Fuyant la misère à bord d’une embarcation en bois, 300 migrants, de jeunes travailleurs haïtiens sont arrivés, le dimanche 6 mars 2022, sur les rives de la Floride à la recherche d’une vie meilleure.

Ce débarquement n’est que la pointe de l’iceberg quand on considère la grave crise institutionnelle au pays qu’on n’a pas cessé non seulement de déstabiliser mais qui continue aussi d’être largement pillé par l’élite politique haïtienne.

A présent, suite à une insécurité programmée, la capitale, Port-au-Prince, est coupée de plusieurs autres villes. Elle ne reçoit plus aucun produit venant du Sud, puisque la localité de Martissant infestée de criminels est incontrôlable dans le cadre de l’entreprise de kidnapping institué dans le pays. Même constat, au nord du pays où le gang 400 Mawozo contrôle la commune de Croix-des-Bouquets perturbant le transport tout en empêchant, particulièrement des commerçants, de recevoir des produits venant du nord-est qui ne peuvent atteindre la capitale.

Le navire a échoué dans des eaux peu profondes au large de l’Ocean Reef Club.

Le pays est dans un état de total délabrement où les jeunes vivent dans un chômage permanent, aucune alternative de survie ne leur étant offerte. Aussi, on devait s’attendre à ce que des gens prennent le risque de la haute mer à la recherche d’une vie meilleure. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre l’arrivée sur les rives de la Floride, dans le sud des États-Unis, le dimanche 6 mars, de quelque 300 migrants haïtiens à bord d’une embarcation en bois.

Selon les autorités américaines, c’est la troisième interception d’immigrants haïtiens cherchant à atteindre les États-Unis au cours de cette semaine puisque le vendredi 4 mars, un groupe de 123 personnes avait été appréhendé à bord d’un petit bateau au large d’Anguilla Cay à l’ouest des Bahamas. Dimanche dernier, plus de 140 personnes ont été interceptés toujours au large de l’ile d’Andros, aux Bahamas.

Nous ignorons encore le sort réservé à ces braves et courageux haïtiens par le service d’Immigration américaine

Le navire a échoué dans des eaux peu profondes au large de l’Ocean Reef Club. Certains des migrants ont nagé à environ 300 mètres du rivage. Selon le porte-parole du bureau du shérif du comté de Monroe, Adam Linhardt, des soins médicaux ont été administrés à certains de nos compatriotes haïtiens. Le responsable de patrouille des douanes américaines Walter N. Slosar pour sa part a indiqué sur Twitter «Quelque 300 migrants, dont beaucoup avaient besoin de soins médicaux».

La déclaration a également confirmé les pires craintes des défenseurs des migrants, à savoir que ces personnes seraient probablement renvoyées en Haïti à un moment où la nation insulaire est en proie à une violence généralisée extrême et à des bouleversements politiques.

Nous ignorons encore le sort réservé à ces braves et courageux haïtiens par le service d’Immigration américaine, le pire étant qu’ils puissent être expulsés vers leur pays comme l’avaient été des milliers de réfugiés et d’immigrants illégaux au poste frontière de Del Rio entre le Mexique et les États-Unis.

Marleine Bastien, directrice exécutive du Family Action Network Movement

Si l’on se fie à l’histoire récente, la plupart des membres du groupe, sinon tous, seront ramenés en Haïti.

Marleine Bastien, directrice exécutive du Family Action Network Movement, un important groupe d’aide à but non lucratif pour les Haïtiens et les migrants haïtiens, espère toutefois que cela ne se produira pas. Elle explique que « le pays est en proie à de graves troubles politiques et à une violence quotidienne. Les migrants, a-t-elle ajouté, devraient être considérés comme des réfugiés au lieu d’être renvoyés pour faire face au danger et à une mort éventuelle ».

« Ils fuient pour leur sécurité. Nous [les États-Unis] sommes les prétendus champions des droits de l’homme. Nous devons respecter le droit international et leur accorder une procédure régulière », a déclaré Mme Bastien. « S’ils venaient de n’importe quelle autre nation dans le monde, on leur accorderait l’asile. »

L’Occident et ses médias aux ordres s’affolent du sort des Ukrainiens « menacés par la Russie », tandis que les Haïtiens fuyant le chaos programmé dans leur pays par de funestes forces aussi bien internes qu’externes ne méritent pratiquement aucune attention. C’est clair comme blanc et noir (sans vouloir faire de jeu de mots), c’est même pire que parler de  deux poids, deux mesures.

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