Des démissions en cascade

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Des alliés du PHTK en train d’abandonner le navire en péril. Le ministre des Sports Max Attys a remis sa démission au président de la République Jovenel Joseph ainsi qu'au Premier ministre Jouthe Joseph.

Dans la culture politique haïtienne, qu’il soit un président, un ministre ou un directeur, la démission pour une cause grave, une accusation même d’indécence n’est pas de mise. Mais quand vous voyez des hommes aux abords du pouvoir se plaindre et se retirer du bateau sans qu’on ne leur demande de le faire, c’est parce qu’ils ont flairé quelque chose.

Pierre François Sildor

Cette semaine, nous pouvons dire que la température est assez haute, une grande tension existe comme quoi une marmite est en ébullition au sein du pouvoir.  Tout d’abord, le sénateur proche du régime Pierre François Sildor, qui fonctionne en tant que président d’un Sénat croupion avec 10 membres se plaint du fait qu’on ne l’a jamais consulté dans le dossier des décrets publiés par l’exécutif. Il exprime clairement un certain malaise qu’il qualifie d’un manquement de la part du chef de l’Etat. Il aimerait que l’exécutif ne le laisse pas derrière et l’invite à participer dans les discussions surtout  sur le décret du code pénal car il doit aussi jouer un rôle ainsi que d’autres secteurs vitaux de la société.

Max Attys

Ensuite le ministre de la Jeunesse et des Sports, Max Attys, après avoir dénoncé le Parti au pouvoir le PHTK pour gaspillage précisément dans le cadre des fonds alloués à la construction de centres sportifs à travers le pays a tout bonnement remis sa démission au président de la République Jovenel Joseph ainsi qu’au Premier ministre Jouthe Joseph.

« Nous n’avons même pas un terrain digne de ce nom en Haïti. L’argent de l’État qui devait construire les centres sportifs à travers le pays a été détourné. Nèg yo kraze lajan an… » a fait savoir le ministre. Il avait également indexé Ollivier Martelly impliqué dans la construction de ces centres.

Dans la foulée, l’ex-président Michel Martelly est rentré au pays sans doute pour venir confronter ceux qui jouissent du privilège de son pouvoir et qui ont osé attaquer sa famille et lui. Est-ce par peur d’être démis tout comme Lucmane Delile, qu’il (Max Attys) a pris les devants et s’est jeté du bateau tout en demandant le départ de Jovenel. « Il doit quitter le pouvoir pour éviter un bain de sang » a déclaré l’ancien ministre des sports.

En fait Attys s’est toute suite converti à l’opposition  et dans une conférence de presse il a ajouté : « Ce que nous avons trouvé comme infrastructures sportives est insignifiant. Puisque je suis une personne responsable, je prends la responsabilité de le dire. Je pense que l’action publique doit être mise en mouvement. C’est inacceptable que l’État ait dépensé des centaines de millions et à la fin nous n’ayons même pas un terrain de sport ! »

Michel-Olivier Martelly, pour sa part, a qualifié les déclarations du ministre des Sports, « de mensongères, calomnieuses et diffamatoires ».

On n’avait même pas fini de digérer la démission du ministre des sports que l’avocat des mauvaises causes  Reynold Georges a lui aussi tiré sa révérence en démissionnant de son poste de conseiller du président du fait qu’il n’a jamais été informé de la publication du code pénal en tant que conseiller juridique du président et il indique que plusieurs articles sont totalement contraires à la constitution. De ce fait, il rejoint l’opposition et demande le départ de Jovenel.

Garcia Delva

Outre Georges, le sénateur en fonction, l’inutile Garcia Delva, un allié du PHTK et ami personnel de Michel Martelly vient de faire l’histoire. C’est fichument grave quand Jovenel laisse un Garcia Delva se désolidariser de lui le samedi 18 juillet 2020. Cela signifie que même Gracia Delva constate les failles et est déçu du maigre bilan du chef de l’Etat. « Il ne faut pas avoir peur de le dire, Jovenel Moïse n’a tenu aucune de ses promesses de campagne » a fait savoir le chanteur Garcia Delva. Selon lui rien de concret n’a été réalisé dans l’Artibonite; en dépit de son alliance avec le président il enfonce un dernier clou: « Tout ces éléments me font comprendre que je n’ai plus ma place aux côtés du président qui pense pouvoir se débarrasser du parlement pour faire ce qu’il veut avec le pays ».

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