Cette année-là,

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Là, les femmes attaquaient l'ennemi, soignaient les blessés et en même temps chargeaient avec les canons.

En 1856, décédait à l’âge de 66 ans, Juana Ramírez, La Avanzadora, héroïne de l’indépendance vénézuélienne. Juana Ramírez est née esclave en 1790 à Chaguaramal dans l’État de Guarico, au Venezuela. Sa mère, Guadalupe, était une africaine enlevée de sa terre natale, réduite en esclavage et forcée de travailler sur les terres appartenant à la riche famille Rojas. Comme le reste des pays de la Caraïbe, le Venezuela a une longue histoire de marronnage d’esclaves qui ont échappé aux plantations et ont fait la guerre au système esclavagiste. Lorsque la guerre d’indépendance contre l’Empire espagnol a commencé en 1810, Ramírez s’est libérée et a rejoint les rangs de la rébellion. Elle a organisé une équipe de combat de quelques 100 femmes qui se sont retrouvées au premier plan de nombreuses batailles importantes contre les soldats espagnols et leurs tentatives de rétablir la domination coloniale sur le pays nouvellement indépendant.

Une fois, sa fougue lui fit traverser le champ de bataille ennemi au milieu d’une grêle de balles. Hardiment, elle saisit l’épée d’un royaliste tombé, la leva d’un geste libertaire et continua d’avancer. C’est ce qui lui a valu son surnom de La Avanzadora (celle qui fonce) en raison de sa fermeté et de sa bravoure à avancer sur les lignes de front de la bataille pour la pleine indépendance du Venezuela.

Là, les femmes attaquaient l’ennemi, soignaient les blessés et en même temps chargeaient avec les canons.

Juana Ramírez a pris l’initiative des batailles pour défendre la ville de Maturín, dans le nord du pays. Elle représentait une force assez puissante face aux commandants et généraux espagnols. Un de ses remarquables combats a été mené avec succès contre le général Domingo de Monteverde le 25 mai 1813. Elle commandait un escadron de femmes qui ont chargé les envahisseurs coloniaux durant la bataille de Alto de los Godos, et les en ont expulsés une fois pour toutes.

Le jour de la bataille du 25 mai, les patriotes et les royalistes livrèrent un dur combat. Suivant les ordres du commandant Felipe Carrasquel, Ramirez a avancé avec son bataillon de femmes. L’affrontement a eu lieu dans la savane d’Alto de los Godos, à l’ouest de Maturín où deux mille patriotes attendaient l’Espagnol Monteverde qui était venu avec un plus grand nombre de combattants. L’engagement a commencé vers 11 heures du matin. Là, les femmes attaquaient l’ennemi, soignaient les blessés et en même temps chargeaient avec les canons.

Vers 16 heures, la nouvelle est tombée que les patriotes manquaient de munitions. Le commandant Felipe Carrasquel a alors ordonné à Juana d’attaquer l’ennemi en force. La Avanzadora et ses combattantes mirent Monteverde en déroute, permettant ainsi aux patriotes d’acquérir des armes, des canons, quantité de munitions et 6.000 pesos d’argent, entre autres. Elle était de ce genre de combattants intrépides. Elle était sans peur, pleine d’abnégation,  ne reculant même pas pour reprendre souffle. Elle allait toujours de l’avant, elle fonçait. Mais l’année suivante, le 11 décembre 1814, Maturín tomba aux mains de l’Espagnol Morales, arrivé avec une force supérieure en nombre et en armements. D’une cruauté inouïe, il rasa le village, brûla toutes les maisons et tua autant de personnes âgées, autant d’enfants et de femmes qu’il put en trouver.  Juana et d’autres survivants fuirent vers les montagnes et ont continué la lutte en tant que guérilleros, jusqu’à l’indépendance. Depuis, elle s’est consacrée à l’agriculture, jusqu’à sa mort en 1856, à l’âge de 66 ans. Elle a été enterrée dans un cimetière du quartier où elle était née. Les habitants de Guarico ont planté des cactus sur sa tombe pour marquer l’endroit exact où elle a été enterrée, afin d’honorer sa mémoire. Plus de 150 ans après sa mort, le gouvernement bolivarien s’est souvenu de ses sacrifices pour l’indépendance du Venezuela.

Juana et d’autres survivants fuirent vers les montagnes et ont continué la lutte en tant que guérilleros, jusqu’à l’indépendance.

Ainsi, le président Nicolás Maduro a reconnu le courage extraordinaire de cette héroïne et a voulu lui rendre un hommage mérité. Le 23 juillet 2013, il a ordonné le transfert de la dépouille symbolique de Juana, du petit cimetière de Guarico au Panthéon national où repose le libérateur Simón Bolívar, en hommage à la geste de cette femme révolutionnaire exemplaire. Repose en paix, femme d’immense courage ; sœur, à travers le temps, de notre Capois-la-Mort. Les boulets et la mitraille de l’ennemi ne t’ont pas effrayée, Capois non plus. Gloire à nos héros et héroïnes des guerres d’indépendance contre le colonisateur !

13 juillet 2021

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