Ce jour-là…

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Louise Michel

Ce jour-là, le 9 décembre 1905, décédait d’une pneumonie Louise Michel figure de proue de la Commune de Paris. 

Louise naît en Haute-Marne, dans le château de Vroncourt, d’une relation hors mariage entre Marianne Michel, une servante, et le châtelain Etienne-Charles Demahis ou plus probablement de son fils, Laurent. Dans ses mémoires, elle décrit une enfance heureuse et beaucoup plus libre que celles des autres enfants de cette époque. Les Demahis, qu’elle appelle ses grands-parents, l’élèvent avec tendresse dans un climat d’ouverture et de tolérance. Elle découvre la poésie, apprend Voltaire, Rousseau et les lumières. Sa grand-mère lui enseigne le chant et le piano. Très tôt, elle manifeste une nature altruiste. Institutrice, elle juge l’enseignement trop élitiste. Elle décide de créer une école libre en 1853. Elle développe une pédagogie originale basée sur des pratiques de terrain : sorties et observation de la nature, documentation, expériences… du concret plutôt que des « savoirs savants ».

Avide d’apprendre, elle suit des cours dans une sorte d’université populaire. Elle s’interroge sur la prostitution, la maladie mentale ou la délinquance. Elle vit dans une ambiance de bohème. En 1956, à 26 ans, elle s’installe à Paris où sa mère la rejoint. À cette époque, Louise Michel écrit beaucoup, entretenant correspondance avec Victor Hugo. Elle étudie la physique, la chimie, le droit et surtout l’histoire, dans des cours, où elle croise l’avant-garde républicaine. Elle est persuadée que les femmes ont un rôle moteur à jouer. L’entrée de Louise Michel dans l’action politique date des premiers jours de 1869.

Durant ce séjour, elle noue aussi des relations avec des insurgés algériens, déportés, eux aussi.

Farouchement contre l’Empire, elle devient anticléricale. Elle collabore à des journaux d’opposition. Elle assiste à des réunions politiques où elle rencontre des futurs communards. La guerre avec la Prusse éclate en juillet 1870. L’hiver est rigoureux. Paris souffre de faim et de froid.  Elle continue ses activités politiques, prenant part aux débats du club de la ‘‘Patrie en danger’’. Elle participe à des manifestations. Elle est arrêtée pour la première fois en décembre. Le 26 janvier l’armistice est signé. Le 18 mars, c’est l’insurrection. Le gouvernement fuit sur Versailles. La Commune est proclamée. Louise Michel va en être l’une des plus ardentes activistes. Durant les 70 jours de la Commune, Louise est sur tous les fronts, se dépensant sans compter.

Ambulancière et surtout soldat de la Garde Nationale dans le 61e bataillon, du 3 avril jusqu’à ‘‘la semaine sanglante’’ lors de l’écrasement des Communards. Louise se livre alors pour aller libérer sa mère arrêtée à sa place et menacée d’être exécutée. Elle est incarcérée. Elle a 41 ans. Elle passe en jugement devant le 6e Conseil de guerre, le 16 décembre 1871. Elle refuse d’être défendue. Elle assume son rôle dans la Commune, revendique son engagement révolutionnaire. Elle est condamnée à la déportation à vie, en Nouvelle-Calédonie.

Elle va vivre cet exil, de manière positive, à travers l’écriture sous toute ses formes. Elle découvre la culture kanake dont elle apprend la langue, les chants, les légendes, les rites et consigne tout dans ses carnets. En retour, elle leur apprend à lire et à écrire le français et leur donne même des cours de musique. Elle est l’une des rares, parmi les communards, à soutenir la révolte kanake en 1878. Durant ce séjour, elle noue aussi des relations avec des insurgés algériens, déportés, eux aussi. En juillet 1880, à la faveur d’une loi d’amnistie à laquelle avait participé notamment  Victor Hugo, Louise revient en métropole le 9 novembre 1880 où elle est attendue par une foule nombreuse qui lui réserve un accueil triomphal.

Pour Louise, le marxisme s’apparente à une religion d’état.

Désormais, Louise va passer ses 25 dernières années, à militer pour la cause libertaire. Elle va être surveillée constamment, jusqu’à ses derniers jours et tombera régulièrement sous le coup de divers emprisonnements et condamnations, au lendemain de nombreuses et turbulentes manifestations.  Pour changer d’air, elle part s’installer à Londres en juillet 1890. Elle y reste 5 ans, faisant de brefs retours en France. Elle est constamment surveillée par la police. À Londres, elle assiste en 1896 au Congrès international socialiste des travailleurs et des chambres syndicales ouvrières qui consomme la rupture entre les anarchistes et les socialistes. Pour Louise, le marxisme s’apparente à une religion d’état. Elle est arrêtée puis expulsée de Belgique en 1897.

Le 9 janvier 1905 Louise meurt à Marseille d’une pneumonie, alors qu’elle est en tournée dans le sud de la France. 

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