Le Conseil Électoral Provisoire a décidé après une nouvelle analyse des dossiers de retirer de la liste de candidats à la Présidence 2 candidats. Il s’agit du candidat de la plateforme politique ‘’VERITE’’ Jacky Lumarque et le candidat du parti de la diaspora haïtienne, Level François. Le premier est écarté pour absence de décharge au moment de l’inscription et le second pour des activités criminelles. Malgré des contestations survenues après le dépôt de candidature de ces 2 postulants, le CEP les avait maintenus sur la liste des candidats à la présidence. C’est seulement après la protestation de 17 partis politiques, dont Fanmi Lavalas, Fusion et Renmen Ayiti de Céant, que le CEP a définitivement décidé d’enlever les noms de ces 2 candidats de la liste. En effet, dans une note de presse rendue publique le vendredi 19 juin dernier « Le Conseil Electoral Provisoire informe la population en général et les partis politiques en particulier, que le sieur Jacky Lumarque a été retiré de la liste des candidats agréés participer aux élections présidentielles des 25 octobre et 27 décembre 2015, pour absence de décharge de sa gestion comme Coordonnateur du Groupe de travail sur l’éducation et la formation ( GTEF), en violation de l’article 90 du Décret électoral, alinéa (h)… »
Après avoir écarté le candidat à la présidence Jacky Lumarque, c’était au tour du candidat agréé à la Présidence François Level d’être écarté, lui qui se présentait sous la bannière du Parti de la Diaspora Haïtienne pour Haïti dénommé(MUDHAH) contesté par les membres de cette même organisation pour faux et usage de faux, suite à des révélations sur son passé criminel. « Le Conseil électoral provisoire informe la population en général et les partis politiques en particulier, que le nommé Level François a été retiré de la liste des candidats agréés à participer aux élections présidentielles des 25 octobre et 27 décembre 2015, pour avoir été condamné pour possession et trafic de crack et de cocaïne aux Etats-Unis d’Amérique ; infraction considérée comme crime transnational, en violation de l’article 36, alinéa (c) du Décret électoral… »
Pourtant dans une entrevue au journal le Nouvelliste, le président de la Cour supérieure des comptes Fritz Robert Saint-Paul apporte des éclaircissements sur les échanges de la CSC/CA avec Jacky Lumarque et le palais national et a confié que Jacky Lumarque n’a été ni comptable ni ordonnateur du Trésor public.
Les réactions n’ont pas pris de temps pour se faire entendre. Ainsi, par la voix du responsable juridique, Me Gordini Jean Philippe, la Plateforme politique « Vérité » annonce avoir sommé le Conseil Electoral Provisoire (CEP) qui, dit-il, a agi outre ses compétences pour éclipser une décision juridictionnelle du Bureau du Contentieux Électoral National (BCEN), contre son candidat à la présidence, le recteur de l’Université Quisqueya, Jacky Lumarque.
La décision du Conseil Electoral Provisoire d’écarter ces 2 candidats Jacky Lumarque et François Level de la course à la présidentielle de 2015 n’est pas la conséquence des pressions politiques exercées par certains secteurs sur le CEP. C’est ce qu’a affirmé le porte-parole de l’institution électorale, Mr Frantz Bernadin lors d’une conférence de presse, le lundi 22 juin. Il a par ailleurs informé par la voix de presse des avancées du processus électoral. Il a fait savoir également ‘’Même après la publication officielle de la liste définitive des candidats agréés, le CEP a la prérogative d’écarter tel ou tel candidat une fois qu’il se trouve en possession d’informations fondées et vérifiées’’.
Il faut rappeler qu’après la publication de la liste des candidats agrées pour les législatives, le CEP a décidé de retirer de la liste le candidat au Sénat pour le département du Centre, Ultimo Compère pour de fausses informations communiquées au CEP. En 2007, Ultimo Compère et Henry Rudolph Boulos avaient été destitués du Sénat de la République pour nationalité étrangère. Ils se sont fait inscrire à nouveau pour participer aux prochaines élections législatives, mais ils ont été rejetés par le CEP pour la même cause.
Par surcroît, on reproche à la plateforme politique dite ‘‘ VERITE’’ d’être dirigée en sous-main par l’ex-président René Préval qui contrôlerait une grande partie du CEP. L’accord politique du 11 janvier 2015 portant la formation de ce CEP a dit clairement qu’aucun parti politique ne pouvait recommander des membres pour la formation dudit CEP. La plateforme politique VERITE se retranche derrière au moins 3 institutions pour propulser des représentants au Conseil Electoral Provisoire, constitué selon l’article 289 de la Constitution haïtienne de 1987. Le Forum économique du secteur privé, membre de la plateforme VERITE se faisait représenter par l’actuel président du CEP, Opont Pierre-Louis. L’organisation paysanne dénommée KOZEPEP, membre de la plateforme VERITE que dirige le collaborateur immédiat de Mr Preval, Charles Suffrat a eu comme représentant, le conseiller Néhémie Joseph. Le regroupement des recteurs des universités du pays dont fait partie le candidat de la plateforme VERITE, le recteur de l’université QUISQUEYA, Jacky Lumarque a pour représentant au CEP, l’ex- ministre de l’éducation nationale, Lucie Marie Carmelle Paul Austin. Donc le CEP tenant la plateforme VERITE la main dans le sac, dans le mensonge, son candidat à la présidence a été écarté de la course.
Il faut rappeler également que M. Préval est un spécialiste dans la formation des plateformes politiques. En 2006, M. Préval avait été élu sous la bannière de la plate forme Lespwa qui n’a apporté que le désespoir au peuple haïtien. En 2010, il a démantibulé plusieurs partis politiques au profit de la formation de l’INITE qui a apporté l’iniquité au peuple haïtien. Et, maintenant il se trouve à la base de la formation de la plateforme VERITE au fond de laquelle ne se cachent que des mensonges. Si en 2010 M. Préval n’est pas arrivé à imposer son poulain Jude Célestin comme candidat à la présidence, arrivera t-il à le faire aujourd’hui ?
Selon les rumeurs et les propos d’un chef de file de ce projet, Jonas Coffy, il y aura d’autres candidats à être mis à la porte. Ce complot semble viser autre chose, comme quoi, un acte de dérapage pour pousser les forces tutrices à demander d’arrêter cette affaire d’exclusion de façon à mettre de côté la question de décharge afin de permettre à tous les 70 candidats y compris Laurent Lamothe de participer aux élections.